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Biographie

Ten Foot Pole

Plus de 10 ans d'existence, 200 000 disques vendus, de nombreuses tournées, une liste de musiciens interminable qui ont transité par le groupe, 7 albums pour 6 line-up différents, un leader, chanteur guitariste, Dennis Jagard, seul rescapé de la formation d'origine, la mort d'un bassiste, un départ d'Epitaph pour Victory qui durera le temps d'un seul album, bref... Ten Foot Pole est loin d'être un groupe stable. Après 2 albums (Swill et REV) avec Scott Radinski au chant (actuel chanteur de Pulley), Ten Foot Pole (initialement Scared Straight) débute véritablement son histoire avec Unleashed, premier opus avec Dennis au chant et qui donne vraiment le ton de ce que sera le futur style TFP. Mêlant le punk mélo à tendance skate aux mélodies pop, avec parfois des accents country, emo, ou rock, le groupe assume encore plus ses diverses tendances pour nous rendre en 2002 une copie plus joyeuse et mélodique que jamais et qui sent bon le renouveau et la fraîcheur... 2 ans plus tard, le groupe a effectivement pris (encore) un nouveau départ (avec toujours plus de tournées et un déménagement chez Go-Kart à cause de sombres mésententes avec le boss de Victory (pochette qui ne convenait pas au grand patron, "oubli" de payer les frais de studio pour Subliminable Messages...)); plus que jamais leader de la bande, Dennis est désormais efficacement soutenu par le reste du groupe...

14 / 20
1 commentaire (12/20).
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Subliminable Messages ( 2004 )

Ten Foot Pole semble être définitivement condamné à faire partie du club des "groupes de punk rock Epitaph des 90s qui disparaissent peu à peu". Pourtant le groupe poursuit son bonhomme de chemin qui les amène à la mi-2004 à ce Subliminable Messages, sur Ko Gart Records.

A la première écoute de ce dernier opus, j’avoue m’être demandé comme pas mal je pense, ce qui pouvait encore être attrayant chez Ten Foot Pole dont la musique était devenue à mes yeux plutôt banale et me laissait presque de marbre… Au bout de quelques écoutes je me suis cependant surpris à chantonner les mélodies entraînantes sans trop réfléchir,  finissant par apprécier la galette.
Et c’est bien là le principal atout du quatuor : un enchaînement de couplets mélodiques et de refrains hyper catchy, le tout n’étant pas ce qu’on pourrait appeler un exemple de complexité ou d’originalité, mais qui est pourtant irrésistiblement entraînant et efficace.

L’autre qualité de ce CD c’est que sous ses airs linéaires et au-delà de sa ligne conductrice très TFPienne, les chansons qui le composent sont variées. On passe des tubes gentillets, quasi pop punk ("Your World", "She Looks Like") aux fulgurants “Still Believe�?, “Last Call For Russell’s Balls�?, et entre les deux sont insérés une majorité de morceaux mid tempo aux humeurs changeantes (tantôt joyeuse ("The Quest"), tantôt plus sombre ("Rachel Corrie", "Heaven And Hell"), parfois presque agressive "Wake Up (And Smell the Fascism)"). Il y a manifestement une recherche pour que les chansons soient facilement différentiées et le groupe semble avoir pris la peine d’insérer ça et là quelques parties instrumentales bien foutues et appréciables.

Bref, la composition de l’album à plusieurs (et non plus principalement par Dennis) semble avoir donné un léger, mais néanmoins présent, second souffle au groupe.
Par contre il faudra bien tendre l’oreille pour déceler les progrès "phénoménaux" au chant  dont le père Jagard se targue; certes progrès il y a (notamment dans la diversité des palettes de chant utilisées), c’est indéniable, mais il ne faut tout de même rien exagérer…
Cela étant dit, le principal problème reste que sur l’ensemble du cd, TFP n’arrivent pas toujours à éviter quelques clichés du punk rock mélodique avec des riffs parfois pas très inspirés et surtout des paroles 'fun' au raz des pâquerettes, franchement décevantes, voire irritantes… surtout comparées à celles plus sérieuses et/ou politiques d’un tiers de l’album.

