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Biographie
Daron Malakian, Serj Tankian et Shavo Odadjian se sont connus dans le même collège privé arménien à Los Angeles. Au début des années 1990 les deux premiers jouaient dans un groupe baptisé Soil. Ils firent appel à Shavo pour les manager, et ce dernier a fini par prendre la place de bassiste lorsque celui de Soil s'est désisté en 1994. Peu de temps après le groupe a perdu son batteur, et a décidé par la même occasion de changer d'orientation musicale, basée cette fois-ci sur la complicité entre Daron et Shavo, Soil devient System Of A Down. Le groupe devient enfin complet lorsque le batteur John Dolmayan les rejoint, le groupe pouvait enfin se lancer.
Ils ont bien évidemment commencé par enregistrer une démo huit titres, démo qu'ils ont ensuite fait circuler dans les bars et salles de concert de Los Angeles. System Of A Down se forgea vite une petite popularité et fut finalement repéré en 1997 par le producteur Rick Rubin (Slayer, Red Hot Chili Peppers). Ce dernier proposa de les signer et de produire leur premier album. System of a Down sort donc en 1998, et bouscule par la même occasion le milieu du Metal en apportant un son nouveau et diverses influences orientales mêlées à un Metal sans concession. Pour promouvoir l'album le groupe se lance dans une tournée avec Slayer et Sepultura, ce qui aida forcément à les faire connaître malgré les différences musicales entre ces groupes.
C'est en 2001 que System Of A Down explose en terme de popularité avec Toxicity, album vendu à six millions d'exemplaires, et vite devenu culte de par la qualité de ses chansons. Le côté déjanté et engagé du groupe, ainsi que leurs mélodies et leur agressivité, font qu'ils plaisent à une large majorité de personnes. Au même titre que KoRn, System Of A Down est l'un des rares groupes à déborder du Metal en terme d'auditoire.
En 2002 un album composé d'inédits circule sur le net, il est vite intitulé "Toxicity 2". Ce dernier regroupe en fait des chutes de studio issues des enregistrements de l'éponyme et de leur dernier disque. Conscient de l'intérêt de ses fans pour ces titres diffusés en qualité médiocre, le groupe décide de réenregistrer une partie de ces chutes et les sort sur Steal This Album !, titre ironique qui retrace un peu l'histoire de cet album que le groupe refuse de considérer tel. Ne voulant faire aucune tournée de promotion pour l'album, le groupe prit une année sabbatique, ne donnant que deux concerts lors du Reading Festival et ne faisant qu'un clip, pour Boom !, réalisé sous la houlette de Michael Moore (Sleep Now In The Fire de RATM, Bowling For Columbine, Farenheit 11/9...) pour dénoncer la guerre en Irak. Cette année là Serj Tankian sort, sous son label Serjical Strike, Serart en collaboration avec Arto Tuncboyaciyan (responsable de l'Outro de Toxicity). Très actif, il s'occupe également de l'ONG Axis of Justice qu'il a fondé avec Tom Morello (Audioslave, Rage Against The Machine). Outre des actions sociales, ils cherchent par dessus tout à informer les gens sur les problèmes géo-politiques qui les entourent.
Le groupe retourne en studio en 2004 pour enregistrer la suite très attendue de Toxicity. System Of A Down a cependant eu une créativité qui s'est révélée fort productive et décida d'enregistrer un double album qui sortit en deux deux temps, Mezmerize en Mai 2005, et Hypnotize en Novembre 2005. Le quatuor fut vivement critiqué suite à ces deux albums, la faute à un léger revirement musical et au fait que les deux albums soient particulièrement courts. Quoiqu'il en soit, ces Mezmerize et Hypnotize ont cartonné partout dans le monde, et System Of A Down s'impose aujourd'hui comme un groupe incontournable du Metal.
En l'espace quelques années à peine System of a Down s'est forgé une réputation de groupe culte. Le quatuor Américain d'origine Arménienne a jusqu'ici livré une musique alliant puissance, influences traditionnelles et textes. Après quatre ans sans véritable disque, Steal This Album ! n'étant qu'un regroupement de chutes, inutile de dire que le groupe est attendu au tournant avec ce Mezmerize, premier disque de leur double album Mezmerize/Hyptonize. C'est vrai ça, pourquoi donc sortir un album quand on a de quoi en sortir deux ?
