The Rodeo Idiot Engine

Hardcore Chaotique

France

Malaise

2015
Type : Album (LP)
Tracklist
1 - Le Parfum
2 - Carrying Icons
3 - Passing Daemons
4 - Syngue Sabour
5 - Je Me Noierai
6 - Ildoak
7 - Makurrak
8 - Final Relief
9 - Thousand Of Nails

Chronique

par Euka

Le pays Basque recèle de quelques combos qui tournent depuis quelques années, dont The Rodeo Idiot Engine fait partie. Après un Consequences porté par un single du même nom, ce Malaise semble parti pour suivre la même voie ; Il faut l’avouer, l’artwork intrigue en rappelant, en négatif, les derniers Celeste : image en noir et blanc avec un corps humain ici décrit dans son aspect le plus brut possible, en contradiction avec les visages angéliques des Lyonnais. Au-delà de l’écrin reste l’objet, composé de neuf titres de Hardcore Chaotique.

Musicalement, le rapprochement avec Celeste est également présent, même si l’aspect blackisé de leurs comparses n’est ici pas mis en avant. The Rodeo Idiot Engine poursuit son avancée dans un Hardcore Chaotique qui va maintenant au-delà d’un Converge ou The Chariot : une oreille sur « Syngue Sabour » ou « Carrying Icons » devrait confirmer que l’ombre des américains n’est plus omniprésente, remplacée par la patte d’Amaury Sauvé et la personnalisation de certaines compos.
Une base Hardcore toujours présente, représentée par des lignes de cordes incisives et abrasives (la montée en puissance de « Ildorak », dont la seconde partie rappelle Amen Ra, ou le virulent « Final Relief » qui possède une mélodie conductrice clairement identifiable). Tout cela sans compter des titres variés, en terme de sensations mais aussi de rythmes, avec des durées allant de deux à plus de sept minutes en fonction des envies de développer, ou non, certains morceaux. Globalement, on retrouvera sur Malaise pas mal d’aspects développés dans la scène française depuis quelques années (Nesseria, Calvaiire) ou par certains groupes outre-Atlantique (Cult Leader, en moins lourd toutefois, ou encore Meek is Murder).

De son côté, le chant hurlé ne faiblit jamais, entre Cortez et Plebeian Grandstand dont les cordes vocales auraient bénéficié d’un traitement moins agressif pour celles-ci (« Je me noierai », qui possède aussi cet aspect Post-Hardcore des Suisses). Jérôme reste d’ailleurs très audible sur la globalité de Malaise : les mots sont distincts et articulés (« Le Parfum » ou, pour les anglophones, « Carrying Icons ») tout en gardant un chant intégré dans la partie instrumentale du disque et pas surproduit.

« Je sais que les rechutes dans le désespoir seront nombreuses et profondes, mais le souvenir du miracle de la libération me porte comme une aile vers un but qui me donne le vertige : une consolation qui soit plus qu’une consolation et plus grande qu’une philosophie, c’est-à-dire une raison de vivre. » Stieg Dagerman

Malaise n’a que faire des autres sentiments. Plié en deux sous « Le Parfum », recroquevillé sur « Je me noierai » puis définitivement achevé sur « Thousand of Nails », il sera aisé de se laisser aller face à l’impudence et l’effronterie de The Rodeo Idiot Engine. La sensation attendue est là, tant auditive que visuellement.

15

Les critiques des lecteurs

Moyenne 12.88
Avis 4
103e January 14, 2016 22:06
Une sortie de qualité comme souvent chez Throatruiner, le mathcore de The Rodeo Idiot Engine se bonifie au fur et à mesure des albums, avec plus de teintes mélodiques et d'influences noisy.
16 / 20