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Biographie

Terror

Fondé par Scott Vogel (ex Buried Alive) et Todd Jones (ex Carry On), Terror signe rapidement chez Bridge Nine Records après un passage chez Takeover. Le groupe enregistre à Cleveland en mars 2002, le mini album Lowest of the Low qui ne sortira qu'en janvier de l'année suivante. Une tournée est organisée pour en assurer la promotion comprenant quelques festivals US ainsi qu'une incursion en Europe en compagnie de Biohazard.

La signature chez Trustkill Records marque une étape importante pour le quintet de Los Angeles qui sort son premier album, One With The Underdogs, sur le label du New Jersey en 2004.

En 2005, Terror se lance dans une grande tournée mondiale qui les conduit notamment à jouer au Fury Fest en compagnie de Madball, Paint it Black et H2O entre autres. 2006 marque un tournant pour les californiens qui perdent Franck Novinec, recruté par Hatebreed et Carl Schwartz qui, après l'enregistrement de Always The Hard Way, annonce son intention de se consacrer pleinement au projet First Blood. Tous deux sont respectivement remplacés par Martin Stewart (Donnybrook) et Jonathan Buske (Another Victim,The Promise). En 2008, après 4 années passées chez Trustkill, le nouvel album The Damned The Shamed sort cette fois chez Century Media. C'est aussi la même année que le bassiste Jonathan Buske décide de faire ses adieux à la formation californienne, qui voit dès lors l'arrivée de David Wood (Down To Nothing) en son sein. Début 2009, c'est au tour de Doug Weber de quitter le groupe, fatigué de la vie sur les routes. Il est remplacé par Jordan Posner (No Warning). Malgré le départ de Weber le combo continue son impressionnant travail, que ce soit sur scène ou en studio le groupe ne s’arrête que très rarement pour souffler. En 2010 sort Keepers Of The Faith, en 2013 Live By The Code et enfin en été 2015 le remarquable The 25th Hour.

14 / 20
5 commentaires (14.3/20).
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The 25th Hour ( 2015 )

Au fil des années Terror s’est imposé comme l’une des références majeures de la scène Hardcore. Régulier dans ses sorties mais aussi dans ses tournées, les Californiens débordent d’énergie et aiment le rappeler à grands coups de riffs.

 

Inutile de tourner autour du pot bien longtemps, The 25th Hour n’apporte aucun changement drastique au HxC des Américains. Il s’inscrit directement dans la lignée du précédent opus, Live by the Code avec cependant un retour à une musique plus direct. Les titres sont assez courts, rentre-dedans, Terror va droit à l’essentiel (No Time For Fools) avec une base rythmique très soutenue, entrecoupée de breaks lourds dans la plus pure tradition du style (The Solution, Trust No Face) et des refrains qui sont repris en chœurs. À l’instar de formations de l’autre côté des Etats-Unis comme Madball ou encore les vieux brisquards de Agnostic Front, les Californiens font ce qu’ils savent faire de mieux : un Hardcore simple, généreux et entraînant. S’il est vrai qu’à aucun moment cette nouvelle réalisation ne surprend, on ne peut pourtant pas s’empêcher de frénétiquement headbanger dès que l’un des morceaux débute, Terror parvient à captiver son auditoire grâce à une débauche de rage sincère et une colère qui n’est en rien froide ou négative, bien au contraire celle-ci donne l’envie de se mettre debout et de se révolter, du moins le temps que dure l’album, c’est à dire 23 minutes. Mais avons que c’est toujours ça. 

On peut toujours débattre sur le fait que la formule est classique avec le sempiternelle « c’est toujours la même chose ». Difficile de ne pas être en partie d’accord. Pour sa défense, Terror évolue dans un style qui ne connaît pas de grand changement depuis sa création. L’innovation n’a pas non plus une grande importance pour les fans de HxC qui souhaitent surtout se régaler en voyant les groupes sur scène lors de concerts virils et festifs. The 25th Hour est fait pour cela. 

Rien de neuf à signaler donc, mais rien de mauvais à souligner. Laissons les fans et les curieux se délecter de cet opus, qui pour certains peut tout de même être un bon allier des matins difficiles. 

