|
Biographie
The Chariot s’est formé en 2003 sur l’initiative de Josh Scogin, ex-chanteur de Norma Jean, et joue un Metalcore Chrétien. Ils signent sur Solid State Records et sortent en 2004 leur premier album Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding enregistré en une seule prise. Le cd, plutôt bien accueilli par la presse, leur permet d’enchaîner les lives qui sont réputés chaotiques et destructeurs, à l’image du groupe. Après un EP Unsung en 2005, ils reviennent en 2007 avec leur second album The Fiancée, fournissant la même recette mêlant musique et religion. Là ou Norma Jean cherchait à faire des chansons relativement longues, The Chariot, quand à eux, tentent de faire au plus court, sorte de condensé malsain et nauséeux. En 2009, The Chariot revient avec son nouvel album, Wars And Rumors Of Wars. Rapidement, le groupe enchaine les concerts, mettant l'accent sur une communication omniprésente (webépisodes), permettant de suivre leur tournée et les débuts de l'enregistrement de leur album suivant, Long Live. Ce dernier arrive dans les bacs en novembre 2010. Quelques temps et concerts après, The Chariot s'enferme à nouveau en studio pour One Wing, dont les noms de morceaux forment une phrase complète. Malheureusement, mi-aout 2013, le combo annonce sa séparation après 10 ans d'activités avec une dernière tournée en Octobre et un simple message "All's Well That Ends Well".
"Vivre intensément, pour soi, dans le plaisir sans fin et la conscience que ce qui vaut radicalement pour soi vaut pour tous."
Les américains se plient à cette maxime : ils font de la musique pour eux, par plaisir. Il suffit de les voir s'éclater en live ou écouter leurs précédents opus pour saisir la ligne conductrice du combo. Avec One Wing, The Chariot pose un nouveau jalon dans sa discographie.
Autant prévenir de suite : oui, One Wing est différent. Est-il pour autant décevant ? Oui et non, cela dépend principalement de ce que l'on attend de The Chariot.
- Un album qui rentre dedans, remplit de sons stridents, aussi imprévisible que bondissant (The Fiancée en est la parfaite représentation).
- Un disque qui essaie de fusionner un peu toutes les envies du combo, avec les différentes évolutions possibles, au risque de déstabiliser un peu.
Les premiers seront clairement déçus, en manque de ces larsens (qui n'ont pas complètement disparus, rassurons-les) qui se cumulaient jusqu'à sur-saturation. Les seconds y trouveront plutôt leur bonheur, notamment lors des changements de registres ("First" et son ambiance Western Spaghetti, "Speak") parfois inattendus. On pourra presque parler de passages plus mélodiques (toutes proportions gardées) sur les 30 minutes de One Wing ("Tongues").
Néanmoins, le marquage au fer rouge comme Long Live ou The Fiancée n'est pas aussi profond. Ce nouvel opus s'écoute, permet de prendre son pied, mais on retient moins d'éléments au premier abord. Et plus les écoutes passent, plus on se rend compte que One Wing souffre de cet absence d'éléments qui captaient littéralement l'attention. Peut être que cet album sera plus efficace en live (et "Love" laisse présager de bons cassages de nuques) à l'instar de ses prédécesseurs, mais en studio, on est un cran en dessous.
Après une bonne série d'écoute, One Wing se dévoile. Enfin dirons-nous !
Il est hallucinant de voir que sous son manque de charisme presque évident, The Chariot a mis une seconde couche qui prend de l'ampleur après quelques jours à oublier (volontairement) ce disque. "Love" devient explosif, "And" est un putain de viol auditif et "Cheek" révèle une facette complètement différente de la bande à Scogin (notamment via le sample de Charlie Chaplin). Un deuxième effet Kiss-Cool en quelque sorte.
Déçu. Non pas du fait que The Chariot se calme et surprend encore. Simplement que One Wing manque de quelque chose pour donner envie sur les premières écoutes qui pourront calmer les ardeurs. Et pourtant, One Wing est un très bon album, mais moins percutant au premier abord. Heureusement il reste quand même deux des meilleurs titres du groupe "Cheek" et "First" pour happer d'entrée de jeu.
