Biographie

The Bloodhound Gang

The BloodHound Gang, c'est un peu le groupe de tarés du lycées. Scatos, timbrés, fans de blagues potaches, ... Ceux que l'on invite à une fête pour mettre l'ambiance.

Bang Chamber 8. C'est sous ce nom que se forme The Bloodhound Gang avec Jimmy Pop et Daddy Long Legs (futur Wolfpac). Une première cassette commence à circuler juste avant que le duo se renomme The Bloodhound Gang en référence au show télévisé des années 1981 dans lequels trois jeunes détectives résolvent des énigmes tout en combattant le crime.
Incapables de trouver le moindre concert, le groupe se produit dans la demeure de Evil Jared Hasselhoff en échange de cigarettes, pratiquant une fusion oscillant entre rap, punk et rock, le tout axé sur un second voir troisième degré au niveau des lyrics. La première véritable démo, Just Another Demo, commence a circuler tandis que le combo commence à jouer au CBGB de New York.
Avril 1994 voit la sortie de The Original Motion Picture Soundtrack to Hitler's Handicapped Helpers, seconde démo qui leur ouvre les portes de Cheese Factory Records. La même année, un morceau est utilisé pour le film The Chick That Was Naked et un premier EP, Dingleberry Haze, dévoile The Bloodhound Gang au grand public.

Le succès ne vient malheureusement pas tout de suite, mais Columbia repère les musiciens et leur fait signer un contrat duquel découle le premier album Use Your Fingers. Une tournée suit ainsi que le départ de Daddy Long Legs et M.S.G. (partis former Wolfpac), remplacés de pied ferme par Evil Jared Hasselhoff (Basse) et Tard-E-Tard (Samples). A la fin de la série de concerts, le label abandonne The Bloodhound Gang et Skip O'Pot2Mus (Batterie) et Tard-E-Tard en profitent pour se concentrer sur leurs carrières professionnelles extra-musicale.

Pas désabusés pour autant, les membres restants rejoignent Cheese Factory Records pour le deuxième délit, One Fierce Beer Coaster (réédité en 1998 par Geffen Records). Ceci leur permet de se lancer dans une tournée Européeene tandis que des morceaux sont utilisés pour le film Kin. Le succès vient peu à peu, le single Fire Water Burn se classant à la 4ème place des charts Hollandais.
Il faut attendre 4 ans pour que Hooray For Bobbies permette à The Bloodhound Gang de refaire parler de lui. Porté par le single The Bad Touch (si si, celui où ils se déguisent en singe dans Paris), le groupe se relance dans une tournée en Europe, vendant 5 millions d'albums par la même occasion. Discrets jusqu'en 2005, date à laquelle Hefty Fine voit le jour, The Bloodhound Gang débarque à grand coup de pochette provocatrice, de lyrics décalés (Pennsylvania dans laquelle le combo souhaite changer l'hymne de l'état) et de passages dans l'émission Viva La Bam. Malgré cela, Lupus Thunder (Guitare) quitte l'aventure en 2008, remplacé par Daniel P. Carter. Après un best-of et un single teasé en 2014, le combo revient avec un nouveau line-up en 2015 pour Hard-Off.

The Bloodhound Gang est sujet à diverses polémiques autour de ses écrits et actes. Par exemple Yellow Fever se voit censuré du fait de ses propos envers les femmes Asiatiques tandis que certaines rumeurs font état de douches dorées ou d'ingestion de vomi.

9 / 20
2 commentaires (10.5/20).
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Hard-Off ( 2015 )

10 ans après, la nouvelle cargaison tant espérée de The Bloodhound Gang arrive enfin. Je ne peux vous décrire la montée d’adrénaline lorsque j’ai pu lancer l’écoute de Hard-Off, plus d’une année après le single « Chew Toy ». Avec un line-up encore remanié via le changement de la base rythmique, que deux anciens A viennent renfoncer, l’orientation musicale semble avoir encore un peu évolué.

Si Hefty Fine s’enrichissait d’un côté plus pop en gardant un côté rock et un côté potache bien senti (« Ralph Wiggum » ou « No Hard Feelings »), le premier constat sur Hard-Off est que la partie pop, parfois New-vave (« Diary of a Etranger »), est omniprésente. Le seul soucis de toute cette intégration, bien qu’il ne soit pas question de remettre en question l’orientation musicale du combo, c’est que l’ensemble manque de rythme, parfois d’un effet autre que celui d’une musique épurée et vide (« Chew Toy » ou « Dimes », lorsque l’on cherche un peu au-delà du beat syncopé).
Si l’on poursuit l’écoute de Hard-Off, le côté Hip-hop du chant de « Think Outside the Box » manque de verve tandis que le titre peine à s’envoler, cassé dans ses envolées pré-refrain ; du côté de « We’re Gonna Bring the Party to You », pensez à Hollywood Undead qui déciderai d’avorter ses compos avant leur explosion, tandis que « American Bitches » sonnera comme une redite de « The Roof is on Fire ».  
Du côté des lyrics, pas de surprise : l'ensemble reste potache, orienté 18ème degré sur fond de références sexuelles et de culture pop.

