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Biographie

The Ocean

C’est en 2000 que Robin Staps, peut-être lassé de ses précédents projets, se dirige vers Berlin pour essayer de concrétiser une idée qui lui tient à cœur. A l’instar de ce qu’avaient impulsé les membres de Neurosis avec Tribes Of Neurot, il veut créer un collectif artistique, afin de trouver les artistes qui lui correspondent et ainsi pouvoir mettre à profit toutes ses idées. Avec l’arrivée de ses premiers compères, le guitariste installe un studio d’enregistrement et des locaux dans une ancienne usine, afin de pouvoir être dans de bonnes conditions pour commencer à créer. Surnommée Oceanland, à cause de sa taille, la nouvelle antre du groupe lui transmet donc son nom : The Ocean.

Après deux démo auto produites et quelques concerts, l’entité signe sur le label Make My Day Records qui lui permet de sortir son premier disque, Fogdiver, qui reçoit un très bon accueil, mais ne dépasse pas les frontières allemandes. Ce disque permet au collectif de roder ses performances scéniques avant de sortir un deuxième disque Fluxion, dans un style lorgnant du côté d’un post-hardcore menaçant et énergique aux ambiances travaillées, qui vaudront à la formation des comparaisons avec Neurosis, Isis, ou Breach notamment. C’est en 2005 que sortent Aeolian et un split cd avec Burst, sur le nouveau label du groupe, Metal Blade Records, dans un style nettement plus énervé et ramenant à un metalcore plus dans les standards actuels.

15.5 / 20
14 commentaires (17.29/20).
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Phanerozoic I: Palaeozoic ( 2018 )

The Ocean aime se frotter à des forces titanesques qui le dépassent complètement. Naviguant au sein d’ères géologiques de plusieurs centaines de millions d’années, le collectif allemand mené par Robin Staps a l’ambition de nous faire revivre des temps marqués par une violence tellurique impossible à concevoir de nos jours. Onze ans après Precambrian et après des interludes religieux, philosophiques et sous-marins sur ses précédents albums, le groupe revient à sa grande fresque peignant la formation de notre planète et son peuplement progressif d’organismes évoluant à petit pas vers ce que nous sommes aujourd’hui. Nous sommes encore cependant très loin d’apercevoir le moindre de nos ancêtres sur ce premier volet de Phanerozoic (la suite devrait arriver d’ici 2020). Le Paléozoïque, qui donne son nom au disque, correspond en effet à une période démarrant, environ, il y a 550 millions d’années. Il s’agit cependant d’un moment crucial dans l’histoire de notre planète, puisqu’il marque notamment l’apparition "soudaine" d’animaux pluricellulaires (merci Wikipedia). 

Mais trêve de détails scientifiques, l’intro The Cambrian Explosion et Cambrian II : Eternal Recurrence nous plongent immédiatement dans cet environnement hostile et pourtant porteur de vie. Depuis l’énorme Pelagial, la musique pensée par Robin Staps n’a pas foncièrement changé. L’accent est encore mis sur les lignes de chant clair et les mélodies prennent régulièrement le pas sur l’agressivité. Difficile cependant de bouder son plaisir, tant le voyage proposé par les Berlinois reste attirant. Est-ce l’ampleur de la tâche entreprise par The Ocean qui nous pousse à une certaine clémence envers des passages qui paraissent clairement déjà entendus ailleurs (chez Cult Of Luna par exemple) ? Peut-être, mais le talent d’écriture de Staps reste évident et parfois bluffant d’efficacité (Silurian : Age Of Sea Scorpions), rendant le Post-Metalcore progressif du collectif toujours aussi jouissif. D’accord, ce dernier aurait pu se passer de l’instrumental The Carboniferous Rainforest Collapse, qui aurait dû rester enfoui sous plusieurs mètres de roche fossilisée. Le reste de l’album s’avère cependant au niveau de ce que l’on peut attendre du groupe, à condition de ne pas exiger à tout prix un Precambrian II. Phanerozoic I: Palaeozoic en est pourtant une suite logique, mais correspondant à une évolution vers une musique plus apaisée et une approche plus accessible.

