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Biographie

The Death Of Anna Karina

La formation de The Death of Anna Karina est originellement née dans les entrailles de Inedia, groupe hardcore fondé en 1999 par Davide et Alessandro. Après deux ans d’expérimentation et un changement de line up, 3 nouveaux venus font leur apparition : Lucas à la basse, Adriano aux fûts et Giulo qui s’empare du micro. L’histoire peut alors débuter. Prodiguant un chaos'n’roll dévastateur, inspirés par Refused, Orchid ou Antioch Arrow, les italiens se font remarquer par Heroine Records dès leur seconde performance live et enregistrent, l’année 2002, leur premier album. Profondément marqué par le visionnage du film Vivre sa vie de Jean Luc Godard et de son actrice principale Anna Karina, le quintet en fait son titre et se rebaptise par la même occasion: The Death Of Anna Karina.

L’année suivante, Rocco qui officiait dans le groupe screamo La Quiete (aussi italien) vient grossir les rangs de la bande, pour jouer alternativement clavier ou guitare. La formation apparaît alors sur une compilation du label américain Slave Union Records puis dans un split en compagnie du groupe français The Flying Worker (2003). Après avoir écumés quelques pays de l’Union Européenne en concerts et festivals divers, TDOAK voit son premier Self Titled réédité et sort dans la foulée son nouvel effort New Liberalistic Pleasures en 2005 chez Unhip Records, dans un nouveau registre, avec un rock exploratoire et décalé, mêlant des saveurs à la Depeche Mode ou Arab On Radar.

Chronique

16.5 / 20
1 commentaire (16/20).

The Death Of Anna Karina ( 2002 )

"C’est à l’heure où s’allument les lumières de la ville que commencent la ronde sans espoir des filles de la rue ". Ici se résume le destin de Nana, jeune beauté incarnée par l’actrice danoise Anna Karina, qui a force d’errements et d’illusions, finira tragiquement. Pour écouter The Death Of Anna Karina, il faut voir Vivre sa vie de Godard, il faut connaître sa fin car c’est de ce film que TDOAK puise son inspiration, au cœur des ruelles dévastées où les néons tristes éclipsent les étoiles.

Un orgue pour une morgue, voici le commencement. Puis l’assaut. Féroce, brutal, déchiré. Quelque chose comme un cœur chahuté, défenestré, mis en pagaille. "The Infection", la première course, la première mort. Avant de renaître, plus enragé encore. Semblable aux attaques inaugurales d’Orchid (dont l’influence est notable), TDOAK démontre cette capacité d’entame de morceaux dévastatrice ("Age D’or", "Mission Alphaville") faite d’invasions vocales et d’assauts rythmiques. Violent, sauvage, cannibale. Les premières minutes déferlent et décapitent. Un ouragan dans un bocal.
Par l’intermédiaire de coups de rasoir mélodiques et de riffs saccadés, The Death Of Anna Karina expose un screamo frénétique issu de la lignée de Antioch Arrow (dont on retrouve les mêmes intonnations) ou JR Ewing, animé du souci de percuter, d’anéantir l’espace, de le concentrer en un cri.

Reflet d’un monde en désordre, broyé, Giulio gémit au micro, entremêlé dans les lignes répétitives des guitares, et martèle des mots cloués par la douleur ("Suture my chopped eyes…", "You pass the time eatin’ my stomach, sucking my veins eatin’ my skin"). Première œuvre de cinq italiens âgés d’une vingtaine d’années seulement à l’époque, The Death Of Anna Karina s’étend en dix morceaux, à coup de rage et d’adrénaline, dans un mélange de spontanéité et de créativité enfiévrée. Car si le screamo de TDOAK est de ceux qui marque l’auditeur au fer rouge dès la première écoute, il ne se limite pas pour autant à ce seul fait. Fortement inspirés par Refused et son audace, le quintet varie ses tonalités et ses trajectoires au fil de l’opus, en attestent les spasmes rock’n’roll de "You Are My Cannibal", les secondes planantes de l’interlude "…" ou de "The Sixth Part Of The World" (titres uniquement instrumentaux), ou encore la conclusion lézardée de noises electros de "Ian T. Williams Is My Guitar Hero" qui laisse présager la future orientation de la formation.

Reprenant en cette année 2002 une forme de screamo que ses fondateurs avaient pour la plupart abandonnés, TDOAK par cette première libération, mieux que de perdurer un héritage, a dépoussiéré les testaments et livré un message sonore époustouflant. Aujourd’hui culte car non reproduit (le groupe s’est orienté depuis vers un rock in' screamo à clavier), il a su par son aspect à la fois ardent, exacerbé et déchaîné, propulser ses auteurs, au même titre que ses compatriotes Raein et La Quiete, au rang d’incontournables de la scène screamo/hxc européenne.

En écoute sur myspace.

A écouter : avant de mourir