A écouter : En voiture, les vitres baissées le volume à 11
12 / 20
7 commentaires (13.79/20).
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The Damned The Shamed ( 2008 )

Que peut-on encore attendre de Terror en 2008 ?
Après seulement 6 grosses années d’existence, un mini-cd, deux albums, un EP et un split avec Ringworm, le groupe californien s’est incontestablement positionné parmi les leaders du genre aux côtés d’Hatebreed, Madball ou encore Walls Of Jericho. Statut qu’ils ont pu établir aussi à force de tournées incessantes et de shows presque toujours décapants. Pourtant nombreux sont ceux qui dès la sortie d’un Always The Hard Way diversement reçu au sein du petit monde du hardcore, voyaient poindre les premiers signes d’un certain déclin : "sonnant trop metal", "pas assez de pêche", "manque d’inspiration", "gimmicks vocaux irritants à la longue",…

L’idée de voir Terror chambouler son identité musicale et révolutionner le hardcore n’étant que très peu crédible, on pourra dès lors répartir en deux grandes catégories les auditeurs qui attendaient quelque chose de la sortie de ce disque : d’une part ceux qui, pas encore lassés de la formule du combo, attendaient une nouvelle livraison approfondissant les quelques évolutions entamées précédemment, mais réservant comme toujours son lot de hits pour le live ; d’autre part les quelques utopistes espérant secrètement un retour à l’énergie et à la furie punk/hardcore qui caractérisaient leurs premières compositions.

Au final, et pour couper court à tout suspense, seuls les moins exigeants de la première catégorie pourront trouver leur bonheur sur ce The Damned The Shamed. En effet, même si le résultat est moins catastrophique que ce que les premières écoutes pouvaient le laisser présager, il sera bien audacieux pour quiconque de voir dans ce disque autre chose que ce que les Américains ont fait de moins bon depuis leurs débuts. Pourtant, la prise de risques avait été relativement minime : à part quelques incursions thrash metal encore plus prononcées qu’auparavant ("Relentless Through And Through", "Lost Our Minds") et l’une ou l’autre tentative d’apaisement afin de transmettre d’autres émotions que l’habituelle colère noire ("Betrayer", "March To Redemption"), Terror nous a pratiquement sorti un Always The Hard Way bis, mais sans les tubes, ou presque. En effet, portés par une production classique et (trop ?) propre, la plupart des titres de cet album peinent à se frayer le chemin qui les verrait s’établir durablement dans notre mémoire. Entre les riffs crossover poussifs et peu inspirés, les breaks ultra attendus manquant cruellement d’impact et les lignes de batterie fades et pauvres, seuls "Never Alone" et "Feel The Pain" semblent sortir quelque peu du lot et mériteraient leur place au sein des futures set-lists du groupe. Et encore. Pas sûr qu’elles manqueraient à qui que ce soit si tel n’était pas le cas.

L’efficacité des parties plus traditionnelles de cet opus n’étant pas réellement au rendez-vous, restait à espérer qu’une fois apprivoisées, les rares nouveautés le parsemant apportent un réel plus à la musique du groupe. Mais à nouveau le résultat est ici décevant. Les morceaux les plus metal ont un arrière-goût de déjà-vu assez prononcé et ne font qu’accentuer ce manque d’inspiration dans les riffs, même lorsque ceux-ci utilisent des accords plus riches et plus mélodiques qu’auparavant ("Lost Our Minds", "March To Redemption"). La présence de quelques petits solos de guitare ne fait que confirmer qu’on ne s’improvise pas "guitar hero" du jour au lendemain et les tentatives d’apaiser l’ambiance et de faire transparaître une certaine sensibilité avec des arpèges mélodiques et des lignes vocales moins dures ("Betrayer") se révèlent anecdotiques, pour ne pas dire sans aucun intérêt et limite ratées dans le chef de "March To Redemption".

A ce triste constat, il faut ajouter que ce n’est malheureusement pas le leader du groupe, Scott Vogel, qui viendra ici sauver ses compères, car même s’il semble toujours y mettre toutes ses tripes, cette manière, à force quelque peu désagréable, de terminer ses phrases n’a pas disparu depuis l’album précédent et ne manquera pas de plomber les écoutes du nouvel opus une fois l’attention bloquée sur ce point.
Au final, Terror nous propose donc ici un disque peu intéressant, qui ne ravira que les fans absolus du groupe, et encore. Reste à espérer que des signes clairs de ce déclin leur parviendront afin qu’ils prennent conscience qu’il est temps de tout mettre en œuvre pour relever une bonne fois l’intérêt de leurs productions, sous peine de lentement sombrer dans un statut de groupe live percutant mais vivant sur son passé et sortant des albums de plus en plus insignifiants.

A écouter : Never Alone, Feel The Pain, Crush What's Weak
13.5 / 20
2 commentaires (16.5/20).
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Rhythm Amongst the Chaos ( 2007 )

Terror a beau faire partie du gratin du hardcore US, le groupe californien n'en oublie pas pour autant d'où il vient. A la demande de Patrick Kitzel, patron du micro label Reaper Records et ami de toujours, le quintet réaffute ses grattes, retend ses peaux de tambours pour lui offrir quatre nouveaux titres emplis de rage et de détermination.

