The Fever 333
Post-Hardcore / Rapcore / Rock / Punk

Strength In Numb333rs
Chronique
The Fever 333 avaient déjà fait parler d’eux bien avant la sortie de ce premier album, grâce à leur line-up estampillé « all-stars », à leurs performances explosives en concert, à leurs thématiques engagées, et, bien sûr, à leur EP Made An America et au single Trigger. Le trio est donc attendu pour l’épreuve du feu, le premier long format. Verdict.
Strength In Numb333rs, puisque c’est son petit nom, marque quand même un sacré cap dans la courte carrière de la formation. En effet, le ton s’est largement adouci, on sent qu’une pellicule d’accessibilité enrobe la plupart des titres et une volonté fédératrice pousse The Fever 333 à se pencher un peu plus vers leurs influences Pop, Rock Alternatif, et Punk-Rock que vers leurs racines Hardcore. Le résultat n’est pas dénué d’intérêt, on se laissera par exemple prendre au jeu des refrains conçus pour être des hymnes pour ados (The Innocent, Burn It, Prey For Me).
Mais les Américains tombent aussi dans beaucoup de pièges. On remarquera après quelques écoutes que nombre de couplets sont interchangeables d’une piste à l’autre, avec leur format « batterie / gros sample de synth-basse / pas de guitare / chant débité rageusement », pour un résultat parfois proche d'un vague Linkin Park. On s’interrogera sur la raison de la présence de deux ballades (Inglewood et Am I Here?), qui tuent vraiment le rythme de l’album, tout en insistant sur des exercices vocaux un peu douteux. En dehors du riff principal du single Burn It qui est un véritable rouleau compresseur, on ne constate quasiment aucun motif musical, aucune mélodie, les musiciens se contentent de proposer une suite d’accords pour les refrains, et un rythme pour aller en-dessous (le jeu du batteur Aric Improta est d’ailleurs un atout sous-exploité au sein de The Fever 333, sérieux, ce type est un génie), ce qui fait que rien n’accroche l’oreille, on ne retient que des paroles et des lignes de chant qui pourraient marcher sur d’autres instrumentations. Pour finir, on citera aussi l’excès de facilité dans certains passages, qui aboutit au cliché plutôt qu’à l’accessibilité (les refrains de Coup d’Étalk et de Out Of Control, les chœurs d’enfants insupportables dans l’intro et l’outro de One Of Us, les « boom-boom-boom » encore plus bas-du-front dans les couplets de Out Of Control que dans les autres titres...).
L’originalité du disque est la présence de trois titres dont le nom se termine par « /3 », indiquant la présence d’une sorte d’interlude en fin de morceau, bien plus rentre-dedans que le reste de l’album. Ces trois passages donnent un relief particulier au titre de l’opus et au nom du groupe, formant presque une sorte de mini concept ; tout en rappelant les influences Hardcore pour lesquelles sont connus les protagonistes.
Au final, avec ce Strength In Numb333rs, The Fever 333 fait beaucoup penser à Prophets Of Rage : textes forts et incitation à sortir du rang, passé musical ultra-solide et qui donne envie, mais un résultat en demi-teinte. Si quelques titres restent très bons (écoutez Burn It deux fois et vous vous prendrez à gueuler les refrains et les « I am a gun on the run ! » avec Jason Butler), le militantisme du trio ne peut et ne doit pas prendre le dessus sur le reste : avant toute chose, il s’agit de musique. Et sur ce plan, la copie est à revoir.
Je valide complètement la chronique... Les compositions tombent trop souvent dans la facilité et dans le prévisible... Dommage, car je trouve que le groupe libère une sacré énergie ! On sent que les mecs ont envie de communiquer quelque chose... mais ce quelque chose a un ton un peu mièvre ... Finalement, meme si on comprends bien que le trio est animé par un militantisme fort, je sais pas trop quoi en penser... Je trouve les messages assez peu crédible au final. Je prends cet album un peu comme un bonbon :) enfin... J'irai me défouler dans la fosse en le mangeant :)
Smouack !