Laissant d’abord une impression mitigée, Devonian : Nascent, qui donne l’occasion à Jonas Renkse (Katatonia) de donner de la voix, s’impose au fil des écoutes comme un très beau moment alliant mélancolie et résilience. Une respiration nécessaire et cathartique, qui prépare l’auditeur au final Permian : The Great Dying, récit d’une des cinq extinctions de masse de l’histoire. Certains chercheurs estiment d’ailleurs que la sixième a débuté en même temps que la dissémination de l’être humain sur la Terre… The Ocean n’a donc certainement pas fini de nous livrer la chronique d’un monde né dans le chaos et qui y retourne doucement mais sûrement.

15 / 20
3 commentaires (17.17/20).
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Transcendental (split avec Mono) ( 2015 )

Un split entre Mono et The Ocean n’a rien d’étonnant. Bien que de nature musicale très différente, ces deux groupes ont en commun quelque chose qui dépasse les mots, des sensations diffuses qu’ils font passer au travers de chaque morceau. On imagine sans peine que ce feeling peut créer une amitié forte et l'envie de partager un album de 24 minutes pour seulement deux morceaux. L’histoire évoquée par Mono dans Death In Reverse est très intense, comme à leur habitude. Loin des standards et de leurs codes le quartet fait preuve d’une très grande sensibilité, faisant naître dans l’esprit des images surprenantes. Prolongée par The quiet Observer de The Ocean, ce conte, bien que parfaitement subjectif est d’une beauté à faire pleurer une pierre…

C’est dans la mort que nous commençons notre aventure. Tout est dans le titre, Death In Reverse nous plonge dans les abîmes obscurs et inconnus où coule un fleuve immense. Notre âme perdue se laisse emporter par le Styx au son clair des guitares, dérivant ainsi entre ses souvenirs. Puis presque sans s’en rendre compte, on se retrouve sur la berge, l’évolution progressive des lignes mélodiques des guitares donne un réel mouvement dans l’ensemble, on se voit marcher le long du Styx au son de la batterie. Un pas après l’autre, lentement d’abord, puis progressivement tout s’accélère. Comme si l’on apercevait la lumière au bout du tunnel, nous sommes pris d’un espoir fou, on oublie la nostalgie, les guitares s’accélèrent, le tempo augmente, les mélodies se superposent pour proposer un enchevêtrement à la fois complexe et d’une simplicité totale, le type d’harmonie que l’on retrouve dans les sonorités du Post-Rock. Et puis soudainement c’est la naissance. Ou plutôt la renaissance. On observe pour la première fois le monde comme un nouveau-né plein d’émerveillement. Le break se fait au deux tiers du morceau, après un silence un trio majestueux de violoncelle, violon et piano vient nous apporter une sérénité bienvenue et apaisante. On en viendrait presque à douter : aurait-on par accident trouvé le paradis ?

The Ocean vient prolonger cette expérience au piano et violoncelle, rien de surprenant quand on connait leur appétence pour les instruments classiques. Leur utilisation est en revanche radicalement différente, toute aussi intense mais avec une grande fêlure dans l’âme. Une sorte de douleur rémanente, comme celle éprouvée lorsqu'on souffre d’un membre amputé. Notre histoire, inspirée par le Bardo Thodol (le livre tibétain des morts), est donc l’apprentissage de la douleur et du monde qui nous entoure. Le chant alternant parfaitement entre clair limpide et growls profonds nous montrent la dualité de ce morceau beau et douloureux. Les paroles racontent la vie d’un dealer en plein trip qui se fait tuer, le plongeant dans un "état intermédiaire". Il reste conscient et doit se battre contre ses propres peurs pour pouvoir passer de l’autre côté. L’intensité ne retombe jamais, la composition étant d’une efficacité redoutable les guitares et violoncelles chantent et pleurent tout au long du morceau. Les évolutions rythmiques ne se font pas par ruptures mais par progressions, donnant une très grande unicité à l’ensemble et la sensation d'écouter un conte morbide.