A écouter : First - Love - Speak - Cheek
On n'aura eu que peu de temps pour savourer Wars And Rumors Of Wars que The Chariot revient avec Long Live, son 4ème opus à ce jour. Comme toujours avec le quintet, on pourra dire énormément et peu de choses sur leur nouvelle sortie. Parler de succession de rythmes, de folie, d'explosions frénétiques de riffs, d'une maîtrise de la déstructuration ou encore du côté totalement halluciné de l'ensemble. Comme Toujours.
Et si pour une fois, on parlait de l'effet de ce disque sur l'esprit ? De la montée d'adrénaline causée par "The Earth", des battements de cœur qui s'affolent au rythme du séducteur jeu de batterie de "David De la Hoz", de la palpitante conclusion de "The King", où l'on attend sans cesse une explosion finale qui ne viendra que trop tardivement, ou encore de la succession de larsens dérangeants qui illustrent le côté décalé de nos musiciens (qu'une expérience live suffira à confirmer) tout en construisant une suite de titres impétueux et encore plus barré qu'avants. En fait, même si ce disque, à l'instar des précédentes sorties de The Chariot, rentre dans le vif du sujet en à peine quelques secondes, l'ensemble s'avère moins condensé. L'urgence se révèle secondaire, laissant la part belle à quelques chœurs ou chants qui relâchent la tension ("The City", "David De la Hoz"), mais avec cette sensation d'être à côté de la plaque 100% du temps ("Calvin Makenzie"), bien loin d'un The Dillinger Escape Plan. The Chariot livre ici une musique à la limite d'un larsen continu tant cette composante s'avère essentielle dans les titres du combo, ici bien plus que sur le premier opus ; Et l'ajout des chœurs, samples ou d'instruments plus lyriques (harpe, piano, violon, cuivres) au fil de Long Live, parfois avec stupeur ("Calvin Makenzie"), n'est qu'une énième preuve que les Américains sont complètement dérangés. A se demander si ceux qui aiment cet album ne le sont pas autant qu'eux.
Long Live n'est peut être pas ce que certains attendaient. En apparence beaucoup plus volatile, il possède une paire de solides titres qui ne font pourtant pas oublier ce que certains qualifieront de légers passages à vide et d'autres d'instants de grâce. S'il est toujours question de folie, The Chariot enterre une bonne paire de groupes, comme toujours.
A écouter : The Earth - David De la Hoz - The City
Josh Scogin mène une fois de plus la barque The Chariot tel Moïse depuis le premier opus du groupe. Wars And Rumors Of Wars, nouvel opus des américains, ne défraie pas à la règle de l'album court, malade et torturé. En somme, si l'on connait The Fiancée ou Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding, aucune grosse surprise apparente. Cependant, The Chariot n'a pas fini de dévoiler ses cartes...
Autant rentrer dans le vif du sujet de suite, Wars And Rumors Of Wars est la suite directe de The Fiancée. Pas de chichi, le disque est rentre-dedans, direct et ne ménage pas ses coups. On souffrait déjà sur des morceaux comme "And Shot Each Other" et "Then Came To Kill", mais ici, on ploie sous "Need" ou "Oversea", les instruments lancés dans une course folle. Parce que Wars And Rumors Of Wars est justement comme un chant de bataille : peu d'accalmies, des notes qui fusent et un chant hurlé avec une fougue démente. Pourtant, contrairement aux précédentes cargaisons, les compos sonnent moins bruitistes, usent moins de larsens qu'à l'accoutumée, ce qui pourra faire grincer des dents les adeptes de la folie sonore (Oubliez un morceau comme "And Shot Each Other"). Cependant, The Chariot nous la joue grand huit musical à la manière de The Human Abstract ou les défunts I Hate Sally, via une succession de morceaux au tempo oscillant. "Impress." / "Never I" / "Giveth" en est le parfait exemple. En sus, Wars And Rumors Of Wars est empli de passages mémorables, tel "Daggers" très typé Bless The Martyr And Kiss The Child de Norma Jean, la fin inattendue de "Impress." ou l'intro dantesque de "Mrs. Montgomery Alabama III." qui arrivent sans rougir à égaler "And Then Came Then." ou "Forgive Me Nashville".
