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Biographie
Mick Jones : Guitare, Chant Joe Strummer : Chant, Guitare rythmique Paul Simonon : Basse, Chant Topper Headon : Batterie, Percussion
Le mythe The Clash. La simple évocation de ce nom dit déjà beaucoup d’une certaine histoire du Rock. Il y a clairement un « avant » le Clash, et un « après ». Tout commence en 1974, Joe Strummer (chant), le mythique leader du futur Clash, joue dans le groupe 101ers, un groupe de rythm’n blues, avec Keith Levene (guitare). Mike Jones (guitare/chant), l’autre tête pensante du groupe, joue dans London SS accompagné, à partir de 1976, par Terry Crimes (batterie). Après quelques débuts hésitants, Joe Strummer quitte son groupe après avoir vu sur scène les Sex Pistols. Il rejoint Paul Simonon, Mick Jones pour former le noyau dur du Clash. Terry Chimes et Keith Levene font des passages rapides dans le groupe, mais c’est Topper Headon, à la batterie, qui s’impose rapidement (naturellement ?) juste après le premier album).
Les débuts Le Clash fait son premier concert à The Black Swan (Sheffield) le 4 juillet 1976. Paul Simonon (qui est en quelques sorte l’âme « reggae » du combo) a collé sur les cases de sa basse les lettres A, B, C, D, E, F pour repérer ses notes…l’autre s’est entraîné pendant une année à jouer par-dessus des disques…Le dimanche 29 août 1976, ils jouent en support des Sex Pistols et assurent la première partie pendant l’Anarchy Tour (avec les Sex Pistols, les Heartbreakers et les Damned) en décembre 1976.
L’Histoire Le Clash habite, joue, vit dans un squatt, le Clash fabrique sa musique à la « maison » (diy), le Clash se considère comme amateur (au sens premier du terme, c'est-à-dire amoureux). Le Clash s’appelle le Clash, suite à la proposition de Paul, après une lecture de la presse. Le nom est tape à l’œil, le nom correspond à la vision qu’ils ont du monde dans lequel ils évoluent, le Clash est un Clash sonore à lui tout seul (de "London Calling" à "Should I Stay or Should I Go"). Le Clash est un des premiers groupes à mêler différentes influences, différentes cultures de manière si cohérente. Les liens entre Punk (ce que d’autres ont appelé « le bruit qui pense ») et Rastas existent dans la scène undergound, notamment dès l’ouverture du Roxy Club le 1er janvier 1977 (premier club punk à Londres). C'est le dj Don Letts (entre autre réalisateur de Westway to the World documentaire culte sur le Clash) qui est à l’origine de ce formidable crossover Punk/ska/reggae, qui n’est pas un hasard géographique puisque la Jamaïque est une colonie anglaise de longue date. Le mythe est en route. Et même si le fanzine Sniffin’ Glue annonce que le punk est mort, le jour où le Clash signe sur la major CBS (pour 10 albums, sur 10 ans et 100 000£), le Clash continue sa révolution et enregistre une dizaine d’albums donc, des simples (The Clash), des doubles (London Calling), des triples (Sandinista !), des Live (From here to Eternity), des Singles (The Singles), et aussi plein de tribute to The Clash (Burning London : The Clash Tribute). End of The Story, 1985. Mais considérons que la vraie fin du Clash est en 1983, à leur apogée.
L’après-The Clash Joe Strummer reprend du service de courte durée, avec Mick Jones dans Big Audio Dynamite, puis comme guitariste/chanteur des Pogues, sur une tournée. Puis le silence, jusqu’au jour où il rebranche la guitare et finit par rejouer ce qu’il aime par dessus tout (le rythm’n blues et la musique du monde) au sein de Joe Strummer And The Mescaleros, sous la pression amicale de Tim Armstrong qui voue un culte au Clash (soyons clair, sans le Clash, pas de Operation Ivy, Sans Operation Ivy, pas de Rancid, sans Rancid pas de… ?), et bien ce même Joe Strummer a décidé de plier bagage, le 23 décembre 2002, à l’âge de 50 ans. Ciao l’artiste. Respect.
Epilogue Mais maintenant qu’est-ce qu’on fait nous ? Et bien on attends que les rumeurs se confirment : la reformation du Clash, avec dans le rôle de Joe Strummer….Tim, himself (le même susnommé). Clash is not dead qu’on vous dit.
