J'avais pas accroché aux titres dévoilés avant l'heure. Et pourtant avec un peu de réécoute et de persévérance, je les trouve énormes. Dillinger fait du Dillinger mais le fait bien, et on peut dire qu'ils sont énervés. Que du bon dans cet album, et pour moi particulièrement When I Lost My Bet, One Of Us Is The Killer, Hero Of The Soviet Union et Crossburner. Bref tout ça fait du bien aux esgourdes !
The Dillinger Escape Plan
Mathcore

One Of Us Is The Killer
- Prancer
- When I Lost My Bet
- One Of Us Is The Killer
- Hero Of The Soviet Union
- Nothing's Funny
- Understanding Decay
- Paranoia Shields
- CH 375 268 277 ARS
- Magic That I Held You Prisoner
- Crossburner
- The Threat Posed By Nuclear Weapons
Chronique
D’accord, Option Paralysis était la suite popisante logique de Miss Machine et Ire Works, au grand dam des adeptes du TDEP frénétique, déconstruit, complètement déglingué, dont je fais partie. Oui, mais Irony Is A Dead Scene est justement l’EP qui a lancé le groupe sur cette voie, bien aidé sur ce coup par vous savez qui. Depuis, TDEP semble vouloir atteindre un niveau de qualité semblable, d’où le recrutement de Greg Puciato, à la tessiture proche de Patton, bla bla… One Of Us Is The Killer est une nouvelle tentative de fusion équilibrée entre mathcore épileptique, jazz et rock fédérateur, opérant par là même un certain retour dans le passé.
Le noir, le blanc ; l’obscurité, la lumière. Les opposés se confondent, ils vont et viennent dans une valse spasmophile, déversent volontiers une bile nuancée. Prancer pose les jalons de cette créature visqueuse, invariablement hybride qu’est One Of Us Is The Killer, rappelant forcément le début du siècle par son rendu, hyper abrasif. Non, cette fois les américains n’ont pas chômé (pas qu’ils soient feignants d'habitude hein), essayant de gaver leur disque de tout ce qu’ils savent faire, c’est-à-dire beaucoup de choses. On pourrait craindre l’indigestion, mais non. Tout y passe, du hardcore le plus explosé des débuts aux passages jazzy brinquebalants, bifurquant par du chant grunge, pop, hurlé à la mort, murmuré, susurré... Le fait est que tout s’amalgame sereinement en un bloc de 40 minutes. Les collages sont improbables mais s’imbriquent parfaitement. Cet album suinte les innombrables inspirations du groupe, de Nine Inch Nails à Faith No More (Paranoia Shields), en passant par Aphex Twin (When I Lost My Bet), et un paquet d’artistes entre les trois, émergeant des 90’s, qui n’ont souvent rien à voir avec le milieu hardcore. Force, et parfois (rarement) faiblesse de TDEP, cette personnalité plurielle est ici magnifiée. Les ambiances cherchent ardemment à être aussi denses que celles d’Irony Is A Dead Scene ou Ire Works, ne semblant pas y parvenir en première instance, mais qui - comme souvent avec TDEP - se révèlent foutrement captivantes après tout plein d’écoutes. Inutile de préciser que les risques d’accidents vasculaires musicaux sont très élevés la plupart du temps, la tension s'amenuisant parfois pour structurer un discours certes accessible et perturbant, mais efficace et génialement intégré à l’ensemble, parfois noyé dans un épais flux de guitares intenables (Magic That I Held You Prisoner).
Si point négatif il devait y avoir, il se placerait sur quelques manques d’inspiration en milieu de parcours (Nothing’s Funny), mais ce détail est vite masqué par une seconde moitié en forme de montagnes russes, partant littéralement dans tous les sens, gardant toutefois un cap très étudié. Crossburner et The Threat Posed By Nuclear Weapons ponctuent ce bordel organisé dans un relâchement total, bien que torturé par une atmosphère hantée qui évoquera les premiers Korn.
The Dillinger Escape Plan trace sa route et nous offre un nouveau condensé de sa puissance créative sans bornes. One Of Us Is The Killer est une sorte de rétrospective justement dosée de Calculating Infinity à Option Paralysis, maculée de substance crasseuse. Avec plus de 140 dates prévues pour leur tournée à venir, et l’énergie extrême délivrée sur scène, on peut naturellement se demander si ces mecs-là sont vraiment humains. Ce disque ne fait qu’accentuer le doute.
A lire aussi : l'interview du chanteur Greg Puciato.
Les critiques des lecteurs
J'avais pas accroché aux titres dévoilés avant l'heure. Et pourtant avec un peu de réécoute et de persévérance, je les trouve énormes. Dillinger fait du Dillinger mais le fait bien, et on peut dire qu'ils sont énervés. Que du bon dans cet album, et pour moi particulièrement When I Lost My Bet, One Of Us Is The Killer, Hero Of The Soviet Union et Crossburner. Bref tout ça fait du bien aux esgourdes !
Après Ire Works, The Dillinger Escape Plan s'est un peu paumé, préférant se reposer sur ses acquis. Donc, on a eu Option Paralysis, un album en demi-teinte. Peu d'expérimentations (à part Widower et Parasitic Twins qui ressortent vraiment) et pas vraiment de surprises. Par la suite, le groupe surprend son monde en faisant une pause. Bon c'est bien légitime, le groupe tourne plus que tout le monde et avec une énergie démentielle (cf le clip de Hero of the Soviet Union). Mais la pause n'aura pas duré longtemps et voici qu'une annonce d'un nouvel album pointe le bout de son nez.
