The World Is A Beautiful Place And I Am No Longer Afraid To Die

Emo / Indie / Post-Rock

États-Unis

Whenever, If Ever

2013
Type : Album (LP)

Chronique

par Pentacle

The World Is A Beautiful Place And I Am No Longer Afraid To Die. On laissera les éventuelles moqueries aux incultes, on n'a pas besoin d'eux. Car ceux qui ont écouté Whenever, If Ever savent ce dont il en retourne. Comme un adage; de ces quelques mots qu'on porte à bout de bras, le poing fermé, de ces quelques mots à hurler à la face du monde.

Au cœur de l'Emo. Comme un prolongement de sa moelle épinière, une incarnation de son épiderme. Pour ressentir au mieux chaque pulsation. TWIABPIANLATD en est sa personnification, sa véritable essence. De ses premiers pas Formlessness jusqu'à son affirmation aboutie sur Whenever, If Ever, le groupe proclame cette envie de marcher dans les scissures laissées à vif par les héritiers d'American Football. Au centre la nébuleuse du chanceux label étoilé étendue par les fameux Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), Castevet, Football Etc..., le groupe assume sa démarche d'un Emo cousu de fil d'or et si d'autres formations sont bien sûr passées par là, et scintillent à tout jamais dans la constellation de l'Emo / Post-Rock, TWIABPAIANLATD y appose sa marque, rayonne de cette fraîcheur des premiers instants, de cette passion communicative. 

Whenever, If Ever s'éveille avec un triste sourire (Blank #9), mais très vite, le coup de défibrillateur (Heartbeat In The Brain). Premières palpitations. Nulle place à l'abattement : les cordes et rythmiques se font sautillantes, le clavier enjoué, le chant sur la brèche (« Whenever you find home, if everyone belongs there, feeling our bodies breaking down. ») qui dit tout en une phrase. Le tremblement du violoncelle nous fait chanceler, les clameurs sont autant de coups dans la poitrine, les arpèges comme des filaments incandescents, le final destructeur. En un titre, TWIABPAIANLATD a tout saisi de ce contraste tristesse / bonheur, de cette approche Emo / Post-Rock de haute volée.

"La mélancolie, c’est le bonheur d’être triste" disait Victor Hugo. Pourtant, TWIABPAIANLATD ne laisse que rarement place à l'amertume. Flightboat est plus immédiat avec cette énergie insufflée par la trompette, les claviers et les voix féminines capables de faire fondre n'importe qu'elle carapace endurcie (« We can’t change this place the way it changes us. Our dream's too big to break. »). Et si par instant la grisaille s'installe (Picture Of A Tree That Doesn't Look Okay) de son enivrante beauté elle est rapidement abolie par impulsions enjouées et pleines de frissons.

Car il faut bien comprendre que ce Whenever, If Ever est enfanté de sentiments positifs que l'on prenne le quasi Punk-Rock The Layers Of Skin We Drag Around, le Post-Rock radieux de Ultimate Steve mêlés à ces chœurs bouleversants, ou les arpèges fantastiques de Gig Life qui évoquent la vie en tournée (références discrètes à Rival Schools et Mewithoutyou glissées dans le texte) ou même Low Light Assembly qui rappelle les cotonneux Immanu El. Getting Sodas en conclusion est la synthèse parfaite de la musique de TWIABPAIANLATD avec ses mélodies touchantes, ses émotions à fleur de peau, cette aura réconfortante, ses phrases hurlées qui nous fracturent au plus profond et clôturent un final étourdissant.

Il faut le dire, on n'a pas trouvé mieux depuis What It Takes To Move Forward d'Empire! Empire! (I Was A Lonely Estate), c'est dire la qualité de cet album. Car ce disque est un émerveillement de chaque instant, à la fois terriblement ambitieux dans sa musique et pourtant très simple dans son rendu. C'est là toute sa substance, toute sa complexité et ses retentissements. Après avoir écouté Whenever, If Ever on peut effectivement se dire que l'on n'a plus peur de la mort.

16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17
Avis 1