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Biographie

The White Stripes

Dire que The White Stripes révolutionne le rock est peut être exagéré, la musique semble tout droit venu des années 60 et 70, pris séparément les différents éléments de la musique des bandes blanches n’a rien de bien spécial, un son vieillot, une rythmique minimaliste, une voix cassé, un look de loser, un artwork à la Strasky et Hutch, et pourtant, le tout mis ensemble donne un résultat étonnant et détonnant. Du blues rock à l’ancienne qui vient ravager les charts du monde entiers, pied de nez aux surproductions de la fin des années 90. Fer de lance de la mode du « The » arboré devant chaque nom de groupe à consonance blues rock ‘70 revenu à la mode en 2000 The White Stripes à seulement deux et en famille (frère et sœur; enfin selon leur déclaration ils sont en fait ex mari et femme) caracolent en tête des chart mondiaux et pour une c'est amplement mérité . Avec 6 albums le groupe s’est taillé une notoriété incroyable, groupe culte ? Il faudra attendre encore quelques années pour le dire mais on peut déjà pronostiquer un oui.

16.5 / 20
6 commentaires (17.42/20).
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Icky Thump ( 2007 )

Après le très léger Get Behind Me Satan et les projets de Jack White (The Raconteurs entre autre), on pouvait douter de l'avenir musical de The White Stripes. Pourtant Icky Thump voit le jour en 2007 et contre toute attente offre un étalage musical aussi varié que la flore d'un pré naturel. Icky Thump n'est pas qu'un nouvel album des White Stripes aux éternelles couleurs rouge, noir et blanche, mais aussi une remise au goût du jour de nombreuses influences des 2 White.

Adieu riffs trop simplistes de Elephant, bienvenue à une variété d'instruments à faire tomber les Gipsy Kings. Icky Thump sent le Sud, la chaleur, le soleil dans les moindres recoins. Cuivres, cordes et percussions mènent un tango endiablé, comme sur le très Espagnol Conquest. Digne d'une corrida, les White jouent avec les notes comme le torero avec la bête à cornes. On pourrait parler du délire sous LSD à la guitare sur 300 M.P.H. Torrential Outpour Blues, de St. Andrew (This Battle Is In The Air) et son côté folklorique, un brin écossais (la ville existe d'ailleurs réellement dans l'Est du pays)... Que dire encore de la chanson Icky Thump en elle-même ? Voyage d'un homme au sein du Mexique, mésaventures d'un Candide moderne, c'est avec humour que Jack White conte le tout. On pourrait aussi citer You Don't Know What Love Is, et son coté très rock des années 60-70 (un air de Beatles dans le rythme). Les influences très bluesy déjà présentes dans le reste de la discographie du groupe n'a pas disparu, loin de là. Elles transparaissent toujours dans des morceaux comme Effect & Cause, ou A Martyr For My Love For You. On retrouve ces riffs imparables, simples mais efficaces, ce côté épuré déjà présent depuis l'éponyme (Catch Hell Blues, Bone Broke).

Icky Thump dure 50 minutes. Mais ce sont 50 minutes variées, que l'on passe avec plaisir. Sans compter qu'au-delà de l'album, le groupe a notamment collaboré avec Michel Gondry sur I'm Slowly Turning Into You (Gondry aurait eu l'idée d'une vidéo et Jack White se serait inspiré de cette idée pour écrire le morceau). The White Stripes, depuis le début, mise sur une simplicité de la musique (3 instruments : guitare, batterie, chant), de l'apparence (3 couleurs) et ce au travers de 2 personnalités au final discrètes. Mais cette simplicité, loin d'être une faiblesse, fournit au final au groupe une base solide pour reprendre les bases du rock et les étoffer en mélodies (et parfois instruments) que l'on garde en mémoire.

Loin des 3 accords de Seven Nation Army, qui a révélé au grand public le duo, Icky Thump ne mise pas sur l'impact d'un morceau, mais plutôt sur la qualité de l'ensemble du disque. Et celle-ci est bien présente, en faisant sans conteste l'un des albums à écouter dans cette catégorie de l'année 2007. Icky Thump prend le taureau par les cornes, et nous par les oreilles...

A écouter : En couleurs...
17 / 20
12 commentaires (16.67/20).
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Elephant ( 2003 )

Réduire Elephant aux trois accords de Seven Nation Army serait maladroit. Certes le duo a été (sur)médiatisé grâce à ce morceau, accrocheur et facile à mémoriser, mais au-delà du single se trouve l'album, 14 morceaux de simple rock presque jauni par l'âge. The White Stripes, avec Elephant, est révélé en pleine période des groupes en "The" (The Strokes, The Music, ...), ce qui les aura rangés dans la même catégorie, le plus souvent des groupes vagues et sans âme, éphémères artistes le temps d'un single (malgré quelques très bonnes exceptions).

