Hot Cakes avait marqué le retour aux affaires pour The Darkness, après un passage en cure de désintox pour Justin Hawkins et les tentatives musicales peu concluantes de chacun. Cet album était comparable aux résultats scolaires du commissaire Bialès, "bien mais pas top", avec peu voire aucune chanson réellement marquante. Cela devait être également l’avis du groupe, vu le faible nombre de chansons de ce disque jouées en live.
Trois ans plus tard, Last Of Our Kind renoue déjà plus avec la formule qui avait fait le succès du groupe à ses débuts. Pour commencer, seulement dix titres pour une quarantaine de minutes alors que Hot Cakes s’égrenait (et se perdait) sur quinze chansons. Un format réduit pour plus d’efficacité. L’album démarre fort avec le premier single, Barbarian, gratifié d’un clip façon comics animé bien barré, et qui raconte librement une page de l’Histoire de l’Angleterre. D'ailleurs, au vu des titres des chansons, on peut s’imaginer que Last Of Our Kind est un concept album, mais il restera à vérifier cela à la lecture des paroles.
Sans changer radicalement de son, on remarquera tout de suite une évolution dans le style du groupe, qui s’éloigne du mix entre ACDC et Queen que l’on pouvait entendre sur Permission To Land et One Way Ticket To Hell... And Back. Ici on oscille entre de grosses influences rock 60’s et 70’s (Hammer&Tongs, refrain de Mighty Wings), tout en passant par The Cult (cela saute aux oreilles sur Open Fire, qui fait énormément penser à She Sells Sanctuary) ou encore Aerosmith (les riffs de Roaring Waters ou Mudslide sont de bien beaux hommages à Joe Perry).
The Darkness nous sert ainsi avec Barbarian et Open Fire deux moments de bravoure en guise d’intro, mais lève le pied sur toute la suite de l’album. Le groupe innove avec des chansons un peu noires (Roaring Waters ou encore Mighty Wings, avec son intro à la Kubrick et son riff de guitare bien lourd), mais nous aurons aussi droit à un bon passage groovy avec l'enchainement Mudslide, Sarah O'Sarah et Hammer&Tongs, sans oublier les balades qui sont bien évidemment au rendez-vous, judicieusement placées à mi-parcours (Wheels Of The Machine, avec une ligne de mélodie de chant très intéressante) et en conclusion de l’album (Conquerors, qui à l’instar de Open Fire fait aussi beaucoup à The Cult).
Au niveau du chant, Justin Hawkins semble ne plus pouvoir monter aussi haut qu’avant et certains trouveront peut-être cela surement moins écoeurant. Cependant il utilise toujours sa voix de tête avec une certaine malice (Last Of Our Kind, Sarah O’Sarah, Hammer&Tongs), tantôt façon lover (Wheels Of The Machine et sur les choeurs de Conquerors) ou tout en puissance (Mudslide, refrain de Barbarian).
The Darkness réussit vraiment son coup avec Last Of Our Kind, se renouvelant sans se renier pour autant : les haters continueront de les détester et les fans devraient adhérer. Il ne reste plus qu'à attendre patiemment la concrétisation de ces titres en live lors de la tournée à venir. Ce sera également l'occasion de découvrir au passage leur nouveau batteur qui n'a pas participé à l'enregistrement de cet album.
A écouter : en sirotant un Martini allongé nu sur une peau de bête