Que dire de Wars And Rumors Of Wars ? Sans doute que l'album est abyssal, gigantesque tant le groupe enfonce ses notes aux tréfonds de votre crâne. Ni meilleur que l'un, ni moins bon que l'autre, Wars And Rumors Of Wars est plutôt un mix des deux précédents opus, présentant une attitude presque réfléchie sous le hardcore déconstruit et primaire pratiqué ici. Les fans des albums précédents ne seront néanmoins pas déroutés malgré l'absence de chorale ou de voix féminine qui faisait mouche sur The Fiancée. Malgré cela, moins anarchique, plus lourd mais aussi plus construit, Wars And Rumors Of Wars est la preuve que The Chariot n'a pas fini de faire parler de lui. Que demander de plus ?
Tracklist : Teach - Evolve - Need - Impress - Never I - Giveth - Abandon - Daggers - Oversea - Mrs. Montgomery Alabama III
A écouter : Evolve - Impress - Daggers
The Chariot, ce sont un peu les 5 apôtres d’aujourd’hui : chrétiens, le revendiquant au sein de leurs chansons grâce à des paroles énigmatiques, sorte de Testament des temps modernes, ils jouent à la gloire de Dieu, sur le thème principal pour cet album, de la Mort. Avec des noms de chansons formant une phrase tirée d’un poème, Two Dead Boys, le groupe frappe fort, et vite.
Dès les premières notes, le martèlement d’une batterie et un hurlement surviennent puis laissent rapidement place aux premières notes d’un disque louant Dieu. En effet, cet opus est bourré de références religieuses, le plus souvent très explicites (The Trumpet), pouvant faire penser à ce niveau à Underoath. Cependant, contrairement à ces derniers qui proposent des compositions classiques couplet/refrain, The Chariot édifie son disque autour d’un enchaînement de notes sans structure. Le seul répit laissé au cours de l’écoute reste les deux passages chantés par la chorale Sacred Harp Singers sur And Shot Each Other et The Trumpet qui sert de conclusion au disque. Ces deux passages peuvent choquer à la première écoute, en total décalage avec le genre musical du groupe, mais finalement s’incorporent plutôt bien dans l’ensemble de cet opus qui reste cependant plus abordable que son prédécesseur, Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding.
Ajoutant un sentiment de désordre, de désorientation (And Shot Each Other), certaines chansons sont divisées en parties totalement différentes .Les guitares torturées supportent un chant hurlé mais empli d’émotion comme si du haut d’une montagne un messie nous livrait la parole de Dieu. Malheureusement, sur certains pistes (They Faced Each Other entre autre), les guitares semblent cafouiller et peu maîtrisées : les notes paraissent perdues, enfouies sous les larsens. Cette impression de fouillis, comme si le but était de placer le maximum de mélodies et de variations en un minimum de temps sans fil conducteur, peut dérouter l’auditeur et s’avérer être une faiblesse du disque
Au niveau de la production, contrairement au précédent opus, le chant n’est plus mis en avant mais est totalement incorporé aux instruments, ajoutant un sentiment d’unité aux chansons. Cependant, par moment, les paroles sont incompréhensibles, s’assimilant plus à des hurlements qu’à des mots (And Shot Each Other). La voix n’est que très rarement chantée, comme si Josh Scogin cherchait à recracher le plus fort possible ses paroles, sorte de porte voix de Dieu, ou comme si ces mots étaient une maladie dont il tenterait de se guérir par la musique, allant jusqu’à vomir ses paroles (The Deaf Policemen). Sur Then Came To Kill, Josh tente un duo très intéressant avec la chanteuse de Paramore où les deux voix psalmodient simultanément, ajoutant à la confusion du disque.