L'ensemble du disque, écrit principalement par Jack White, tourne autour des deux instruments maîtrisés par le duo : guitare et batterie. Seul un piano, en sus des voix, vient prêter renfort aux musiciens. Loin de la pluralité musicale de Icky Thump, Elephant n'en reste pas moins varié, à travers des morceaux comme le très punchy Black Math (son très crade, rappelant les Hives pour ce côté garage) ou le délicat You've Got Her In Your Pocket (où la batterie absente est comblée par une voix plus douce, et une guitare acoustique tremblotante). Quelques solos, criards sans être agressifs, sont disséminés : Ball And Biscuit ou Girl, You Have No Faith In Medicine. Les paroles tournent principalement autour des relations interpersonnelles (Black Math, In The Cold, Cold Night ou encore Hypnotize). Well It's True That We Love One Another tient plus de la discussion entre plusieurs personnes (Jack et Meg White et Holly Golightly), autour de la relation entre eux, ce qu'ils s'apportent.

La production rend hommage à l'album puisqu'elle ne parait pas lisse, sonne très vintage sans donner dans la surenchère ni le cliché. Chaque titre sonne presque différemment : le très noisy Little Acorns côtoie le folk It`s True That We Love One Another ou le garage punk de Black Math. Elephant sonne vieux sans l'être, comme beaucoup d'artistes de cette veine rock prônant un retour au old school durant cette période. A l'heure où certains artistes du rock français tentent ou ont tenté de rejoindre cette scène (BB Brunes, Naast) avec plus ou moins de succès, les White Stripes démontrent en une seule chanson, Hypnotise, que le look ne fait pas le musicien. Le rock reste simple, sans fioritures, mais pourtant diablement efficace. Malgré le fait de n'entendre que 2 instruments, aucun sentiment de vide sonore ne subsiste, même sur des morceaux plus doux comme I Want To Be The Boy...Petite perle au sein d'une mer de compositions pourtant déjà intéressantes, la reprise de Burt Bacharach, I Just Don't Know What To Do With Myself, au début très posée, et à la fin propre au groupe, tant au niveau du riff que du son. La jolie Meg White, lorsqu'elle tente de pousser sa voix sur In The Cold, Cold Night, ne fait pas pâle figure face à son ex-mari. Se rapprochant plus du spoken-word que du chant à proprement parler, son chant clair et distinct, presque maladroit, glisse délicatement.

En conclusion, The White Stripes est la preuve que ne pas pondre des albums ultra techniques et avec une production sur-léchée permet aussi d'atteindre le succès et la qualité. Certes l'écoute continue de Seven Nation Army peut faire apparaitre chez certains des crises de boutons, mais l'album ne se résume (heureusement) pas à ce morceau. Pourtant effacé derrière ce single, Elephant n'est est pas moins un très bon album, sentiment qui se retrouve dans Icky Thump, le très pâle Get Behind Me Satan plombant légèrement la discographie.

Mathematically turning the page
Unequivocally showing my age
I'm practically center stage
Undeniably earning your wage
Maybe I'll put my live on ice
And teach myself, maybe that'll be nice

A écouter : Comme un classique...
15 / 20
4 commentaires (16.25/20).
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The White Stripes ( 1999 )

Loin de la menthe, du sucre et des caries, The White Stripes ne sont pas que des petits bonbons rouges. C'est en 1999 que déboulent deux confiseurs d'un tout nouveau genre, Jack et Meg, réduisant le Rock à son plus simple appareil. Ici point de fioritures, pas de cuivres, de samples, de basse : juste une guitare, une batterie et une voix, trois ingrédients pour un disque qui nous replonge dans les années 70, loin des standards Rock des années 2000, car la musique des White Stripes tend vers un garage Rock aux racines blues.
La première chose qui choque est l'absence de basse, véritable amputation rythmique qui crée une impression de vide dans les compos du groupe, un vide accentué d'avantage par une production brute au possible. Tout résonne atrocement, un peu comme si le cd avait été enregistré dans une baignoire.
Bien curieusement pourtant, cette production totalement abjecte donne un charme tout particulier à la musique du groupe. Musicalement, le duo anglais est transcendé par un guitariste au feeling de génie. Jack White s'impose ici comme un grand musicien en influant aux morceaux une rare spontanéité. La batterie de Meg tranche complètement avec l'ensemble puisqu'elle nous offre un jeu naïf sans originalité et particulièrement maladroit en opposition totale avec l'inventivité de son ex mari. La fracture entre les deux instruments crée alors une atmosphère attachante, mettant en opposition d'un côté une guitare bluesy et diabolique, et de l'autre une batterie enfantine et angélique.

The White Stripes  nous offre donc un joli lot de riffs imparables dans des morceaux énergiques et inspirés (Jimmy the Exploder, Screwdriver, Astro) entrecoupés de passages plus mélodiquesou sombres, comme One More Cup of Coffee semblant sortir d'un vieux polar. On regrettera tout de même qu’il n’y ait qu’une seule piste acoustique où quelques nappes d'orgue viennent sporadiquement aérer un ensemble trop homogène.
Cet album méconnu pose donc les bases de la confiserie White Stripes avec une musique originale, inspirée et spontanée qui aurait tout de même mérité à être plus aérée par des compositions plus variées. Ce premier album des américains reste d’ailleurs des plus authentiques par rapport à la suite de leur carrière, et s’avère beaucoup moins rempli de tubes radiophoniques lisses et soyeux à la Seven Nation Army. Une bonne entrée en matière vers un rock plus rugueux donc.

 

A écouter : Jimmy the Exploder, Screwdriver, Astro