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Biographie

Terzij De Horde

C'est à Utrecht, en 2007, et dans un premier temps sous le nom de Liar Liar Cross on Fire que voit le jour Terzij de Horde.

Considéré par ses membres par ses membres comme la raison même de la création du groupe, Terzij de Horde est fortement influencé par les écrits du poète vitaliste Hendrik Marshman (leur nom est extrait d'un de ses poèmes). En 2015, les Néerlandais iront jusqu'à traduire l'un de ses poèmes sur l'EP Wacht / Lex Barbarorum.

Comptant parmi ses membres deux chercheurs (Joost, le chanteur et Johan le bassiste qui est spécialisé en linguistique), le Black Metal sauvage des bataves est inspiré par les écrits de nombreux philosophes. Self, leur premier album, sorti en 2015 chez Consuling Records, est ainsi dédié au concept du "soi" et fait référence à des textes de Friedrish Nietsche, Le Clezio, Cormarc McCarthy, Michel Houellebecq, HP Lovecraft…

Chronique

Self ( 2015 )

Se méfier des apparences, prendre garde aux idées préconçues. S’il n’y avait qu’une chose à retenir après s’être intéressé à Terzij de Horde et à sa musique, cela serait certainement cette évidence qui mérite cependant de régulières piqûres de rappel.

Self est un animal sauvage qui vous saute à la gorge dès les premières secondes d’Absence. Viscéral, le Black de la formation d’Utrecht surprend d’entrée de jeu par son approche directe. Héritage des groupes Hardcore par lesquels sont passés la plupart de ses membres, le son de Terzij de Horde se distingue de la scène Black habituelle par son rendu brut, parfois à la limite du crade. Ce n’est après tout pas pour rien qu’Extreme Noise Terror est souvent cité par le quintet comme une influence majeure. Comme tapie dans l’ombre, attendant son heure, la bête sait feindre l’apaisement au travers de passages lents aux relents très Doom (Averoas par exemple). Salutaires, ces respirations permettent de supporter le monolithisme écrasant de nombreux morceaux. Après plus de dix minutes à subir le rythme infernal et implacable de la batterie, on ressort de Geryon - See Extinguished The Light Of Everything But The Monster avec le sentiment d’avoir été broyé, écrasé par une inhumanité aveugle, à l’image de ce que l’on peut ressentir à l’écoute de Meshuggah.

« Wilder Mann », l’homme sauvage. On se dit alors que les Néerlandais sont passés à côté du titre idéal pour leur premier LP. On ne s’imagine alors pas à quel point on est dans l’erreur. A notre décharge, comment imaginer ce que masquent les hurlements bestiaux du chanteur Joost et du bassiste Johan ? On pensait en effet n’être que les récipiendaires d’un déchaînement d’énergie brute et voilà que l’on réalise, une fois jeté un coup d’œil aux lyrics, que l’on se retrouve face à une œuvre dédiée au concept philosophique du « soi ». Les textes, écrits à quatre mains (si l’on puit dire) par Joost (chercheur à l’université d’Oxford) et Johan (chercheur en linguistique) explorent ainsi la relation conflictuelle entre le monde extérieur et le « soi » (Absence) ou encore de la nécessité de se détourner du monde pour trouver en soi la force créatrice nécessaire à la vie (Contre la vie, Contre le monde). Inspirés par une vingtaine d’auteurs (parmi lesquels Friedrish Nietsche, Le Clezio, Cormarc McCarthy, Michel Houellebecq, HP Lovecraft…) mériteraient que l’on consacre beaucoup plus de temps que cette chronique ne le permettrait. Allant à l’encontre des idées reçues, Terzij de Horde prouve que Black Métal, poésie et philosophie ne sont pas incompatibles.

Matériau brut qui mériterait, non pas d’être taillé et poli car il risquerait alors de perdre toute sa saveur, mais d’être légèrement dégrossi, Self présente les charmes et les limites d’une première réalisation. Devant autant de potentiel, on ne peut qu’espérer qu’il ne faille pas attendre cinq ans avant d’entendre à nouveau parler de Terzij de Horde.

A écouter : Absence, Geryon - See Extinguished The Light Of Everything But The Monster