System of a Down nous avait habitué a démarrer en trombe, Mezmerize commence quant à lui en douceur par une petite introduction d'une minute à la guitare où l'on retrouve Serj Tankian et le guitariste Daron Malakian au chant. Leur voix se superposent à merveille et la mélodie légère sert de fond sonore au message du groupe : les soldats sont élevés pour mourir. Si sur la plupart des disques on peut avoir tendance à zapper l'intro, ici ce n'est pas le cas car Soldierside constitue bel et bien une chanson à part entière malgré sa très courte durée. On enchaîne ensuite avec le premier single déjà bien connu de ce nouvel album, B.Y.O.B. (Bring Your Own Bombs). Le moins que l'on puisse dire, c'est que dès le début on prend une véritable claque ! SoaD nous a concocté là l'une de ses chansons les plus violentes et Malakian est fidèle à ses habitudes aux backvocals, c'est à dire complètement déjanté. L'arrivée du refrain peut suprendre, le passage du Heavy au R&B pour ironiser la situation des soldats en pleine tourmente est en effet peu commun. Ceci à peine fini, on retrouve toute l'agressivité sur laquelle débutait la chanson, agressivité décuplée après la reprise du refrain où Malakian hurle à s'en briser les cordes vocales sur 'Blast off, It's party time, And we're all living in a fascist nation !'. Surprenante, puissante, engagée, B.Y.O.B. est clairement l'une des plus belles réussites du groupe ! Revenga est plus conventionnelle et met en avant Dolmayan à la batterie qui martèle militairement ses futs. En plein milieu la chanson redescend brusquement d'un ton et Malakian s'improvise chanteur avant de sortir un riff magnifique sur lequel Tankian et Malakian chantent en choeur, et c'est à en donner des frissons dans le dos. Autre chanson bien connue, car circulant depuis un moment sur le net, Cigaro. On est scotchés dès le début quant Dolmayan explose sa batterie pendant que Tankian se prend pour Mike Patton (Faith No More...). Une fois de plus SoaD nous a concoté une chanson complètement folle aussi bien dans les paroles que dans les descentes au chant et à la guitare, ça en serait presque risible, c'est dire.
On ne sait plus non plus où donner de la tête avec Radio/Video, titre fustigeant le business de l'univers musical. Cette musique est complètement ironique et définitivement barrée avec ses passages empruntés au rock des pays baltes comme celui d'Electric Bazar Cie. Les transitions se font inopportunément et c'est bien là que réside tout le génie de System of a Down. Encore une fois les choeurs sont envoûtants et on prend vraiment conscience qu'un bel effort a été fourni au niveau du chant sur cet album, que ce soit dans les textes, les choeurs où la façon de chanter en elle-même. Malakian est certes plus mis en avant que sur les opus précédents mais ce n'est pas gênant pour autant puisqu'il renouvelle ainsi la musique du groupe. Il y a en This Cocaine Makes Me Feel Like I'm On This Song un petit aspect Sugar que l'on croyait disparu avec le temps et ce n'est pas pour déplaire. Une nouvelle fois une bonne place a été accordée à l'humour et Tankian débite son texte à une rapidité à toute épreuve. La moindre des choses que l'on puisse dire c'est que le chant exprime avec efficience les paroles abordant les effets de la cocaïne. Sur Violent Pornography le combo joue la carte de l'humour et jongle une fois de plus avec les genres au niveau du chant, alternant Ragga, envolées lyriques et Metal pour les riffs les plus basiques.
Question ! est l'une des meilleures chansons de Mezmerize de par son côté poétique. Tankian démontre tous ses talents de chanteur, dont on ne doutait déjà plus depuis un bail, en versant dans le mélodique et le larmoyant. La musique en elle-même est également intéressante, avec des passages bien construits et toujours de plus en plus rapides. On retrouve un peu la même recette sur un Sad Statue qui lorgne pendant de courts moment du côté d'un Thrash digne d'Anthrax. Vient ensuite Old School Hollywood, la piste la moins intéressante de Mezmerize, pusique les sons et voix électro sont justement orientés old school et dénotent un peu dans le paysage.
Dans une interview, Daron Malakian confiait que Lost In Hollywood était la meilleure chanson qu'il ait écrite, et quand on l'écoute on s'en rend effectivement compte. C'est la première vraie ballade du groupe si on excepte Roulette, et c'est une franche réussite. La première chose que l'on remarque c'est l'absence de Serj au chant, celui-ci se contente des choeurs et laisse sa place à Malakian qui s'en sort avec brio en nous transportant dans l'univers impitoyable d'Hollywood. On est subjugués par les choeurs de Tankian et Malakian, véritablement envoûtants et mélancoliques !
