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Biographie
Nathan Ellis : Guitare/Chant ChroniqueShort Songs For End Times ( 2020 )The Casket Lottery revient et cette simple information était pour moi une des meilleures nouvelles musicales de cette année 2020 qui n’en finit plus de nous plomber l’esprit. Et quoi de mieux qu’un peu d’Emo millésimé pour oublier les murs qui se rapprochent un peu trop et le bout du tunnel qui semble s’éloigner à mesure que l’on avance ? Alors certes, il faut apprécier son Emo accommodé à la sauce
aux hormones, au son grossi. The Casket Lottery sonne ici comme sur le
précèdent Real Fear, sorti il y a maintenant huit ans. Il y a donc ici
quelque chose qui pourrait sembler anachronique, mais Short Songs… ne
sonne jamais daté, il est hors du temps. Pourquoi ? Les chansons, mes
amis, les chansons. Un talent de compo dingue, des mélodies faisant mouche dans
tous les coins, des refrains merveilleux vous collant des frissons et cette
colère typique de l’Emo le plus pur, cette émotion à fleur de peau, versatile. Dès
l’entame du disque, on retrouve la formule magique du groupe, ce riffing qui
colle au cerveau, ces chœurs toujours bien sentis et ce côté ouvragé, arrangé
avec soin. C’est avec « More Blood » qu’on rentre dans
l’album de manière définitive, ces mélodies, ces arrangements parfaits qui
rappellent pourquoi on aime tant l’Emo des 90s. Cet art de remplir l’espace
sonore avec beaucoup de bonnes idées, sans que rien ne sonne jamais forcé ou
réfléchi à l’excès. Short Songs… enchaîne les titres courts et intenses,
quasiment sans temps-mort (« Unalone » tenant le rôle de canard
boiteux, sans grand intérêt jusqu’à ce que son final sauve quelque peu les
meubles), et montre par l’exemple sa pleine expérience de ce qu’est un bon
album d’Emo, tout en évitant le piège du racolage par la mélodie facile et
bubblegum. S’il fallait ne retenir un titre ce serait, à n’en pas
douter, « Sisyphus Blues », pic d’adrénaline du disque avec sa montée
en puissance débouchant sur un refrain qui vous fera sauter au plafond, du
moment que vous êtes prêt à vous y laisser prendre. Le côté lyrique, osons le
terme, de The Casket Lottery fonctionne ici à plein régime. « Sad Dream »
clôt le disque de la plus belle des façons, en six minutes de grâce et
d’apesanteur, le titre étant comme un résumé des neuf précédentes
montagnes-russes d’émotions procurées par l’album. |