Tetrarch
Néo Metal / Metal
Freak
01. Freak
02. Spit
03. Pull The Trigger
04. Mary
05. Oddity
06. Break The Trend
07. Please Let Me
08. Torn Apart
Chronique
Edit : La version écoutée de l'album est une réédition 2020 de Napalm Records légèrement remixée et avec l'ajout de la chanson I'm Not Right. Je n'avais aucune idée qu'il ne s'agissait pas de la version 2017 au moment de l'écoute.
Tetrarch sort en 2017 avec Freak son premier album studio après onze ans d’existence. C’est suffisamment peu commun pour le noter. D’ailleurs il aura fallu attendre deux ans, et leur récente signature avec Napalm Records et donc une meilleure exposition médiatique pour avoir cette chronique. Avec autant de temps pour la conception, espérons que le résultat soit abouti.
OK, donc après la première écoute on peut être surpris de réaliser que nous sommes déjà en 1998, le temps passe si vite ! Il va falloir que j’aille acheter un baggy pour aller avec mes vans si je veux rester à la mode. Oh ! Et tant qu’on est en 1998, si jamais vous entendez un jour un groupe qui s’appelle Limp Bizkit, passez votre chemin, faites-moi confiance, vous me remercierez plus tard. Blague mise à part, on assiste bel et bien au revival du Néo Metal comme semblent le confirmer les récentes sorties de Tallah et Dropout Kings. Bizarrement cette information aurait surement provoqué chez ma personne des aigreurs d’estomac et une grimace à propos, mais on est en 2020, on n’est plus à ça près. Le pire dans tout ça, c’est que Freak s’écoute très bien. Peut être un mélange de nostalgie de retrouver la musique de son adolescence ponctuée de quelques nouveautés plus actuelles.
Parlons tout de suite de l’éléphant dans le couloir, on trouve chez Tetrarch de troublantes ressemblances avec le groupe de Jonathan Davis. On a franchement l’impression de les entendre, Head et lui, sur certains passages. C’est à s’y méprendre notamment sur Mary où il a fallu que j’aille vérifier que le chanteur de Korn ne faisait pas un guest comme il en fait souvent (Suicide Silence, Skynd, Snot, Limp Bizkit, Emigrate, Motionless In White et maintes et maintes chansons avec d’autres artistes). Head également, car l'on retrouve les longues notes aigues et lancinantes proches de l’harmonique dans le jeu de Diamond Rowe et utilisées de la même manière et pour les mêmes raisons. Alors il y a certes cette ressemblance flagrante avec Korn, tellement présente qu’on ne peut pas juste l’ignorer, mais Tetrarch ne se limite pas à un ersatz du quintet californien, on trouve d’autres influences issues du Néo Metal et d’autres de styles plus modernes ainsi qu’une touche d’originalité qui leur est propre essentiellement dans la construction des morceaux et quelques effets distinctifs sur des breaks.
Concrètement les morceaux sont tous très bien finis, riches d’une ambiance homogène, bien travaillés en studio et très bien enregistrés et exécutés. I’m Not Right s’écoute et se réécoute sans modération, Pull The Trigger, Oddity, Please Let Me sont aussi de très bons titres. S’il fallait reprocher quelque chose à Freak c’est un début d’album un peu timide, plus une sorte de Metalcore un peu sobre qu’une entrée en matière dans le dur de l’album. Torn Apart, bien plus calme et dont un riff semble avoir inspiré Slipknot pour leur chanson A Liar’s Funeral présente sur We Are Not Your Kind, se démarque par ses allures de balade triste.
Au final les neuf pistes passent comme une balle, traversant murs, ballons, bouteilles, téléphones … ça va, vous avez compris. Ceci dit, si sur leurs albums à venir ils parviennent à sortir des titres aussi emblématiques de Freak On A Leash, Somebody Someone, Make Me Bad et autres Falling Away From Me, leur succès est assuré.