Supervising the Industry... possède l'ardeur affranchie  des premières réalisations. Ce sentiment salvateur de liberté, cette exaltation impétueuse qu'on recherchait dans les débuts de Strike Anywhere à l'orée des années 2000, ou ceux d'After the Fall quelques années après. Difficile également de ne pas évoquer les facéties techniques d'A Wilhelm Scream et son chant 'méloraillé'...

Entre rythmique solide et technique manifeste mais contenue, The Supervisors balancent 20 minutes de punk (hardcore) mélodique à fond la caisse... pas si claire que ça. Parce que voila, la prod' étouffée manque clairement d'amplitude; et le chant d'un peu de cachet, en dépit de ses qualités (vivace et plutôt varié). Alors quand les Norvégiens enchaînent sans transition les bourrasques analogues, on en vient à manquer de souffle à mi-course. (La deuxième moitié, elle,  se détache bien plus nettement).
Rien de plus que les douces imperfections inhérentes à la jeunesse donc. Pas d'inquiétude, les illustres contemporains y sont passés aussi. Car pour le reste, The Supervisors dominent leur sujet sans peine et frappent fort là où ça fait du bien. Ils font partie de ces combos chez qui on décèle tout de suite du talent qui ne demande qu'à être exploité à pleine puissance.

Vrai, l'excitation initiale cède de sa superbe aux imperfections; le "Waow, y a bon!" de la découverte se ternit un moment. Mais au bout du compte, le Barbu sait combien les bougres ont du tempérament, de la suite dans les idées, et surtout qu'ils savent pondre des riffs de salopards!