Premier dilemme pour The Wild Spirits: to be punk or to be metal? Sur l'ensemble des cinq pistes, la démarche générale embrasserait plutôt la crête (ou le skate) que les cheveux longs, mais des titres comme "Hymne à la fête" et "Fashionable" font clairement passer le quintet de l'autre côté de la force de par leurs riffs lourds et leurs traits bourrus.
Bref, avec un chanteur davantage punk rock dans son phrasé en chant clair ("L.G.S.C.", "Illusions") et en face un batteur à double pédale ainsi que des acolytes qui sont soupçonnés d'avoir beaucoup de cordes à leurs instruments, The Wild Spirits forment une bande qui cherche encore son style (seule "Near the End" réunit les deux encéphales en un juste milieu de façon satisfaisante).

Deuxième dilemme: to sing in French or to sing in English? Là encore pas de décision tranchée, on joue le 2 sur 4 (ou 5). Manque de chance, quand l'anglais est privilégié l'accent laisse à désirer alors qu'en français ce sont les textes qui ne sont pas franchement raffinés ni constructifs ("Fashionable").

The Wild Spirits tirent en revanche un bon avantage de leurs capacités techniques en alignant des morceaux carrés rondement menés; quelques fantaisies s'immiscent même agréablement. Et si le chant montre des limites sur les passages les plus ardus, le reste est bien solide, de la constance de la section rythmique à la précision des soli. Encore une fois, "Near the End" en est la meilleure illustration.

L'exécution est donc au point, reste à ajuster et adapter le moteur hybride punk / metal (déjà testé par One Step Out par exemple) pour le rendre plus efficace. Et encore faut-il derrière que le public soit séduit par le concept pas très conventionnel...