Post-Scriptum Pour finir, je ne pouvais résister à l’envie de vous faire lire ces quelques lignes de Charles Shaar Murray, « journaliste critique musical » de l’époque : « Les Clash font partie de ces groupes de musique garage qui devraient retourner rapidement dans leur garage avec les portes verrouillées et le moteur allumé. » Comme disait l’autre, « ce que l’on te reproche, cultive-le, parce que c’est toi »
Pas besoin de présenter The Clash. Même si on ne connait pas le groupe, même si on n'est pas familier avec l'univers Punk, on a tous entendu parler de ce groupe et on reconnaîtrait tous Should I Stay Or Should I Go. Ce que l'on connait moins, c'est l'histoire du groupe. Derrière des musiciens emblématiques, au delà des figures charismatiques médiatisés, qui étaient vraiment ces gars-là ? D'où vient le nom "The Clash" ? Saviez-vous qu'ils n'ont joués que trois titres lors de leur premier concert, et qu'il s'agissait de la première partie des Sex Pistols ? Ou que le groupe a renoncé à une partie des bénéfices de la vente de London Calling pour que ce double album puisse être vendu au prix d'un simple ? Si comme moi, vous n'en aviez aucune idée, mais que vous êtes réceptifs à l'univers anarcho-punk des Britanniques, alors cette bande dessinée est faite pour vous. Cette remise à niveau est très complète et facile d'accès car elle traite l'histoire des Clash dans l'ordre chronologique. Les chapitres sont courts, chacun focalisé sur un événement ou une courte période de temps, ce qui rend la lecture (et la compréhension de l'histoire du groupe) vraiment aisée. Néanmoins, malgré l'accessibilité de l'ensemble, on retiendra aussi un sentiment de déconstruction, quelque chose d'assez décousu, à cause des multiples styles qui se succèdent. Chaque chapitre est en effet dessiné par un auteur différent, tantôt brillant (le style cartoon pastel du chapitre sur la jeunesse de Joe Strummer, par Fabio Pellegrino ; ou celui sur l'écriture de White Riot, dans le même style graphique, par Jonathan Jourdenais), tantôt beaucoup moins heureux (la conlusion de Tommy Redolfi, ou le chapitre sur l'influence ska / reggae par Joel Allessandra).
De plus, des textes biographiques de plusieurs pages séparent chaque "chapitre dessiné". Cette mise-en-page est d'autant plus lourde que ces textes de Jean-Philippe Gonot sont à chaque fois une paraphrase des planches de BD que l'on vient de lire. L'info est systématiquement en double, en images puis en mots.
Bien sûr, cette chronique fait écho à celle que nous avions proposé d'une autre BD : Heavy Metal de La Petite Bédéthèque Des Savoirs. Si vous êtes déjà un fan absolu de The Clash, cet ouvrage ne vous apportera probablement rien que vous ne sachiez déjà, à quelques détails près ; tout comme le recueil de Jacques de Pierpont et Hervé Bourhis est beaucoup pertinent pour les "métalleux(ses) débutant(e)s" que pour des experts. On sent que cet objet est fait soit pour un(e) novice qui cherche de l'info sur le groupe, soit pour un(e) die-hard fan des Clash qui recherchera à agrandir sa collection malgré un contenu qu'il maîtrise déjà. Ce qu'on comprendrait aisément : le livre est magnifique, généreux (250 pages tout de même !), et sa couverture reprend la pochette de l'album culte London Calling, tant par l'illustration que par les choix de typo. A réserver avant tout aux collectionneurs, donc, mais pourquoi pas aux curieux n'ayant pas peur des quelques défauts cités plus haut.