Bien qu'un peu court (37 minutes), System of a Down sort une nouvelle fois un album de grande trempe, mais pas forcément accessible aux premiers abords car déroutant pour les fans de la première heure. SoaD s'est légèrement calmé et il faut plusieurs écoutes pour bien s'imprégner de ce disque complètement barré. Les changements de rythmes et de genres arrivent sans prévenir, laissant un peu bouche bée l'auditeur... On est en effet plutôt agréablement surpris tout au long de l'écoute par les multiples influences que le groupe a emprunté pour sa musique : Ska, Punk, Ragga, R&B, Thrash, et autres... Mais c'est pourtant au chant que Mezmerize impressionne le plus. Les paroles sont non seulement bien écrites, mais sont qui plus est portées par un lyrisme et des mélodies accrocheuses. Malakian est bien plus présent qu'avant au chant, plan sur lequel on est forcés de constater qu'il a progressé. On ne peut néanmoins que regretter le fait que Tankian soit plus en retrait qu'auparavant tant sa voix est exceptionnelle. Quoiqu'il en soit, on ne peut désormais qu'attendre Hypnotize avec impatience !
A écouter : Surtout B.Y.O.B., Radio/Video, Question ! et Lost In Hollywood... Mais tout en fait !
Hypnotize est la seconde moitié de Mezmerize, premier album controversé de System of a Down. Controversé, car comme souvent après un changement d'orientation musicale, une partie peste, l'autre se prosterne béatement. Bien que composé en même temps que Mezmerize, Hypnotize est pourtant bien différent de ce dernier, moins éclectique, plus « rentre dedans ». Critique au cas par cas, car comme pour Mezmerize chaque piste mérite une attention particulière...
C'est sur un riff proche d'un Thrash Metal que s'ouvre cette seconde moitié. C'est d'ailleurs bien connu, Daron Malakian est un fan inconditionnel de Slayer, groupe de Thrash mythique faisant partie de ce que la presse américaine des années 1980 aimait appeler « The Big Four » (Metallica, Slayer, Anthrax et Megadeth). Attack n'arrive bien évidemment pas au niveau d'un Reign in Blood, mais elle dépote néanmoins méchamment avec des riffs simples et rapides sur lesquels le batteur Dolmayan assure une rythmique impressionnante à la double pédale, élément qu'il ne maîtrisait pourtant absolument pas auparavant. Comme souvent, SoaD introduit néanmoins des passages plus calmes contrastant très nettement avec l'agressivité précédente. Ces passages sont émouvants, emplis de mélancolie pour illustrer la souffrance occasionnée par la guerre, car en effet, Attack est une nouvelle chanson engagée. Le chant est également impressionnant, partagé entre hurlements interminables (« Attttaaaaaack »), ou au contraire très courts (« We Attackattackattack »), et de l'Opéra (sic)... Dreaming poursuit le travail entamé avec Attack, alternant de la même façon mélodie et agressivité, recette devenue classique chez SoaD. Malgré cela, le quatuor réussit à innover de façon quasiment systématique. Ce qui impressionne le plus ici c'est l'aspect définitivement barré des parties que l'on qualifiera tout simplement de rapides où les backvocals sont débités frénétiquement sur un chant mélodramatique. Impossible également de ne pas parler des glissés inattendus et à tout va de Malakian, élément halluciné et hallucinant du combo du groupe.
