L'essence même de la musique, c'est de se faire plaisir. En tant qu'auditeur et musicien, chaque note doit faire mouche. The Number Twelve Looks Like You sait y faire, ondulant son corps au rythme débridé de Worse Than Alone. La preuve était déjà faite avec Mongrel et Nuclear. Sad. Nuclear., The Number Twelve Looks Like You officie sans remords dans une pléthore de styles...
The Number Twelve Looks Like You se laisse pousser des ailes, et s'élève pour mieux faire porter ses notes. Mongrel était déjà un disque bouleversant, maîtrisé et furieux. Worse Than Alone semble 10 fois pire, le genre d'album qui se découvre à chaque écoute. Metal, Hardcore, Jazz, Death, Electro, Rock, The Number Twelve Looks Like You arrache les membres pour les assembler en un monstre hybride. The Garden's All Nighters et son break jazzy précède le furieux If They Holler, Don't Let Go, au chant teinté de screamo et fait suite au rythmé To Catch A Tiger. Ce ne sont que quelques exemples tant Worse Than Alone fourmille de détails, cassures et autres éléments qui le rendent riche.
"Retort, Rebuilt, Remind", "Given Life", If They Holler, Don't Let Go", ... Autant de titres qui ne tiennent pas en place, changeant de rythme à chaque seconde comme Bel Ami de femme à chaque chapitre. Les notes elle-même semblent prendre forme au gré des envies, grasses et lourdes puis légère et volatiles l'instant suivant. Tel un homme aux multiples conquêtes, The Number Twelve Looks Like You sert un mathcore de luxe, aux nombreuses voix de sirène. Dillinger Escape Plan en plus léger, plus varié, moins puissant mais plus séducteur, The Mars Volta en moins prog, plus enragé. Tout s'imbrique sans décalage, fausse note ou mauvais goût. Une sorte de Between The Buried And Me en plus punk en somme...
We waited all year for this time to come around...
Les morceaux se succèdent, The Number Twelve Looks Like You n'en démord pas : Worse Than Alone garde un niveau élevé sur 45 minutes. A tel point que la descente se fait brutalement. Une fois le disque clôturé sur 9 minutes de folie renversante, le premier geste semble être de se jeter à nouveau pour être porté par les riffs. Tout semble maîtrisé, tout en laissant une certaine part à l’improvisation prête à déraper à chaque tournant. Worse Than Alone tressaute, virevolte comme une guigne endiablée auprès duquel Mongrel fait presque pâle figure. Difficile d'évaluer cet album tant The Number Twelve Looks Like You semble avoir piétiné nombre de styles. La folie créatrice semble avoir frappé les américains comme un boulet de canon. Worse Than Alone emporte déjà vos oreilles dans son sillon...
A écouter : Sans Complexe !