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Biographie

Syndrome 81

Originaire de Brest, Syndrome 81 est un groupe de Punk dont la première démo, sortie en 2013, dévoile une musique assez urbaine et grisatre. D'abord un duo, le combo voit son line-up évoluer au fil des sorties, dont un split avec Litovsk, un EP Désert Urbain, jusqu'à l'arrivée en 2022 chez Destructure Records de leur premier LP Prisons Imaginaires. On retrouve au sein du groupes des membres de Coupe Gorge ou Marée Noire.

Chronique

Prisons Imaginaires ( 2022 )

Qu’est ce qu’on peut faire comme musique quand on abrite dans Brest la grise ? Pas forcément un truc super ensoleillé, mais le combo Punk de Syndrome 81 l’a compris depuis maintenant plusieurs années. D’une part au travers des paroles (« Une vie pour rien » ou « Seul Contre Tous ») mais aussi par les sonorités qui dégagent une nostalgie certaine.

Prisons Imaginaires, c’est l’enfermement sur soi, le repli pour ressasser ses maux. Et pourtant, Syndrome 81 tente de pousser ces barreaux (« Fuir son passé ») sans délaisser le côté grisâtre présent sur certains titres (« Béton froid » ou « Des nuits blanches »), que l’on pourrait retrouver sur Litige ou Litovsk (notamment sur le très Post Punk / Cold Wave « Lumière Magnétique »). Ces « toujours » clamés sur « Vivre et Mourir » peuvent être à la fois lu au sens premier du terme (les années passent, les luttes sociales sont toujours là) mais également sur l’évolution du combo : Du Punk qui ne faillit pas depuis « Une vie pour rien », porté par des refrains fédérateurs (« Dans les rues de Brest » ou « Des nuits blanches », think of Coupe Gorge avec qui Syndrome 81 partage des membres).

Outre la sortie de piste très réussie du dernier titre, Syndrome 81 s’offre des spoking-words sur un poème de Constantin Cavafy (Poète Grec du 19ème siècle) lu sur « La Ville » ou un backing-vocal singulier sur « Béton Froid ». Malgré l’ambiance morne qui pourrait transpirer de Prisons Imaginaires, il se dégage toutefois une chaleur sur certains passages (« Des nuits blanches » ou « Les derniers jours ») qui rappellera Kronstadt, sans pour autant basculer dans quelque chose de positif.
Même si j’avais moins apprécié Loubards Sensibles (et les reprise de Stephan Eicher et Bernard Lavilliers), Prisons Imaginaires reste moins primal que Désert Urbain, comme si le EP précédent avait laissé des traces dans ce premier LP (et il faut dire qu’en sept ans, le combo a eu le temps de changer tout comme son line-up). Le résultat se laisse apprécier beaucoup plus facilement, peut être easy-listening en apparence mais loin d’être pour autant un disque facile (le très bon « Futur Périmé », catchy en première écoute, laisse un gout amer au niveau des paroles). Les quelques ruptures sonores qui parsèment ce LP - lorsque ne reste que le duo basse / batterie - sont un véritable point fort de Prisons imaginaires, au même titre que la ligne vocale qui jamais ne hurle, jamais ne devient aggressive, mais reste résignée tout en scandant ses mots.

Dans la continuité du très bon Désert Urbain, qui parlera sans doute également à ceux qui ont apprécié Zone InfiniePrisons Imaginaires est la bande son des journées bétonnées et brumeuses. Toute une scène continue d’exister, dans le brouillard ambiant, et Syndrome 81 fait partie des têtes de file avec ce LP. On en profitera aussi pour noter le chouette travail de All Cats Are Grey sur l’artwork.