« Hey you, you dance like those assholes I see in old Molly Ringwald movies »

Pourtant, il est possible de sourire en écoutant quelques compos : « Uncool As Me » qui rappellera les balades rock qu’avait déjà mis sur bandes le quintet ou « Clean Up in Aisle Sexy » et son air de « Uhn Tiss Uhn Tiss ». En dehors de cet aspect, The Bloodhound Gang gagne le pari de vendre Hard-Off pour son aspect « souvenirs » plus que pour l’intérêt des nouveaux titres. Il semble que Jimmy Pop et sa bande n’aient plus l’inspiration d’antan .

L’attente n’a pas été fructueuse. Epuré, fade, Hard-Off souffre d’un manque d’inspiration évident. Certains titres font leur effet, mais cela reste assez isolé face au reste de la carrière musicale de ce qu’a pu produire The Bloodhound Gang. Restez sur « Clean Up in Aisle Sexy » et « Uncool as Me » n’allez pas plus loin.

A écouter : Uncool as Me et Clean Up in Aisle Sexy, sinon passez votre route...
15 / 20
4 commentaires (17.13/20).
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Hooray for Boobies ( 1999 )

Hourra Pour les Seins ne fait pas dans la poésie, tout du moins pas de celle que l'on étudiera dans tous les bons lycées de France et de Navarre en compagnie de Rimbaud ou Villon. Cela tiendrait plutôt de ce que l'on chantera lors d'une soirée bien arrosée même des mois plus tard. En 1999, année durant laquelle The Bloodhound Gang commet son second méfait, on trouvera quelques perles musicales du même acabit avec en tête de liste Enema Of The State de Blink-182. Plus de 10 ans après, Hooray For Boobies semble encore sortir du cartable, coincé entre le gouter au nutella et la brique de jus de fruit...

Disque pour jeunes boutonneux. Blague musicale pré pubère. Ce sont sans doute les premiers mots qui ont filtré sur cet album dans de nombreux esprits. Rien à prendre au sérieux, les éternels adolescents que sont The Bloodhound Gang ne cherchant qu’à choquer ou faire rire, selon vos positions sur le sexe, l’alcool, la mort, … et le sexe. Bref, un enregistrement qui vole au ras des paquettes, entre deux boutons d’acné avec une paire de préservatifs usagés comme pilotes.
Pourtant, au-delà de son aspect volontairement puéril, Hooray For Boobies recèle de tubes radiophoniques ; que ce soit du rock (Along Comes Mary ou l'énorme I Hope You Die) ou de la fusion (Yummy Down On This ou le kitch The Bad Touch), The Bloodhound Gang n'a au final que faire du bien-pensant. Cet opus sent le fun, les soirées, les délires entre potes, l’éternelle VHS porno cachée sous le matelas : l'hommage à la culte Chasey Lain, agrémenté d'un clip assez éloquent, Mope où se côtoient Pac Man, Frankie Goes To Hollywood's ou encore The Bad Touch réunissant tous les clichés possibles sur les Français. Les morceaux sont entrainants, alternent les riffs électrisés et passages plus hip hop, gagnant en assurance face au balbutiant One Fierce Beer Coaster. L'énorme potentiel de chaque compo se voit amplifié par un humour cru, enfantin au final comme en témoigne Three Point One Four : « And how many girls do you know that can play the harmonica with their pussies? ».

Entre tout cela, le combo n'hésite pas à repomper ou parodier ce que certains qualifieront de culte : "All in all you're just another dick with no balls." de Pink Floyd sur Right Turn Clyde ou le riff de Metallica précédant le Relax de Frankie Goes To Hollywood's sur Mope. The Bloodhound Gang ne respecte rien et s’amuse avec tout ce qui leur tombe sous la main. Ce qui fait la qualité de ce disque, au-delà d’une fusion efficace, est cette capacité à mélanger une tonne d’idées éparses pour en faire une compo de 4 minutes, et ce sans jamais tomber dans le poussif. En sus, Hooray For Boobies est peuplé d'interludes terriblement déjantées. Entre Mama's Boy où Jimmy Pop appelle sa mère pour trouver une rime à Vagina, le vide total de The Ten Coolest Things About New Jersey et This Is Stupid (« How do you let someone know If your hot cakes are selling well? »), nul doute que les compères s'en sont donnés à cœur joie.

On aura beau dire que The Bloodhound Gang est une vaste blague depuis ses débuts, Hooray For Boobies ne semble pas avoir pris une ride. Depuis seront passés par là de nombreux groupes aussi potaches, mais lorsqu’au détour d'une pile de cds, on retombera sur les 17 titres qui peuplent ce disque, nul doute que la platine frémira. Et même si Chasey Lain a depuis cessé sa carrière, quelques images émoustilleront vos souvenirs...

A écouter : M�me dans 10 ans...