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Biographie

Textures

Textures est un groupe hollandais formé en 2001 du coté de Tilburg par Bart Hennephof, Stef Broks, Dennis Aarts et Richard Rietdijk sous la houlette de Jochem Jacobs, guitariste et principal compositeur du combo. Le groupe enregistre rapidement un premier album, Polars qui sortira en 2003, dans lequel le groupe développe son concept tant musical que visuel. Entre attaques polyrythmiques à la Meshuggah et envolées lyriques à la Devin Townsend Band,

Textures reçoit rapidement l’éloge de la critique. Le groupe obtient d’ailleurs le prix du groupe le plus prometteur en 2004. Une importante tournée, qui passera notamment par les festivals de Lowlands et du Furyfest, finit d’asseoir la réputation du groupe. A l’aube de l’écriture d’un second disque, Textures recrute un nouveau chanteur, Eric Kalsbeek, dont les capacités vocales et la créativité se font sentir sur Drawing Circles qui sort en 2006. Là encore, le groupe reçoit des critiques élogieuses et les Bataves se placent définitivement comme un des groupes européens les plus intéressants du moment. Les tournées avec The Ocean, Gojira, All That Remains ou encore Arch Enemy s’enchaînent durant plusieurs mois. Fin 2007, Remko Tielemans rejoint le groupe au poste de bassiste et participe à l’élaboration du nouveau disque, Silhouettes, qui sortira en 2008 : un disque où l’on découvre un groupe plus soudé que jamais.

2010 marque un tournant dans l’histoire du groupe, durant la préparation de son quatrième album, le chanteur originel Eric Kalsbeek quitte la formation pour se consacrer à sa vie personnelle (il est remplacé par Daniel De Jongh), de même que le clavieriste Richard Rietdijk qui s'est tourné vers d'autres horizons musicaux. C'est Uri Dijk, initialement musicien live pour le groupe, qui reprendra le poste en septembre. Janvier 2011 Textures débute l'enregistrement de son nouvel album, dans les studios Split Second Sound d'Amsterdam, aux Pays-Bas. Dualism sort en septembre via Nuclear Blast. En 2013, le guitariste fondateur du groupe, Jochem Jacobs, annonce son départ du groupe, après 12 ans d'activité, pour se consacrer entièrement à la production de groupes dans son studio, le Split Second Sound, à Amsterdam. Il faudra attendre début 2016 pour revoir Textures produire un disque, Phenotype, première partie d'un double album, dont la suite et fin, Genotype, sortira l'année d'après.

Chroniques

Phenotype Silhouettes
16.5 / 20
16 commentaires (14.69/20).
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Phenotype ( 2016 )

La ville de Tilburg aux Pays-Bas n’abrite pas seulement l’un des plus éminents festivals d’Europe en matière de musiques grasses (le Roadburn, bravo), il s’agit aussi du bled qui a vu naître Textures, aujourd’hui tête de proue du metal progressif européen. Le parcours hautement qualitatif réalisé depuis 2003 et Polars sont là pour en attester. Sans réelle surprise Phenotype – premier volet d’un diptyque conceptuel – perpétue la technique d’affinage d’un propos épais et lumineux, se dépatouillant davantage d’éternelles inspirations (Meshuggah et Devin Townsend en particulier), finalement peut-être augmenté par ce chant nouveau intégré sur l’objet précédent.

Un vocaliste fraîchement débarqué en 2011, divisant les amateurs du groupe avec Dualism, qui avait la lourde tâche de succéder au formidable Silhouettes. Bien que l’on puisse tout à fait reconnaître un aspect technique toujours impressionnant et d’excellentes idées, le facteur "émotion" apporté par le chant était moindre, voire un peu à côté de la plaque au sein des compositions, ce qui n’est heureusement pas le cas avec Phenotype, où le plus si nouveau chanteur semble totalement acclimaté.

Outre ce chant plus pertinent et mesuré, l’instrumentation n’a pas chômé non plus, gagne même en personnalité, offrant des perspectives de convergence des éléments dès l’inaugural Oceans Collide, sur lequel on notera un espace élargi pour le clavier, dont les nombreuses nappes amènent un cachet SF plutôt savoureux à l’ensemble. Globalement les intentions paraissent plus aériennes, sans toutefois abandonner les rythmiques terriennes et opulentes. Des morceaux tels que New Horizons et le monumental Illuminate The Trail traduisent idéalement une forme d’équilibre dans ce domaine, alternant ou mêlant à merveille tous les éléments précités. Le reste des hostilités est plus ou moins élevé dans le même volcan, duquel nous nous délecterons d’une Erosion ultra percussive et brillante résultant du transitionnel Meander, pour se vautrer sous le déluge d’harmonies, de riffs et soli follement ingénieux de The Fourth Prime, aux sept minutes qui en paraissent trois, et terminer hors de toute convention temporelle après quelques notes de piano lunaire, en suspension.

Les Hollandais généticiens parviennent ici à captiver du début à la fin, comme ils avaient su le faire avec Drawing Circles et Silhouettes, exposant une démarche ambiancée, savamment mélodique, autrement plus dynamique que sur Dualism, et constamment déconstruite, à la souplesse redéfinie. Si Genotype (second volet de ce diptyque à sortir l’an prochain) est aussi bien foutu, nous jouirons à nouveau.

A écouter : de bout en bout.
14 / 20
15 commentaires (17.7/20).
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Silhouettes ( 2008 )

Nouvel album des hollandais de Textures, ce Silhouettes devait permettre au combo de franchir un pallier et d’affirmer définitivement ce groupe comme une valeur sûre du metal européen et non plus comme un outsider de choix. 

Deux sentiments paradoxaux m’animent à l’écoute de cet opus.

D’une part, il faut reconnaître une vraie maîtrise au groupe. Les rythmiques à la Meshuggah (Laments Of An Icarus) sont toujours aussi plombées, le chant de Kalsbeek est plus travaillé que jamais (The Sun's Architect) et l’album est produit efficacement par le guitariste du groupe Jochem Jacobs (le cerveau de Textures). Le morceau plus aérien, mélodique voire même électronique qu’est Messengers est une réussite. Et que dire de l’entrée musclée que constitue Old Days Born Anew… Ces six là sont assurément d’excellents musiciens, il n’y a pas l’ombre d’un doute sur ce point. 

D’autre part, il nous faut reconnaître que, même si tous les ingrédients cités plus haut sont bien présents, il arrive parfois qu’on finisse par ressentir une pointe de redondance à l’écoute de ce disque. Difficile à dire d’où cela vient.
Peut être est-ce dû à une trop grande technique justement ? La technique et le travail sont des éléments essentiels à tout groupe de metal du 21ième siècle. Textures possède assurément tous ces atouts. Mais le problème est que cela plombe parfois le feeling du groupe. Le chant de Kalsbeek en est une illustration parfaite : certes le bougre fait d’énormes progrès mais cela se fait au détriment des émotions à tel point que son chant, clair notamment, titille parfois le lassant.  

Messieurs, la prochaine fois, pour un grand disque, laissez parler un peu plus vos sentiments et un peu moins vos capacités… Un bon disque malgré tout. 

A écouter : Messengers, Old Days Born Anew, The Sun's Architect