Tantrum est un séisme. Tantrum c'est la tectonique des plaques jouée par un Titan. Tantrum c'est Unsane et Botch pris dans un étau. Les héraultais abattent une noise pachydermique, hardcore au sens littéral du terme et hypnothique, la faute à ce batteur tentaculaire à l'aise dans les parties complexes polyrithmiques comme dans les fracas, basiques et décisifs. La guitare, stridente, s'implique de toute son âme dans un jeu tout en distorsion, tordant le cou à des déflagrations mélodiques bien senties et poussant le chant dans ses retranchements. La tension est dans le rouge, on frole le claquage à chaque instant, sauf peut-être, dans ces quelques parties épurées à la classe folle ("Dead End"), vierges de chant ("Suppose Control Can Increase"). Think Pelican. Mais Tantrum c'est d'abord le Feu et lorsque ça se calme, c'est surtout pour rebondir encore plus haut dans un élan hardcore intense et sans compromis : L'épicentre "Dig". Quant à la conclusion du disque, elle prend les allures des échos redondants et meutriers du tremblement de Terre qu'est The Frontier Burst Into View. On termine sous les décombres.

Pilier de la scène noise, Tantrum n'a plus rien à prouver mais démontre une fois de plus qu'il faut compter avec eux. Si tu aimes le metal venimeux d'un Keelhaul, le Bruit acre d'un Unsane et les vibrations d'un Botch ou d'un Knut, Tantrum imprimera sans mal son tempo dans ta cage thoracique.