Textures

Metal technique

Pays-Bas

Phenotype

2016
Type : Album (LP)

Chronique

par Tang

La ville de Tilburg aux Pays-Bas n’abrite pas seulement l’un des plus éminents festivals d’Europe en matière de musiques grasses (le Roadburn, bravo), il s’agit aussi du bled qui a vu naître Textures, aujourd’hui tête de proue du metal progressif européen. Le parcours hautement qualitatif réalisé depuis 2003 et Polars sont là pour en attester. Sans réelle surprise Phenotype – premier volet d’un diptyque conceptuel – perpétue la technique d’affinage d’un propos épais et lumineux, se dépatouillant davantage d’éternelles inspirations (Meshuggah et Devin Townsend en particulier), finalement peut-être augmenté par ce chant nouveau intégré sur l’objet précédent.

Un vocaliste fraîchement débarqué en 2011, divisant les amateurs du groupe avec Dualism, qui avait la lourde tâche de succéder au formidable Silhouettes. Bien que l’on puisse tout à fait reconnaître un aspect technique toujours impressionnant et d’excellentes idées, le facteur "émotion" apporté par le chant était moindre, voire un peu à côté de la plaque au sein des compositions, ce qui n’est heureusement pas le cas avec Phenotype, où le plus si nouveau chanteur semble totalement acclimaté.

Outre ce chant plus pertinent et mesuré, l’instrumentation n’a pas chômé non plus, gagne même en personnalité, offrant des perspectives de convergence des éléments dès l’inaugural Oceans Collide, sur lequel on notera un espace élargi pour le clavier, dont les nombreuses nappes amènent un cachet SF plutôt savoureux à l’ensemble. Globalement les intentions paraissent plus aériennes, sans toutefois abandonner les rythmiques terriennes et opulentes. Des morceaux tels que New Horizons et le monumental Illuminate The Trail traduisent idéalement une forme d’équilibre dans ce domaine, alternant ou mêlant à merveille tous les éléments précités. Le reste des hostilités est plus ou moins élevé dans le même volcan, duquel nous nous délecterons d’une Erosion ultra percussive et brillante résultant du transitionnel Meander, pour se vautrer sous le déluge d’harmonies, de riffs et soli follement ingénieux de The Fourth Prime, aux sept minutes qui en paraissent trois, et terminer hors de toute convention temporelle après quelques notes de piano lunaire, en suspension.

Les Hollandais généticiens parviennent ici à captiver du début à la fin, comme ils avaient su le faire avec Drawing Circles et Silhouettes, exposant une démarche ambiancée, savamment mélodique, autrement plus dynamique que sur Dualism, et constamment déconstruite, à la souplesse redéfinie. Si Genotype (second volet de ce diptyque à sortir l’an prochain) est aussi bien foutu, nous jouirons à nouveau.

16

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 14.69
Avis 16
V.N.A. January 4, 2017 15:02
Cinq ans d'attente pour ce Phenotype, et des craintes suite aux changements de line up (le départ de Jochem Jacobs), vite dissipées au fil des écoutes. C'est un très bon album que nous propose là Textures, supérieur à son prédécesseur Dualism. Reste à espérer que la deuxième partie, Genotype, sera aussi réussie.
16 / 20
slaughtear August 23, 2016 13:37
Textures is back madafaka! Plus inspiré que Dualism et presque aussi agressif que Polars, on tient un des albums de l'année.
17 / 20
metgopsypeth123 February 7, 2016 18:16
Je le trouve beaucoup plus compact et moins aéré que les précédents. C'est un album vraiment massif mais la patte atmosphérique du groupe est toujours présente et ô combien inspirée.

L'enchaînement des 2 derniers titres est superbe et annonciateur d'une deuxième partie de concept album vraiment intéressante.

Textures ne déçoit pas!
16 / 20
UmeaSound February 5, 2016 00:24
Soit c'est moi ou soit c'est eux, mais je trouve ça trop chargé (comme mon haleine), et parfois trop atmosphérique, j'aurai préféré la suite de l'évolution de l'album précédent, un truc plus cool et efficace plutot que ce 'retour en force' mais 10 ans après et avec ce chanteur ça n'apporte plus grand chose..

Ceci dit il y a des très bons passages un peu partout et bravo pour Meander qui coupe merveilleusement bien l'album
13 / 20