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Biographie

Tanen

Tanen s'est formé en 2003 à Poitiers et joue un Hardcore sombre et agressif. Après quelques démos pour démarcher les labels, le groupe se décide à se focaliser sur la sortie d'un album. Fragments, sorti fin février 2008, a été enregistré à la Nef, puis masterié par Pelle Henricsson et Magnus Lindlberg (Cult Of Luna), et se veut lourd, oppressant.

Après quelques temps à parcourir les salles de concerts, Tanen se focalise sur son second opus chez Trendkill (Comity, Jument, ...) qui voit le jour fin 2009 sous le nom de Deviances, tandis que son artwork subit quelques censures de la part de sites de vente...

Chroniques

Deviances Fragments
16 / 20
2 commentaires (15.75/20).
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Deviances ( 2009 )

Quelle claque que ce nouveau Tanen! Déjà auréolé d'une aura malsaine (artwork banni durant quelques temps de certains sites de ventes), sorti chez Trendkill qui nous abreuvait déjà de brûlots tels Comity et Nesseria, Déviances rassemble ces photos glauques que l'on découvre dans un vieux carton et que l'on n'ose regarder sous peine de défaillir. Déviances est le recueil d'images que furent Charge ou Bitume, Déviances est le secret caché il y a des décennies par peur de la honte, Déviances est nos plus sombres instincts. Déviances est un discret Sourire.

Calfeutré derrière son packaging sobre mais néanmoins classieux, ce second opus crache, halète, éructe ou vomit simplement sa musique. Il y a ici ce sentiment de révolte qui peuplait le très récent Nesseria même si on se place dans un registre beaucoup moins direct. Point d'uppercut ni de saut à la gorge, Tanen sait faire parler les riffs quand cela devient nécessaire (Charge) mais aussi pondre une ambiance plus intimiste, si ce n'est torturée (le pilier central qu'est Rien ou la conclusion de Sourire Masque à Gaz).  Fragments avait, à sa sortie, séduit les foules avec plus ou moins de succès mais c'est ici que l'on se rend compte que les Pictaviens ne faisaient qu'esquisser Déviances. Les français nous montrent que les 2 ans entre le précédent opus et la présente livraison n'ont pas été vains : l'ensemble se mue en douce souffrance, à la fois meurtrière et sexuelle, tel un mauvais rêve de Sade. Tanen se pose dans la lignée d'un Converge (Jane Doe), Celeste ou General Lee via un rendu massif, étouffant voire claustrophobe (Déviance) et retournant les tripes jusqu'a la dernière secousse. Burroughs avait écrit Le Festin Nu, Tanen a accouché de Déviances, avec à la clef cette même sensation que tout est damné, pourri jusqu'à l'os, atteignant un paroxysme pessimiste sur Rien et sa boucle infernale de "Et Dieu Qui Ne Fait Rien"...
Certes, on pourra toujours regretter que l'album ne dure que 47 trop courtes minutes tant le combo tient en haleine jusqu'au bout. Il en va de même pour l'artwork qui ne satisfera pas tout le monde ou encore le tourbillon hypnotique que produisent certains passages un peu fouillis (La Litanie des Cendres) mais jamais ce disque ne se fera insipide ou incertain. Tout tient en place avec une précision quasi-parfaite, sans véritable faute de gout ni passage instable.

Peut être moins percutant que Fragments, Déviances se nourrit de ses propres angoisses. Entre Rien et Bitume, L'Homme en Gris et Molosse, le combo s'engouffre dans une brèche bien ouverte par le premier opus, à savoir un post-hardcore au rictus noir, qui lève ses cordes pour enfoncer plus profondément la série de coups. Tanen ne se voile pas la face, accepte ses émois les plus torturés et nous les fait partager avec un Sourire...

"La jouissance le flatte, elle est en lui, l'effet du crime ne l'affecte pas, il est hors de lui; or, je demande quel est l'homme raisonnable qui ne préférera pas ce qui le délecte à ce qui lui est étranger, et qui ne consentira pas à commettre cette chose étrangère dont il ne ressent rien de fâcheux, pour se procurer celle dont il est agréablement ému?" Justine ou Les Malheurs de la Vertu - Sade

A écouter : La Litanie des Cendres - Rien - Horde
15.5 / 20
5 commentaires (15.6/20).
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Fragments ( 2007 )

Premier effort pour les jeunes pictaviens, masterisé par Pelle Henricsson et Magnus Lindberg (Cult Of luna), sous un artwork de Derek Hess (Converge, Deftones, Sepultura, In Flames, …). Autant dire que le groupe est appuyé par des piliers de la scène musicale actuelle, pouvant faire attendre énormément du groupe, se qualifiant sur ce Fragments comme du hardcore oppressant et intense, à l’image de son artwork.

Après une intro crescendo d’un fouillis sonore, les premières notes de la porte des songes emplissent l’air, et le quintet crève le mur du silence grâce à une voix écorchée, principal atout du groupe. On peut entendre, par moments, quelques passages en chant clair. Malheureusement, à certains instants, cette voix est trop peu maitrisée pour permettre d’égaler l’intensité du chant hurlé, vomit avec autant de rage qu’un monceau d’immondices (Sept Secondes). Fight, avec son passage à la limite de la rupture, sur un air presque joyeux, casse complètement avec le reste du disque, sorte d’ambigüité sonore, d’apparition d’une facette cachée du groupe. Les textes, lyriques, imagés, se veulent d’une sombre beauté, saturés de noirceur (Lycanthrope et son meurtre empli de romantisme, Corps à corps pour sa valse érotique, ..). Sans forcement atteindre le paroxysme littéraire, on sent un désir de proposer des écrits de qualité, soutenus par une ambiance sonore implacable.

Les morceaux s’enchainent, livrant un hardcore oppressant, qui, sans atteindre la fougue de Converge, se veut à l’image de l’artwork : sanglant, noir, … On pourra reprocher un son par moment un peu trop fouillis, amas sonore de cordes et peaux. Le son de la batterie, surtout des cymbales, un peu trop aigu, entouré d’un brouillard, peut choquer à la première écoute, cassant le rythme de l’album. Cependant, comme la quasi-totalité de la scène hardcore/postcore actuelle, les cordes sont lourdes, intenses, et parfaitement maitrisées.

La production est telle qu'on arrive, au final, à discerner chaque instrument, permettant ainsi de capter l'essence même des musiciens. Hormis les 2 passages bruités (Epinephrine Part 1&2), le disque reste dans cette mouvance gagnant en popularité ces derniers temps. Respire conclut en beauté l’album, sans doute la piste la plus intense de l’album, la batterie lancée dans une folle course contre elle-même, les guitares saturées, presque un bruit vague et confus, des cris arrachés, brouillés par un son étouffant. Quelques envolées musicales sont disséminées sur le disque, fragments sonores d’influences assimilées par le groupe : Cult Of Luna et Neurosis. La fin de Sortilèges, la quasi-totalité de la chanson Fragments, … offrent ce coté lent, presque aérien, …

Tanen livre ici un premier opus efficace, hardcore empreint de sincérité et saupoudré de postcore. Pas aussi intense que le dernier Time To Burn, il s’en approche cependant par son coté noir, oppressant. Sans être un album novateur, il reste une agréable surprise pour ce début d’année 2008, qui permettra sans doute au groupe de se faire un nom dans la scène francaise actuelle.

A écouter : La Porte Des Songes � Respire � Lycanthrope
Tanen

Style : Post Hardcore
Tags :
Origine : France
Site Officiel : tanen-music.com
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