Le rythme de l'album descend très nettement avec Kill Rock'n Roll et Hypnotize, deux chansons déjà bien connues car diffusées allégrement sur le net., la première n'avait cependant été jouée qu'en live contrairement au single Hypnotize qui est en écoute libre depuis un bon moment déjà. Kill Rock'n Roll débute gentiment sur une petite introduction en arpèges, chose que Malakian affectionne particulièrement, avant d'exploser. La musique est violente, mais les chants superposés de Tankian et de Malakian apportent une dimension plus apaisante, notamment grâce à des vocalises prédominantes. De nettes contrastes marquent encore une fois cette musique, entre le chant délicieusement fumiste de Malakian et la hargne de celui de Tankian. Si Kill Rock'n Roll est plutôt une réussite ce n'est pas le cas de Hypnotize, chanson sympathique mais pas vraiment transcendante. Les arpèges pouvant faire penser à une comptine pour enfants sont certes agréables mais ça s'arrête là. Les parties saturées sont en effet faussement puissantes alors qu'elles sont censées faire exploser le titre. De même, la petite transition tribale est sous-exploitée et méritait mieux. Petit point positif cependant, les paroles sont bien trouvées : le début critique une société de masse (avec une allusion bien trouvée à la place Tiananmen demandant si la mode était la raison de la présence des manifestants) et Serj Tankian de répéter ensuite « I'm just sitting in my car, waiting for my girl », hypnotisé par la société de masse et se contrefoutant du reste, prisonnier de son ego.
Stealing Society est bien meilleure et prête même à sourire. La chanson débute sur des riffs typiquement punk s'arrêtant sans prévenir pour laisser Malakian crier « Yeah », puis « Alright », répétés ensuite après le même riff, raccourci cette fois là. La chanson part ensuite de façon rapide, mais redescend en intensité sur un refrain qui sonne très « pop ». Eh oui, Malakian est aussi fan des Beatles et des Beach Boys et cela se ressent furieusement sur certains titres ! A l'inverse, le couplet sur la drogue qu'il chante en solo fait penser à du Sex Pistols. Après ce petit élan personnel la musique prend des airs de Rammstein (de la bonne époque) entrecoupés de nouveau par des « Yeah » et « Alright » totalement inattendus. Tentative est une nouvelle chanson sur la guerre, commençant une nouvelle fois de façon tonitruante avant de s'envoler vers des cieux plus paisibles grâce un chant aérien. Les changements de rythmes sont légions et pourtant tout colle... Quand la voix de Malakian ne double pas celle de Tankian elle la reprend avec un léger décalage sur le « No one can save us, now, not even God ». Le début de la surprenante U-Fig est plutôt épique, puis le titre part dans tous les sens. On retrouve plus d'une fois un Serj Tankian qu'on avait plus entendu depuis l'album éponyme après des petites interludes d'une douceur apathique. Il débite aussi d'impromptues onomatopées, montant parfois à une hauteur de note très élevée, aboutissement d'une montée entamée bien plus gravement. Déjà entendue en live à maintes reprises, Holy Moutains doit tenir à coeur aux quatre arméniens puisque cette chanson parle de la patrie qui leur est si chère, et de l'étouffement engendré par la présence Turque. Longue de plus de cinq minutes – ce qui est très rare pour System of a Down – cette chanson joue moins sur les changements impromptus, privilégiant des montées construites où demeure pour une fois une certaine logique. Les vocalises de Tankian entrecoupées par des backvocals surexcitées de Malakian apportent une grande force à la chanson, force accentuée par des violons attristés.
Vous croyiez avoir tout entendu avec System of a Down, vous pensiez impossible de faire quelque chose de plus déjanté que Sugar ou que Radio/Video, vous vous trompiez ! Vicinity of Obscenity est un OVNI trivial, jouissif, aussi halluciné qu'imprévisible ! La chanson part absolument n'importe où... Avec des sonorités tantôt hilarantes, tantôt Metal, tantôt Disco ! Le chant de Serj Tankian tient de la prouesse lorsqu'il psalmodie frénétiquement des paroles dénuées de tout sens, « Banana banana banana banana terracotta banana terracotta terracotta pie » ! Le solo de Daron Malakian est bien sûr de la même trempe, plein d'effets visant à reprendre les orgasmes introduits en fond sonore. On n'en ressort tout « boulversifié » ! Sur les dernières notes de cette curiosité débute She's Like Heroin, deuxième déception de l'album malgré des paroles chantées sur un ton ironique, racontant les mésaventures d'une prostituée vendant son corps pour acheter de l'héroïne. Seulement voilà, la musique n'est pas vraiment folichonne à cause d'une ambiance glauque et trop maladroite.