Pour ceux qui auraient été quelque peu déçus de la dernière fournée, Terror renoue ici avec l'instinctif, le brutal, l'incisif. Déclenchant uppercut sur uppercut, les californiens se recentrent sur tous les atouts qui ont fait leur force jusqu'ici. Clairs, concis, Terror va droit au but, nous impose sa rage et sa colère au détour de compositions courtes mais réactives, solides et dynamiques. Rhythm Amongst the Chaos nous emporte dans des raids tonitruants, des cavalcades effrénées dans la lignée de One with the Underdogs, voire même de Lowest of the Low ("Rhythm Amongst the Chaos", "Vengeance Calls on You"). Des compositions, certes inspirées, mais sublimés par une section rythmique toujours aussi impressionnante. Sans être d'une imagination débordante, le triangle Buske-Jett-Weber pèse de tout son poids sur les mosh parts et les two steps, insufflant le kérozène nécessaire pour donner à Terror cet impact unique, solide et cinglant comme un nerf-de-boeuf, qui achèvera de convaincre les plus récalcitrants ("Arms of the Truth", "Disconnected"). Et pour ceux qui douteraient encore, Terror clôt cet ep sur la furieuse reprise de Breakdown, "Kickback", sur laquelle Scott Vogel, au mieux de sa forme, livre un mano à mano avec Vinnie Paz, chanteur des Jedi Mind Tricks.

Bref, avec cet ep, Terror devrait rassurer son monde avant de se lancer dans une gigantesque tournée US. Rhythm Amongst the Chaos démontre également qu'on peut être l'un des tous meilleurs de la scène et ne pas considérer le hardcore uniquement comme une histoire de gros sous. Ce qu'on avait un peu trop tendance à croire ces derniers temps.

"Disconnected" sur MS.

A écouter : Rhythm Amongst the Chaos, Disconnected
16 / 20
10 commentaires (17.7/20).
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Always The Hard Way ( 2006 )

Always the Hard Way. Rien qu'à l'énoncé du titre, on pouvait redouter le pire du troisième méfait de Terror tant il concentre à lui seul tous les clichés du hardcore tough guy, évocation de la dure vie, célébration de l'unité, amitié, sincérité et tutti quanti.

Pourtant, même si la présence des poncifs reste effective - les textes restent essentiellement basés sur les mêmes thèmes, choses entièrement assumées par Terror qui, de plus, les agrémente d'un addenda explicatif - on sent une réelle volonté chez les californiens de se démarquer de leurs confrères les plus rustres. Ne serait-ce que par la cover qui atténue considérablement l'impression laissée par le titre. Introduit par une citation de Bukowski extraite de son journal Le Capitaine est parti déjeuner..., le livret détonne quelque peu avec l'artwork primaire des albums précédents. Extrêmement soigné, il recèle plusieurs planches d'influence guerrière révélant un vrai talent pictural et une recherche artistique poussée rappelant, toutes proportions gardées, le style de Jérôme Bosch ou de Rubens. Rien d'étonnant à celà, celui-ci étant le fruit de Jonathan Buske, accessoirement nouveau bassiste de Terror, mais également responsable du design de formations telles que When Tigers Fight, The Promise, et du relookage du premier album, Lowest of the Low dont l'intégralité des planches est visible sur le site ActWondesign. Un livret qui justifie à lui seul l'achat du skeud.

Toutefois, l'intêret de Always the Hard Way ne se réduit pas à la forme. Même si l'on ne note pas de bouleversement majeur dans sa musique, il convient d'avouer que Terror a gagné en maturité. Beaucoup plus fluide et plus clair que sur les exercices précédents, le son constitue la principale nouveauté de cette cuvée 2006. Grâce à la production de Zeuss (Hatebreed, Throwdown), les guitares deviennent de véritables instruments de mort permettant à Carl Schwartz - c'est lui qui signe toutes les parties de guitares - de libérer un potentiel qu'on devinait énorme déjà sur One With the Underdogs. Résultat, celà blaste sévère d'entrée, Terror ayant décidé de mettre à profit cette puissance dans des morceaux très rapides aussi saignants qu'un coup de trique, lui permettant également de donner une ampleur dantesque aux nombreux breaks qui feront à coup sûr la joie des kamikazes du pit ("Last of the Diehards", "Test My Convictions").
Au-delà de l'aspect purement dynamique, Terror s'emploie également à ne pas faire de Always the Hard Way, une redite des épisodes précédents. En effet, même si l'évolution est quelque peu délicate à percevoir entre les deux oeuvres, il convient tout de même de souligner la volonté des californiens de structurer au mieux leurs compositions en les habillant de riffs plutôt inspirés, aucune d'entre elles ne pouvant être grevées du qualificatif de poussif. Cette volonté passe également par le choix de Vogel de casser un peu le rythme du chant rustique en partageant son temps de voix avec des timbres plus clairs comme c'est le cas sur "So Close to Defeat", où Sutton (Leeway) vient pousser sa gueulante, mais surtout sur le remarquable "You Can't Break Me", où le duo en compagnie de Aaron Knuckles (Death Threat) permet l'apport d'une petite touche old school bienvenue tout en maintenant l'intêret du skeud à son plus haut niveau.
Mais la surprise du chef vient assurément de "Dibbs And Murs Check In", morceau de hip hop expérimental, où Terror laisse une tribune libre à leurs collègues d'Atmosphère, Dibbs & Murs et qui, outre sa présence qui laisse un peu perplexe, a le mérite de reposer les tympans avant d'aborder la dernière ligne droite.