Mais là où le groupe nous livre un condensé de toute sa hargne, c’est dans Forgive Me Nashville où les notes arrivent de toutes part, la voix se veut rageuse, les guitares incisives, la batterie comme pilonnée par le tonnerre. Tout se termine par « Walk On, and you’ll never walk alone » épuisé, où les instruments paraissent morts, comme si le groupe était parti rejoindre celui pour qui ils jouent, impression amplifiée par l’arrivée des Sacred Harp Singers, nous livrant un chant reposant clôturant le disque. Au final, ce disque nous livre donc de bonnes chansons, très ancrées spirituellement, mais cependant trop peu variées pour en faire un incontournable malgré certains points très intéressants (dont la présence de la Chorale). Plus accessible que le premier album du groupe, il dégouline cependant de ferveur malgré une thématique sombre.
Sur la version Européenne se trouve, en plus dune pochette différente, une vidéo nous livrant les coulisses de la tournée de The Chariot. Lintérêt de cette vidéo est plus que douteux puisque les seules choses montrées ne sont que lancement de fusées et de shuriken, concours de boisson, enroulage de scotch,
Les seuls extraits lives ne sont disponibles quà la fin des 30 minutes sous la forme de courts fragments de quelques secondes.
A écouter : En ayant la foi
"Someday, In The Event That Mankind Actually Figures Out What It Is That This World Revolves Around, Thousands Of People Are Going To Be Shocked And Perplexed To Find Out That It Was Not Them. Sometimes This Includes Me."
Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding, premier album de l'ex-Norma Jean Josh Scogin, déboule en 2004 dans les bacs. Et dès le début, la claque arrive, pas besoin d'un nombre incalculé d'écoutes pour saisir le potentiel de ce disque. Enregistré en live, sans mastering, Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding est un fragment brut de folie, de hardcore destructuré, le truc qui arrache à chaque instant, sans que l’on comprenne bien pourquoi…
Dès la première minute, The Chariot annonce la couleur : noire. Mais un noir sale, taché, puant le vomi. Un grain de folie dans les yeux, un rythme cassé toutes les minutes, Josh Scogin possédé et en pleine crise mystique. Rien d'autre. Les musiciens semblent voguer au gré de leurs envies, sans but précis, entre une batterie épileptique sur "And Then, Came Then" et des riffs à la limite du bruit sur "Yellow Dress: Locked Knees". Cela démarre au quart de tour, puis dans la seconde suivante, tout s'arrête, comme une éjaculation précoce. On pourra rapidement se lasser de ces changements incessants, de cette instabilité musicale, mais une fois séduit par les tourments engendrés par l'écoute de Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding, on y reviendra régulièrement. Le pilier du disque, And "Then, Came Then", apporte presque une bouffée d'air frais dans ce condensé explosif car sur les 5 minutes du morceau, le tempo se ralentit, comme si le groupe était sous morphine, à ne plus sentir leurs membres. Face à des compositions comme "Die Interviewer (I am Only Speaking in German)" ou "If Wishes Were Horses, More Beggars Would Ride Them", l'auditeur se sent rapetissé, harcelé de toute part et agressé sans savoir d'où viennent les coups. De fait, cela peut sembler à la longue fatigant, sans but précis et peut facilement agacer une personne peu accroc à ce style de musique.
Les paroles restent une énigme. Autant sur The Fiancée ils ont un thème commun, autant ici Josh Scogin semble les avoir écrites sous acide. La seule chose qui ressort de tout est une impression de maladie, d'images noires qui emplissent l'esprit et qui, une fois couchées sur le papier, apaisent l'âme ou les rêves de Scogin. L’album est au final un amas de riffs, de sons, de mots sans sens apparent, agencés entre eux pour former un disque, mais d’une manière tellement habile qu’on reviendra régulièrement s’y confronter.
"Repent kingdom, the end is here and it. Won't remain silent. The devil is in Atlanta. The army is surrounded. The civilians panic."
The Chariot pourra sembler, pour toute personne allergique aux larsens et aux riffs incertains, un bruit d'une demi-heure. Pourtant, une fois dépassé ce premier stade, c'est juste un fragment de folie qui tremble sur Everything Is Alive Everything Is Breathing Nothing Is Dead Nothing Is Bleeding. The Chariot file ici un grand coup de poing dans la gueule de celui qui osera jeter une oreille dessus, à l'image de The Dillinger Escape Plan, en plus hardcore, plus crade...
''Goodnight My Lady, And A Forever Farewell''
A écouter : Tout, dans un déluge de sons
|
|