C’est probablement l’album (le double album devrais-je dire) le plus connu du Clash et, avouons-le, un des plus grands de l’histoire du rock, à commencer par la pochette. Signée Ray Lowry, la photo de Pennie Smith, qui l'illustre, montre Paul Simonon explosant sa basse Fender au concert du New York Palladium, le 21 septembre 1979. C'est aussi un clin d’œil au premier album rock d’un blanc, l’album éponyme d’Elvis pour RCA en 1956, dont est repris le lettrage rose et vert (qui depuis a été de nombreuses fois détourné) et transformé le « Elvis Presley » en « London Calling ». Quand au titre, il fait allusion aux codes d’identification des services de la BBC, pendant la deuxième guerre mondiale, « This is London Calling… ». Tout un contexte. The Clash, pensait-il, venait pour sa part d’enregistrer le dernier album de rock, ceci explicitant le premier titre pressenti de l’album : The Last Testament. On sait aujourd’hui qu’il n’en est rien. Mais Le Clash tape un grand coup. Composé au studio Vanilla, de mai à août 1979, ils entrent ensuite en studio pour enregistrer et sortent la « galette » le 14 décembre 1979. 19 chansons sur les 25 enregistrées seront finalement conservées sur l’album. La maison de disques leur demande de choisir un producteur de renom, ce sera Guy Stevens (entre autres, grand DJ des années 60), un personnage, avec de sérieux problèmes d’alcool, mais un vrai charisme et une éthique de la musique rock (le type de mec qui verse du vin dans un piano pour en améliorer le son, qui invite le chauffeur de taxi aux séances pendant des heures et demande au groupe de payer la course ou encore le type de personnage qui fait facilement voler les meubles en studio). On pourrait raconter des centaines d’anecdotes sur cet album, mais quand on en écoute le contenu, c’est l’esprit vagabond du Clash qui ressort et qui montre l’incroyable richesse du quartet (que se soit le reggae ou le punk, se sont des musiques à fortes vocations contestataires). Du titre reggae « Guns of Brixton », à ceux plus ska de « Wrong’Em Boyo » avec son clavier et ses cuivres ou « Rudie Can’t Fail » (mais les titres "One Step Beyond" de Madness et "A Message To You Rudi/Nite Klub" de The Specials ne datent-ils pas eux aussi de 1979 ? hasard ou coïncidences ?), en passant par la pop avec « Lost In Market », du rockabilly avec « Brand New Cadillac » (reprise de Vince Taylor) qui accélère tout doucement, tout du long ; et surtout du Rock avec "Clampdown", "London Calling" et les autres…Le groupe nous offre un diaporama sonore du monde dans lequel ils sont bien obligés de vivre et de se débattre, tout en utilisant des mots à la fois enragés, engagés et drôles pour le dire. Les thèmes abordés sont la guerre civile en Espagne, la politique du premier ministre de l’époque, Margaret Thatcher, les émeutes raciales, l’addiction aux drogues, le pouvoir des médias grandissant, la société de consommation…Evidemment, le son et la production peuvent décevoir pour le fraîchement débarqué, mais à l’époque, c’est le must. Une réédition de l’album, remasterisée et remixée, a été faite, pour le 25ème anniversaire de la sortie de l’album (2004) avec un deuxième cd contenant ce qu’on a appelé les Vanilla Tapes (démos, inédites etc.) retrouvées par Mick Jones au fond de cartons, lors d’un déménagement.
Bref, l’album est un manifeste, et en 1998, les lecteurs de Q-Magazine mettent London Calling à la 32ème position des meilleurs albums de tous les temps. Rolling Stone lui, le met en tête des albums des années 80 (puisqu’il est sorti aux USA en 1980) et, en 2003, il parvient à la huitième marche des « 500 meilleurs albums de tous les temps ». La même année, la chaîne de télévision VH1 le place en 25ème position. Pitchwork Media le classe en seconde position des 100 meilleurs albums des 70’s.
Si l’on doit mesurer la grandeur d’un album par les hommages qui lui sont fait (tribute, citations en interview ou autres clins d’œil), London Calling et The Clash restent au top du hit parade : le superbe tribute Burning London : The Clash Tribute (avec la participation de tout le gratin du showbiz, No Doubt, Rancid, The Mighty Mighty Bosstones, Silverchair, Korn, Moby…), la pochette de la B.O. d’American Wasteland (le jeu de skate de Tony Hawk) en passant par la très inégale compilation Under The Influence (tribute to the Cure, the Smith’s and the Clash) jusqu'à la très originale reprise de "Guns Of Brixton" par Nouvelle Vague ou le tout récent Rudy’s Cant Fail Cafe, restaurant tenu par Mike Dirnt (Green Day) et Jeffery Bishop (ex-Tilt) avec des plats inspirés de titres des Clash, mais encore le tout dernier exemple en liste, le double dvd Nightklubup des Ejectés, dont le second dvd est consacré uniquement à des reprises du Clash. On a là tout le panel d’influence du Clash, dans toute sa diversité, dans toute sa richesse.
A écouter : "Rudy's Can't Fail", "Guns of Brixton"
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