Il serait hypocrite de dire que l'on attendait Terror à un tel niveau mais le résultat est bien là. Always the Hard Way dépote sévèrement et les californiens malgré les défections, ont, semble t-il, franchi un palier qui leur permet aujourd'hui de postuler comme valeur sûre, voire même comme référence en la matière au même titre que Madball ou Hatebreed.

Télécharger : "Strike you Down"

A écouter : You Can't Break Me, Last of the Diehards, So Close to Defeat
14 / 20
7 commentaires (16.36/20).
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One With the Underdogs ( 2004 )

Il fut un temps où il était possible de reconnaître l'origine d'un groupe hardcore rien qu'à son écoute. Cette période est quasiment révolue. Si les pôles perdurent plus ou moins à des degrés divers (Californie, Washington, New York mais surtout Boston), ils ne sont plus aussi homogènes qu'auparavant. Quels rapports en effet entre Cave In, Converge ou Give Up the Ghost, si ce n'est qu'ils sont tous originaires de Boston ? Simple constat qui revêt un caractère plus nostalgique qu'autre chose et ne présente pas, tout compte fait, une importance capitale au regard de la musique.

Toujours est-il que si je n'avais vu le sticker promotionnel présent sur la cover de One With The Underdogs, je serai tombé dans le panneau. Bien que californien, Terror pratique un hardcore qui renifle le New York Style à plein nez.

Dès les premiers morceaux, Terror affiche sans vergogne ses influences. L'ensemble est largement inspiré des vieux briscards Agnostic Front, Cro Mags mais surtout de Madball. Aussi n'est on pas surpris lorsque Freddy Cricien vient pousser sa gueulante sur le break de l'excellent "Find My Way", dont les fans de Madball croieront à un inédit tant la ressemblance est troublante. Mais, comme le précise la bio officielle, Terror se contrefout des modes et assume entièrement son héritage. A l'instar des albums du grand frère new yorkais, One with the Underdogs sent la rue, les poubelles renversées, les odeurs de graillon, la haine, la révolte et démontre que les motifs de fâcherie sont identiques d'un bout à l'autre des USA.

Emmené par Scott Vogel, dont la voix n'a rien à envier à celle de ses invités, le quintet de Los Angeles expédie treize titres (+ un bonus track) au style totalement épuré, quasiment tous construits autour d'accords relativement courts et basés sur un tempo rapide. A ce titre "Are We Alive ?", "Spit My Rage" ou "Crushed by the Truth" (avec Jamey Jasta de Hatebreed) proposent un profil linéaire dont l'exécution n'est pas sans rappeler Discharge ou les Varukers. Terror montre également qu'il sait manier l'alternance entre tempo rapide et tempo lent tout en conservant la même agressivité sur les morceaux "Keep Your Mouth Shut" ou "Less Than Zero".

Toutefois, bien que nanti d'un bon son et de la meilleure volonté, One with The Underdogs a tendance à perdre de son efficacité sur les morceaux plus lents qui, fort heureusement, sont rares. Curieusement, Terror semble s'essoufler sur des titres comme "Overcome" ou "Not This Time" où on sent le groupe tourner en rond, en panne d'inspiration. Résultat, deux morceaux dont l'écoute peut s'avérer des plus pénibles et rapidement nous inciter au saut de plage.

En résumé, One with the Underdogs reste un album correct que les fans de old school apprécieront parce qu'il respire la spontanéité et la franchise. Les autres pesteront contre le manque d'originalité. Toutefois l'ensemble dégage une telle rage que, finalement, on parvient à oublier l'aspect peu novateur de l'oeuvre.

Titres à télécharger "Keep your Mouth Shut","Overcome"

A écouter : Find My Way, Spit My Rage, Crushed by the Truth