Jouant avec les thèmes de la réalité et de la mort, les deux groupes proposent une œuvre cohérente et unique, loin des standards mais pourtant très ancrée dans la réalité. S’ouvrant vers de nouvelles conceptions leur musique est libre, forte et très touchante. Une expérience à vivre d’un coup mais qui aurait gagné à être plus longue. Les deux groupes s’influencent mutuellement et le résultat est pour le moins positif.

A écouter : D'un coup
17 / 20
17 commentaires (17.35/20).
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Pelagial ( 2013 )

Périples marins et légendes aquatiques ont habité plus d'un groupe le temps d'un album ou d'une discographie entière. Dagoba, Ahab, Sulphur Aeon, Mastodon, Gojira, tous se sont inspirés d'un imaginaire forgé loin des rivages et de la terre ferme, conjuguant les fantasmes et les peurs. Quoi de plus normal alors qu'une talentueuse formation telle que The Ocean décide à son tour de nous immerger sous ses élans Metalcore/Postcore ? 

Habitué à graviter autour des forces physiques et naturelles (Heliocentric, Aeolian,...), le collectif aux mille visages venu de Berlin accouche d'un album qu'il sera bon d'apprécier dans ses nuances, sa progression, ses instrumentations naviguant entre vastes espaces illuminés et caveaux asphyxiants. Pensé en concept-album, Pelagial nous fait plonger au fil de l'oeuvre vers les profondeurs les plus sombres. Les notes introductives du piano clair d' « Epipelagic » ne seront qu'un lointain souvenir lorsque l'écrasant « Benthic » vous aura privé de tout oxygène. La descente est longue et pousse au repli sur soi, au même titre que les paroles elles-mêmes qui établissent un parallèle ingénieux entre l'appel du fond et une certaine détérioration psychologique. Que l'on songe aux mélancoliques « Mesopelagic » et « Abyssopelagic II » et leurs accents plus acoustiques, à la rage apocalyptique d'un « Demersal » apostrophant les éléments déchaînés, ou au final sismique proche de l'esthétique Doom, la palette des émotions y est large et retranscrite avec brio. Les musiciens trouvent chacun le moyen de s'exprimer, adoptant des jeux variés qui écartent d'office le risque de tourner en rond, de quoi forger pour chaque morceau une identité propre et en harmonie avec les autres. 

Le format de concept-album soulève cependant une question de spontanéite : l'Art doit-il rencontrer la contrainte ? Si l'on peut considérer la relation comme a priori antinomique, The Ocean prouve à l'inverse que la narration exigeante de Pelagial est ici un facteur de créativité, appelant une richesse de composition décuplée. La version instrumentale de cette sortie témoigne d'ailleurs du soin apporté à l'ambiance créée, ayant recours aux échos, claviers discrets et  autres détails enfouis. Parmi les 11 pièces, « Hadopelagic II » interpelle notamment, construit pas à pas sur une base de douces notes virant à un orage utlime de puissance et de groove. Plus proche de la bannière Metalcore, « Bathyalpelagic II » fait quant à lui une démonstration d'efficacité car servi par un riff allant droit au but, une énergie destructrice et un chant clair massif loin de tomber dans les travers bien connus du genre. 
Il est d'ailleurs difficile d'associer le groupe à un quelconque mentor musical, et carrément impossible de le ranger aux côtés d'autres artistes totalement génériques. Hors des cadres, l'ensemble se pare de touches atmosphériques, emprunte quelque peu au Prog sans exhubérance, développe un son finalement très personnel qui marie la maîtrise à la sincérité. 