A l'instar de Mezmerize, Hypnotize contient aussi une ballade, Lonely Day. Malheureusement celle-ci est d'un très grand classique, passant d'un son clair à un son saturé, ce qui a déjà été entendu des milliers de fois, et qui le sera encore... Ce qui compense la pauvreté de la structure c'est le chant et les paroles, et comme sur Lost In Hollywood c'est Daron Malakian qui s'en est occupé, en tant que bonne pieuvre à inspirations multiples s'appropriant une bonne partie du processus de création. Les puristes vont encore critiquer le fait qu'il chante trop, mais il se débrouille bien. Le bougre sait faire passer l'émotion à travers sa voix nasillarde et aiguë. La grosse surprise de ce Lonely Day en proie à la tristesse réside dans le solo, peu varié mais étonnamment rapide pour un guitariste qui n'a jamais dénué montré une once de technique dans ses chansons, privilégiant avec bon sens l'efficacité. A la fin retentit une sirène d'alarme, ce qui annonce Soldier Side, chanson brièvement présentée en introduction de Mezmerize. Très calme, ce brûlot sur les soldats pris dans le bourbier Irakien repose sur des accords très lents, mais surtout sur ses paroles, et sur un chant morose, renfrogné et accusateur. Comme pour illustrer la complémentarité flagrante de Mezmerize et de Hypnotize, la chanson se termine sur l'introduction du premier, mais saturée cette fois-ci, puis rejouée en son clair, Hypnotize se terminant ainsi comme Mezmerize avait commencé...
Les membres du groupe l'ont martelé à chaque interview, Mezmerize et Hypnotize ne font qu'un, et c'est d'ailleurs pour cela que les deux albums s'imbriquent l'un dans l'autre. Le choix de sortir deux albums relativement courts (30 minutes pour le premier, 40 pour le second) en deux temps a choqué pas mal de monde, mais au final le choix ne s'avère pas si mauvais que ça étant donné que ces deux albums demandent du temps pour être compris et assimilés. A chaque écoute on découvre un petit quelque chose insoupçonné lors de l'écoute précédente. Autre avantage, le choix des pistes sur tel ou tel album a pu être très travaillé et les chansons s'enchaînent souvent parfaitement. Hypnotize est plus agressif que Mezmerize mais dispose aussi d'une puissance mélodique indéniable. Le seul point regrettable, outre deux pistes plus faibles que les autres, est l'éclipse de Shavo Odadjian à la basse sur ces deux disques alors qu'il tenait un rôle essentiel auparavant. Mis à part ce point, System of a Down n'a jamais joué aussi vite, n'a jamais introduit autant de vocalises et de plans aériens, ce qui serait presque déroutant. Les voix de Tankian et de Malkian sont étonnamment complémentaires, les deux chantant à des octaves différentes ; sur la puissance du premier vient se poser une touche de légèreté. Le chant est vraiment le point sur lequel System of a Down a le plus évolué, touchant l'auditeur de multiples façons, que ce soit en bien ou en mal...
A écouter : En compl�ment � Mezmerize
Après qu'une dizaine de titres se soient retrouvés en téléchargement sur le net, SOAD a décidé de sortir un album regroupant les sessions studios de Toxicity et du 1er album afin que ces titres soit écoutables par tous et en bonne qualité. Opération fric pour certains, cadeau aux fans pour d'autres, on ne va se poser autant de questions: un album, même de récup, de SOAD, ça reste un album de SOAD ! Ironiquement intitulé Steal This Album et présenté sous la forme d'un CD gravé, ce pseudo 3ème album nous offre 16 nouvelles compos du groupe.
SOAD ne nous a pas habitués à faire de la merde et ils le prouveront encore une fois sur cet album car, même si ce sont des morceaux qui n'avaient pu trouver leur place sur leurs albums précédents, ils ne sont pas pour autant mauvais.
Chic 'N' Stew, Bubbles, Nüguns, Fuck The System n'ont rien à envier à Chop Suey, Sugar et autres singles du groupe. Et on se rend compte que la plupart de ces titres n'ont pas été sélectionnés précédemment car ils présentent trop de similitude avec des titres présent sur les deux albums existants (comme par exemple Boom ! avec Psycho) mais cela n'est pas flagrant.