One of Us is the Killer est, pour moi, un retour aux sources. L'album est plus direct, et leur signature sonore est encore plus présente. Leur violence schizophrénique est toujours aussi habilement mélangé à ce côté accrocheur qui te pousse à relancer l'album. Les touches expérimentales sont moins nombreuses (comparés à Ire Works) mais font mouche (Crossburner).
M. Pucciato est vraiment un leader de ouf, toujours aussi furieux dans ses lignes de chant. Et son chant clair est vraiment de qualité (Nothing's Funny). A mon avis, sur cet album, il a réalisé une de ses meilleures performances.
L'album du retour en force et il est réussi. Ils prouvent bien, qu'après plus de 14 ans, qu'ils sont encore là et toujours aussi incontesté. Hâte de les voir en concert le 29 septembre pour me faire démonter la tronche.
Bah sa défonce ! Toujours du bon chez eux, du riff catchy, du riff zarbi, du scream, du chant clair, des mélange étrange et une construction originale. Encore une bombe !
Cet album est le plus violent de DEP selon moi (du moins sur la période Pusciato).
Maintenant, la qualité est là, c'est un très bon album, mais assez inégal. Des pistes comme Prancer m'ont déçues. Après, il est bien meilleur que Option Paralysis, mais il n'atteint pas Miss Machine qui est pour moi le must de ce groupe.
La bonne surprise de l'année, c'est bien cet album ! Autant on pouvait rester sur sa faim avec Option Paralysis, autant le dernier effort du groupe surpasse même Ire Works qui était déjà très bon.
Tout y est : le défouraillage, le scream, la poutrelle ... et la technique encore un cran au dessus, tout ça enrobé dans une teinte assez abordable pour le novice (c-à-d de la mélodie). En somme, un album très abouti.
Et bim, dans ta gueule, j'ai envie de dire !
J'avais peur que cet album sente un peu le réchauffé d'autant que le titre Prancer en pré écoute ne m'avait pas emballé plus que ça et finalement... la claque! ça dépote toujours autant (mais comment Ben Weinman arrive à sortir ces putains de riffs déstructurés au possible et jamais redondants!!!). Les lignes de chant, assez pop dans l'ensemble, sont un régal et me surprend à pousser la chansonnette. Plus accessible que les précédents mais toujours aussi bon.
Effectivement, je pense qu'on peut le dire, c'est sûrement l'album le plus accessible, aboutis ou mûre à ce jour. Puciato a encore fait un énorme travail sur sa voix et la production y aide beaucoup. Comparé à "Option Paralysis", ce dernier ne baisse pas en créativité de riffs. Et les morceaux ont bien tous trouver leurs propres personnalités et, oui, on arrive bien à capter l'émotion qu'à voulu véhiculer le groupe à cette période de leurs vies (dixit Ben Weinman). A commander sur Amazon, en édition collector (moins cher que la version simple!?) .
@bing666 : tu n'as pas tort, cet album est sans doute plus facile à encaisser pour un non-initié, même si pour moi le plus "accessible" reste Option Paralysis.
One Of Us... est un savant mélange de toute la disco du groupe, et sa structure semble davantage réfléchie c'est vrai.
En tout cas, ravi que tu aies fini par aimer un groupe que t'as toujours eu envie d'aimer :)
Tang
C'est moi ou bien cet album est le plus accessible de Dillinger? J'ai jamais vraiment bien compris ce groupe et il m'a souvent donné des maux de tête carabinés après avoir essayé. Mais là tout me semble plus cohérent, plus "suivable" pour un non expert et sans jamais tomber dans le gavant. Tout ça alors que l'album est tout aussi violent que les autres. En tout cas dans mon cas c'est l'album qui me fait aimer un groupe que j'ai toujours eu envie d'aimer! :)
Ce que je trouve incroyable avec TDEP, c'est que 3 ans sépare, "Ire Works", "Option Paralysis" et "One of us is the Killer" et j'ai toujours l'impression qu'il y a une continuité entre ses 3 albums. Sur ce dernier, exit les scratchs et bidouilleries electro de "Ire Works", exit les parties Jazzy de "Option Paralysis". C'est du pur et dur et ça le fait.
Dillinger frappe une fois de plus très fort, et certainement plus fort que l'on ne l'attendait.
Véritable viol auditif, une agression totale, pour une jouissance extrême.
Un des trop rares groupes qui mêle puissance, sens créatif et tout ça sans compromis.
Aucun de leurs albums ne me lasse après tant d'années et d'écoutes, et celui ci ne dérogera pas à la règle.
Merci Dillinger et vivement la prochaine claque en live !!!
Probablement l'album de Dillinger le plus abouti à ce jour.
Un album concept plutôt réussi mais en-dessous de ce que TDEP est capable de faire.
Une fois les 3 premières pistes passées, on a affaire à des pistes en demi-teinte qui sentent le déjà vu et présentent des lyrics beaucoup moins prenant que sur les albums précédents.
Bon ajout à la discographie du groupe, actuellement sans faute, mais le niveau général, habituellement en hausse, ne l'est pas cette fois ci.