Porté par une écriture intéressante et intelligente, Pelagial propose plus qu'une suite de pistes égrenées. Le lyrisme et la violence s'associent à merveille dans un monde englouti très prenant car musicalement accessible et bardé de mélodies qui ont fait la force de The Ocean jusqu'alors. Malgré ses mouvements de line-up réguliers, The Ocean s'est constitué une âme, un univers fascinant et immense qui pousse une nouvelle fois à l'exploration et au voyage. 

A écouter : en fermant les yeux
17.5 / 20
17 commentaires (17.62/20).
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Precambrian ( 2007 )

Ambitieux projet que ce nouvel album des Allemands de The Ocean. En effet, le collectif (presque 30 personnes participent plus ou moins régulièrement ou groupe, sous la houlette de leader du groupe, le guitariste Robin Staps) nous livre ici son travail le plus abouti. Un double album riche, dense, tant au niveau musical que conceptuel.

The Ocean a décidé de baser ce nouveau disque sur une période de l'histoire de la Terre: le précambrien. Il s'agit de la plus longue période des temps géologiques puisqu'elle s'étend de la formation de la terre, il y a environ 4560 milliards d'années, à l'émergence d'une première faune d'animaux qui marque, il y a 542 milliards d'années, l'entrée dans l'ère Paléozoïque. Le précambrien se divise lui-même en deux périodes : d'une part l'Hadéen et le Archéen et d'autre part le Protérozoïque. D'où le choix pour The Ocean de proposer un double album, chacun se rapportant à une de ces deux époques.

Et ces deux disques, à l'image de ces différentes échelles géologiques, montrent chacun une couleur particulière. Le premier disque traite de l'Hadéen et de l'Archéen qui est une période violente marquée par de grands chocs à l'origine de la formation de la Terre : ce premier disque est donc brut, direct et rentre-dedans. Le second disque traite du Protérozoïque caractérisé par la tectonique (rien à voir avec cette ridicule danse du même nom) des plaques et s'annonce plus complexe.

Le premier disque débute avec le brutal Hadean qui met de suite dans l'ambiance. Le groupe développe ici des ambiances plombées, des rythmiques meshuggesques, un chant hurlé, des riffs efficaces et ultra groovy (l'énorme Eorchaean, Mesoarchaean), des accélérations hardcore (Palaeoarchaean, NeoArchean) voire grindcore (au milieu de Mesoarchaean). L'ensemble de ce premier opus est de cet acabit. On navigue entre une violence contenue et une rage qui vous expose à la gueule.

Le second disque s'avère moins rentre dedans que le premier mais, à l'inverse, apparaît comme beaucoup plus complexe et plus aéré à la fois. Et quel disque ! Le travail réalisé par le groupe ici est tout simplement énorme. Les morceaux s'allongent très nettement, de nombreux instruments sont ajoutés (violons, piano, saxophone, xylophone, orgue), les mélodies font leurs apparitions au milieu de passages toujours aussi torturés (Rhyacian, Orosirian, les saccades de Ectasian). Ce second disque se termine avec grâce par une outro faite uniquement de piano et de violon : l'auditeur termine ici son voyage aux origines de notre Terre.

Avec un concept aussi fouillé, un packaging aussi intéressant et par dessus tout une musique qui secoue autant, The Ocean s'impose définitivement comme un groupe ambitieux et intelligent. Un des trois meilleurs albums de 2007.

A écouter : comme un projet complexe et complet
12 / 20
8 commentaires (17/20).
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Aeolian ( 2005 )

Je dois bien l’avouer, de The Ocean, je ne connaissais rien ou presque avant de me pencher sur cet Aeolian, et c’est tout le tapage lié à ce disque qui m’a bien obligé à le faire, par curiosité. Le groupe au nombre incalculable de membres, excusez du peu, fraîchement signé chez Metal Blade Records en est donc a son troisième album, issu des mêmes sessions de studio que le précédent, Fluxion. Après une rapide oreille sur les précédents opus justement, de quoi se rendre compte que le groupe a durcit le ton, a donc commencé le balais des écoute analytiques liées à la rédaction de la présente chronique.