Il ne faut pas s'attendre à être surpris par cet album, il n'y pas d'évolution et cela est normal car ces titres ont été enregistrés il y a déjà quelques années; les fans de SOAD seront aux anges mais il faudra attendre le prochain véritable album pour avoir véritablement du nouveau son. Malgré cela, des titres sortent du lot: Nüguns, par exemple, avec ses rythmes orientaux et son refrain virevoltant prouve, s'il en était encore besoin, que SOAD ne se cantonne pas qu'au metal. Certes le son est lourd, les guitares saturées mais SOAD agrémente sa musique de violon, clavier, xylophone (sur Highway Song), tout cela sur une rythmique oscillant entre metal, punk et musique traditionnelle arménienne, c'est la même recette depuis 1998 pourtant le groupe arrive à se réinventer sur chaque morceau et évite de tomber dans son propre cliché. Comme sur Toxicity les pistes se suivent et ne se ressemblent pas: violentes, aériennes (splendide Ego Brain avec des passages très Alice In Chains par exemple ou encore Roulette qui pourrait être la rencontre improbable de SOAD avec Staind), étranges (I-E-A-I-A-I-O), amusantes, SOAD est à l'aise dans toutes les situations.
Au final cet album, qui n'en est pas vraiment un, permet de nous abreuver avec délice de System Of A Down, fatalement et logiquement on ne retrouve pas d'évolution et on ne peut qu'être plus impatient d'entendre le véritable successeur de Toxicity.
A écouter : Chic 'N' Stew - Bubbles - Fuck The System
Enfin! Après 3 ans, System of a Down nous délivre finalement sa nouvelle galette. Et autant le dire de suite, Toxicity est une bombe! On attendait Slipknot comme album de l'année, on s'était trompé de semaine. Dans ma chronique de leur 1er album, j'espérais que le nouvel album soit au moins aussi bon mais là, il dépasse toutes mes espérances! Voyons ça plus en détails.
Une intro nucléaire où le batteur va nous projeter contre les murs de notre chambre et ceci de notre plein gré! L'album commence fort, très fort, et pourtant, ce n'est pas le meilleur morceau que nous réserve Toxicity. Un 1er morceau tout en violence saccadée et en rythme; des ingrédients qui se retrouveront tout le long de cet album magique. System of a Down joue fort, rapidement et très, très bien! Serj Tankian module incroyablement sa voix et l'on comprend mieux pourquoi il aurait aimé faire un duo avec Mike Patton, espérons que cela se fasse!
La seconde piste avec ses choeurs très punk ne déroge pas à la règle du perfectionnisme de System of a Down. Et les 12 pistes suivantes également. 14 pistes mais pas une fois on aura l'impression que SOAD se répète, parfois très speed et violent, parfois calme et planant, on en redemande! Tous les éléments que l'on avait aimés sur des morceaux comme Sugar ou War sont concentrés et nous explosent pleine face. Certaines pistes ne se démarquent pas énormement de l'ancien album comme X, mais cela ne veut pas dire que l'album est mauvais pour autant; l'émotion est là et vous prend aux tripes déjà secouées par la ryhtmique affolante et le chant splendide...
Difficile de faire une chronique d'un album si bon, rien à dire, System nous délivre un CD quasi parfait que tout fan de metal ou de musique tout simplement devrait avoir dans sa discothèque. SOAD devient ici très grand, le groupe signe certainement un album référence tout comme a pu l'être un Chaos A.D. à son époque.
Un résumé? Génial!
A écouter : Chop Suey! - Shimmy - Neddles pis merde non TOUT!! Tout est bon dans cet album g�nial!
La main sur l'album doit certainement représenter la claque dans la gueule que vous allez vous ramasser en écoutant cet album (bon ok, c'est une affiche des années 30 en opposition au nazisme, merci Nofx). Album qui est une perle, un de ces albums qu'on ne se lasse pas d'écouter, même plusieurs années après sa sortie. Il y a tellement d'influences dans cette musique que l'on ne peut pas la classifier, une sorte de neo-thrash-metal arménien; néo pour les passages lents, thrash pour les hurlements, metal pour le style et le son, arménien pour la mélodie.
Un album explosif par sa musique, ses paroles, mais surtout par l'énergie dégagée dans chaque chanson, qui passe de rythmes lents et plutôt étranges à des parties très speed qui vont vous faire pogoter avec vos murs si vous n'avez personne sur qui vous jeter (petit bonjour à Charm's qui a détruit son armoire). Difficile de vous parler globalement de cet album, il faut l'écouter, chaque piste est une bombe et pas de répétition sur ces 13 pistes.
Si vous ne connaissez pas, précipitez vous dessus, vous ne serez pas déçus par ce groupe qui, on l'espère, vont nous gratifier d'un nouvel album au moins aussi bon que celui-là.
A écouter : Sugar - Suite Pee - War? - et tout le reste...
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