Qui aurait pu prédire, en '97, après la démission de Mineral, que ce qui attendrait alors la paire Gomez/Simpson serait, sans commune mesure possible, supérieur en tout point à ce qu’ils avaient pu composer par le passé. L’âpreté de The Power Of Failing mariée à la sensibilité exacerbée d’EndSerenading, une façon de résumer en partie ce Start Here.
Les premières écoutes le positionnent bel et bien dans la droite lignée d’un titre comme "The Last Word Is Rejoice" (EndSerenading). Mais c’est sans compter sur l’incessante capacité de renouvellement de TGR, mesure après mesure, et ce sous l’oreille attentive et les conseils avisés de Mike Mogis (Bright Eyes, The Faint, The Good Life,…).
Dès lors, tout..."commence ici". Une atmosphère quasi-kitsch, accueillie sous une nuée de claviers, hommage admirable aux eighties, avant d’être littéralement plaquée par une cadence organique et récessive. Une leçon d’orchestration d’à peine 3 minutes qu’aura sûrement retenue, et appliquée par la suite, l’élève Lehnberg (Leiah, Ariel Kill Him, Ikaros). 2’49, pour être précis, auxquelles succède immédiatement l’une des plus magnifiques pistes écrites par Simpson, "Good Morning, Providence", à l’interprétation d’une rare intensité, sauf pour son auteur, nouée par un piano accablant qui concurrence avec grandeur le False Cathedrals d’Elliott. Une similarité qui se veut récurrente aux moments les plus noirs de l’album ("Cinema Air", "My Funeral Party") ce qui n’empêche en rien The Gloria Record de se démarquer et d’explorer avec avidité d'autres sonorités, qu’elles soient technoïsantes sur la vertigineuse "Cinema Air" ; pianesques sur "The Overpass" ; ou préfigurant ce qu’allait être Zookeeper sur "I Was Born In Omaha" et "Ambulance".
Et puis, pour ceux qui séchaient tout juste leurs larmes après les écoutes désespérées et inlassables de "At Your Most Beautiful" et/ou "The Days I Recall Being Wonderful", deux perles signées LastDaysOfApril, vous pouvez à nouveau sortir les mouchoirs en prévision des huit minutes innocentes et désarmantes de "Salvation Army".
Repousser sans cesse les limites pour mieux atteindre le Zénith, voilà ce que sont parvenus à concrétiser Chris Simpson et Jeremy Gomez à travers The Gloria Record ; une (r) évolution logique à l’épopée Mineral, et qui rend un peu plus compréhensible l’utilisation répétée du terme post-emo à leur (r)encontre. Seul ombre au tableau, le successeur à cet incommensurable Start Here ne verra probablement jamais le jour : « Gloria Is Silent And Glory Is A Silent Thing » ("Gloria" – The Power Of Failing).
A écouter : from here to...