Biographie

The Muslims

Composé de QADR, Ba7Ba7 et Abu Shea, The Muslims est un groupe originaire de Durham, en Caroline du Nord. Le groupe se définit comme un "all-queer, Black&Brown punk band" et lâche un premier album éponyme en 2017, dans une veine Punk / Hardcore mêlant un message politique à sa musique. Leur dernier album en date, Fuck These Fuckin Fascists, sort chez Epitaph Records en 2021.

Chronique

Fuck These Fuckin Fascists ( 2021 )

Plus frontal, on ne fait pas. Fuck These Fuckin Fascists.
J’avais découvert le combo sur Mayo Supreme, qui m’avait déjà séduit à l’époque, soit deux ans avant ce nouvel opus. Le message (politique ou social, selon votre point de vue) était déjà mis en avant dans le Punk / Hardcore du combo au travers de titres comme « Fuck the Cistem » et « America the Great ».
Autant casser le mythe tout de suite, les débats portant sur la pertinence des paroles et messages de cet album seront peine perdue. On parlait il y a peu du poids politique de la musique, et The Muslims est politique, et ce dès le premier titre. Difficile ici de se laisser porter uniquement par la musique si le message vous est indifférent (et rien que l’artwork avec un Johnny Rotten frappé donne le ton - on rappelle que le musicien avait apporté son soutien à Trump) : Antiraciste, antiflic, antifasciste, anticapitaliste.

Musicalement, The Muslims tape dans le Punk / Hardcore, rappelant parfois les récent The Linda Lindas (signées également chez Epitaph) mais en plus hargneux. L’énergie des musicien.ne.s passe dès le virulent « Hands Up Don’t Shoot », rageux à souhait, et ne faiblit pas. Est-ce là l’essence du Hardcore ? Sans doute, et c’est aussi une facette parfois peu portée dans nos contrées (on a évoqué récemment Zulu ou Move dans la même scène). J’en apprécie plus certains titres que d’autres (le décalé « Live Laugh Lead ») mais c’est frontal,

Malgré cette fougue, The Muslims reste dansant : Un feu de joie pour célébrer la fin du capitalisme sur « Kill Your Masters », et le trio ajoute parfois quelques sonorités, comme sur le morceau-titre, le piano de « Live Laugh Lead » ou la clôture de cet album. C’est aussi ce qui parfois fait défaut : on a pas le temps de se laisser emporter par l’ensemble que le disque est déjà terminé. Pensez donc, 12 morceaux VS 22 minutes, et parfois un flot d’énergie trop hétérogène, si bien qu’on se sent parfois perdu si l’on s’attend à une pulsion explosive qui n’arrive jamais trop, contrairement aux derniers titres de Dream Nails par exemple (et il s’agit ici d’un simple avis personnel plus qu’un véritable défaut à cet album, les thématiques n’ayant pas la même approche et de fait, pas forcement la même vision de la musique). Si l’on peut le rapprocher d’une sortie récente, le Comfort to Me d’Amyl and the Sniffers pourrait faire l’affaire.

Souffrant de quelques passages un peu plus faibles, Fuck These Fuckin Fascists n’est pas la petite pépite que j’attendais : Sur la partie musicale, ou The Muslims est parfois un peu bancal (« Unity »). Le combo offre un album qui crache ce qui vivent certaines minorités et revendique certaines positions. La base du Hardcore.