Sortie remarquée de cette fin d'année 2005 donc, Aeolian a, semble-t-il, enthousiasmé plus d’une personne et je dois avouer qu’il me laisse quelque peu sceptique. Dès les premières écoutes, il n’est pourtant pas désagréable ce disque : déluge de bruit et de violence non déplaisante, il sait offrir bon nombre de passages flatteurs, développant puissance et ambiances malsaines grâce à un metalcore des plus burnés. Seulement voilà, sans rentrer dans des considérations abstraites de hype-attitude, il y a des éléments au sein de ce dernier opus des teutons qui tâchent. Je m’attarderais sur deux points qui me semblent caractériser le ressenti général du disque. Le premier concerne le fond des compositions en elles mêmes. Comme bon nombre de groupes de metalcore, The Ocean semble vouloir en mettre plein la vue à ses auditeurs, et l’élément qui lui vient en premier à l’esprit semble être la violence ; une violence gratuite, presque forcée. Alors que les allemands semblent si doués dans des expériences très progressives comme sur le magnifique Queen Of The Food-Chain, aux faux airs d’Eden Maine, voilà qu’ils roulent des mécaniques sur la grosse majorité des compositions, semblant prétendre à être le plus méchant possible. En soit pourquoi pas me direz-vous, mais lorsque pour arriver à cette finalité, facilité voire ridicule sont utilisés, la démarche rebute quelque peu. Ceci se ressent particulièrement au niveau du growl des chanteur, parfois plus que superflu, ou des riffs dopés à la production allant même jusqu’à nous remémorer nos vieux démons du néo métal redondant, du temps où il avait atteint son agonie finale.
Le deuxième point qui me paraît entacher regrettablement Aeolian est l'apparence de conglomérat de « recettes qui marchent ». Outre une réalisation en plein dans la vague des standards actuels, visant, je l’ai dit, à en mettre plein la vue, les titres en eux même pourraient parfois être qualifiés d’opportunistes tant ils offrent le meilleur de ce que l’ont peut trouver sur la scène métal et hardcore. Ainsi nous avons droit tour à tour aux mosh-parts efficaces, à des folies mathcores ou déstructures à la Meshuggah, des riffs itératifs et/ou dissonants, des ambiances postcore glauques, qui mises bout à bout rendent parfois les ensembles amorphes (l’exemple le plus flagrant est Une Saison En Enfer). Fatalement, du même coup, la seule réelle cohésion entre titre que l’on retire d’Aeolian vient de cette fameuse agressivité évoquée plus haut. Si vous voyez où j’ai voulu en venir, vous comprendrez que cela est plus que gênant et donne une impression définitive du disque fort négative.
Alors j’en vois peut-être qui monteront au créneau contre cette abjecte critique de l’un de leurs derniers coups de cœur, mais je le répète, The Ocean part tout de même d’une très bonne intention pour ce disque, et tout n’est évidemment pas mauvais, mais sali par ces aspects dont il est dommage de devoir les subir les désagréments entrecoupant les meilleures surprises des titres. 

Un disque efficace certes, qui saura réserver son lot d’écoutes divertissantes et qui pourra défouler sans le moindre souci, mais duquel on reviendra assez vite, tant il sonne déjà entendu dans l’ensemble, sur gonflé aux testostérones de ses membres et de la production, et au final très artificiel et forcé, malgré profusion de très bonnes idées. L’auditeur à la recherche d’émotions, aussi brutales soient-elles restera donc quelque peu sur sa fin avec Aeolian.

Mp3 à écouter: Une Saison en Enfer

A écouter : Queen Of The Food-Chain ; Inertia