Propulsés par leur sens de la mélodie inné et un travail de composition peut être plus complet et divers qu’auparavant, Ten Foot Pole livrent là un album au style assez conventionnel dans l’ensemble mais parsemé de nuances délectables dans le détail.

T

A écouter : Rachel Corrie ; Heaven And Hell ; Still Believe

Bad Mother Trucker ( 2002 )

Pas assez brut pour les plus durs, pas assez pop pour les plus mélo, le style Ten Foot Pole a pourtant toujours refusé les facilités et les accroches trop classiques, c'est peut-être là son tort.
Ne manquant pourtant pas d'originalité et de diversité, le groupe souffrait parfois d'un déficit de personnalité mais possédait déjà de nombreux atouts à commencer par son excellent chanteur, Dennis, à la voix si reconnaissabe et particulière, pour peu qu'on ne soit pas réfractaire à son intonation un peu trop nasale pour les plus pointilleux.

Avec cet album TFP assume plus son penchant pop (mélodies entétantes, 'prêt-à-siffloter'), les compos gagnant ainsi en charisme (riff très skate, péchu et accrocheur de "Nova Scotia" par exemple). Les nouveaux comme Kevin, le batteur qui écrit aussi, ou Jim Monroe le nouveau producteur, amènent un plus indéniable de fraîcheur aux nouvelles chansons.
Pleines de joie, elles restent encore mieux dans la tête que celles d'Insider ou d'Unleashed qui pourtant étaient très mélodiques (impossible de ne pas chanter en choeur sur "Wanna Be Alone", efficacité garantie pour foutre de bon poil !)
Gardant ainsi le même style que ces deux prédécesseurs ("Fall In Line" qui prend bien aux tripes), pas plus lent que ceux-ci ("Shelter" par exemple, chantée par Kevin le batteur, expédiée, on en chialerait presque pourtant), Bad Mother Trucker semble pourtant globalement plus soft après la première écoute. Tout aussi péchu il véhicule l'énergie soit par la joie et l'entrain des mélodies (l'énorme mid-tempo de "Do It Again", "One Hero" qu'on prendrait pour un morceau (très bon) de Bad Religion ou de Pulley sans problème), soit par la rapidité ("Nova Scotia") ou l'agressivité (toute relative bien-sûr... sur "Giving Gravity A Hand", "Fall In Line"...).

Avec BMT on sent quand même une différence dans le chant, souvent plus doux, posé, moins débité, Dennis faisant parfois durer les notes et trainer les mots (sur "Plastic", "Happy Daze"...) pour un résultat qui met en avant les émotions du chant, amenant ainsi des réaccélérations carrément jouissives (je pèse mes mots !!) quand c'est le speed de la zik qui reprend le dessus ("Plastic", Nova Scotia","Happy Daze"...) après un pont plein d'émotions ou un changement au rythme très ralenti (celui de "Plastic" ou des tunes qui sont loin d'être les meilleures: "Armchair Quaterback" ou "Sarah Jones"... quelle horreur cette fin en fade super molle !).

Loin d'être mono-expressives, les compos varient les ambiances au sein même des morceaux. Certains trouveront que l'album en ressort du coup en demie-teinte, d'autres que l'album gagne en homogénéité et qu'on n'en décroche pas à l'occasion d'un morceau moins à fond comme ça arrivait sur les autres galettes (mis à part la fin de "Riptide" qui clôture l'album (dommage !), un peu poussive) .

Livrant une copie plus généraliste, le son TFP, qui a toujours été très divers, se nuance vers le punk rock plus joyeux et plus pop. Difficile à quantifier, la personnalité d'un album est profondément subjective mais pour moi celui-là en a beaucoup plus qu'Insider.
Même s'il est moins sans concessions que les précédents, c'est celui qu'on sifflotera le plus facilement toute la journée... ça rend joyeux mais ça défoule moins que Unleashed... les goûts et les humeurs c'est selon ... toujours la même histoire...

A écouter : Fall In Line ; Plastic ; Do It Again ; Nova Scotia ; Shelter ; Wanna Be Alone