The Pax Cecilia

Inclassable / Postcore

États-Unis

Blessed Are The Bonds

2007
Type : Album (LP)
Labels : Autoproduction

Chronique

par Craipo

The Pax Cecilia est un groupe discret. The Pax Cecilia ne fait pas de vagues. Ou alors celles-ci restent sonores, uniquement. Blessed Are The Bonds, c’est un peu de ça : un album humble, concentré sur son propos, allant chercher au plus profond de nous un délicieux frisson. Un album d’une beauté triste. « Grise », pourrait on dire par opposition au « bling-bling » d’un courant Postcore / Post Hardcore encombré et envahissant. Le Postcore a la cote, il est vrai, et continue de nous apporter de belles choses. Mais il ne suffit pas de s’en réclamer sur une page myspace pour toucher au but. The Pax Cecilia n'en fait rien et joue, tout simplement.

Vous l’aurez compris, ce Blessed Are The Bonds est un très bel album. Autant ne pas s’en cacher, même si chacun saura sûrement se faire son avis. The Pax Cecilia y enchaîne huit titres comme on enfilerait des perles. Sans discontinuer. Piochant ici et là les éléments nécessaires à la composition de son ouvrage, le groupe nous entraîne dans un voyage touchant tout en nuances. Le chant (parfois multiple) y est souvent notre guide au milieu d’un univers musical toujours très mouvant. Atout indéniable du groupe, cristallin et tout en retenue, celui-ci saura tout autant s’écorcher à l’extrême et gagner en puissance, conservant, toujours, son coté touchant et à fleur de peau. Abandonnant totalement toute touche de classicisme, The Pax Cecilia développe ses atmosphères au cours de longs titres (deux chansons en dessous des six minutes) progressifs, s’imbriquant les uns dans les autres comme autant de chapitres d’une histoire unique. Piano, violoncelle ou encore trombone côtoient les habituelles batterie, guitare et basse, participant à part égale à l’élaboration d’une musique au fourmillement réel et riche de détails.

Presque palpable dans ses moments de grâce, le microcosme développé par les new-yorkais laisse l’auditeur le peupler de son imaginaire propre. Ni trop évident, ni suffisant dans ses déclamations, le groupe égraine sa musique peu commune, navigant entre puissantes attaques postcore (The progress, The machine), accalmies Ambient (The wasteland) ou ambitions Post Rock (The water song), voire même quelque peu Folk (The hymn) sans ordre préétabli. Les textes, quand à eux, font entièrement corps avec la musique. Ils nourrissent autant l’univers du groupe qu’ils l’illustrent, insufflant de poétiques mais déchirants tableaux dans les esprits, visant directement l’affect et plongeant plus profondément encore l’auditeur au cœur du monde merveilleusement désolé de The Pax Cecilia.
Entièrement à l'album, The hymn finira cependant par nous amener délicatement vers la conclusion de Blessed Are The Bonds. On jurerait avoir entendu, à un moment, quelqu’un pleurer. Mais était-ce alors l’affliction ou l’émotion qui dominait? Impossible de le savoir... la lumière point déjà au bout du tunnel. Une lueur d’espoir scintille de nouveau chez The Pax Cecilia. A moins qu’elle ne fût toujours présente... Je crois bien que le groupe, lui, ne l’aura jamais perdue de vue.

Evitant avec aisance misérabilisme émotif et plans convenus, The Pax Cecilia s’en va tracer son sillon à la marge, renvoyant la concurrence à ses gammes. On aurait presque envie de s’excuser pour le retard à l’allumage (album dispo depuis avril 2007) tant ce groupe quasi anonyme s’impose avec une évidence déconcertante comme l'un des plus prometteurs du genre.

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L'album est téléchargeable gratuitement sur le site du groupe, qui promettait aussi de l'envoyer à qui le demandait par simple mail (stock épuisé).
Il est par ailleurs possible d'y donner librement afin de soutenir le groupe et son initiative.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18.13
Avis 4
burning frost January 1, 2011 23:39
Bourré d'émotion, cet album m'atteint jusqu'au tréfonds de ma sensibilité. Magnifique.
18 / 20
Radioshack April 4, 2010 20:21
Album très riche musicalement, on ne peut le nier. J'ai eu une approche assez dur les premières écoutes, mais j'en conclus que c'est vraiment à découvrir. Un style un peu dans la même bulle que *shels mais à ne pas prendre comme similaire. Vraiment sympas comme groupe, belle découverte, en espérant qu'il y aura une suite.
17 / 20
Euka March 2, 2008 14:36
Ce disque est juste sublime. Débordant d'émotion, chaque morceau créée un univers, une sensation si intense qu'on ne peut rester froid à l'écoute de The Tomb Song ou The Water Song. Ça donne envie de se jeter dans un puits sans fond pour écouter les notes résonner et envahir notre corps à jamais...

Un grand merci à Craipo pour la chronique et la découverte !
18 / 20
Pentacle February 22, 2008 10:35
Ce disque est beau! Le mélodies au piano et au violon touchent au plus profond de notre être, parfois discrète, tristes, puis grandiloquentes pour finalement éclater en un déluge sonore... Le chant de grande qualité aussi bien en clair qu'hurlé, parfois même au bord de la rupture (The Tomb Song), apporte véritablement un relief et une grandeur aux morceaux! Les paroles sont elles aussi sublimes! Les parties Metal (au coeur de l'album : The Progress, The Machine) sont également très réussies et donnent une nouvelle facette et ampleur au disque, signifiant sans doute l'épicentre de rage et d'intensité. Finalement les mots semblent vains pour décrire ce disque qui mérite avant tout d'être ressenti, avec le cœur, avec les larmes... LA découverte de fin 2007!
18 / 20