Etrange trio que les Svinkels. L'excellent Gérard Baste, Nikus Pokus et Mr Xavier proposent en effet un son bien éloigné des productions rap habituelles. Souvent comparés aux Beastie Boys, le Svink n'aborde pas vraiment les thèmes "classiques" chers au hip hop français. Ici, pas de guerre des gangs, pas de romantisme mièvre ou de méditation sur des thèmes soit disant forts. Non, Svinkels, c'est plutôt alcool et déchéance.
L'album commence d'ailleurs très fort, avec l'excellent Boule Puante, véritable glorification de l'attitude grunge, porté par un refrain terrible et parsemé de bons mots ("cherche pas mon linge sale, je l'porte"). Arrive ensuite Front Contre Front, réquisitoire anti-FN, un bon morceau même si le thème est vu et revu. Le Twist ensuite, au beat très proche de certains morceaux des Beastie, ou Bois mes Paroles, un des nombreux morceaux de l'album consacré aux boissons (fortement) alcoolisées et l'état dans lequel elles laissent l'éventuel consommateur.
Certes, tous les morceaux ne sont pas parfaits, et quelques titres donnent un peu l'impression de manquer de saveur, à l'image de Calmos, ou Mappe Monde par exemple. Les instrus utilisées ne sont pas toujours très originales, et l'écriture elle aussi est un peu inégale.
Mais deux morceaux valent à eux seuls l'achat de l'album. Tout d'abord C-real Killer, tube alcoolique. Svinkels est d'ailleurs une marque de bière cheap. Un morceau aux paroles très drôles, bien rythmé, addictif. Enfin, le joyau de l'album, pure tuerie, c'est Réveille le Punk. Hymne punk génial aux nombreuses influences des Svinkels (Suicidal Tendencies, les Bérus, Trust, Pantera...). Ce morceau est extrèmement bien écrit, les mots tombent juste et le riff heavy en background oblige à secouer la tête. Les Svinkels représentent ceux qui utilisent leur cervelle à la détruire, et ça fait plaisir.
A écouter : Boule Puante, Le Twist, A coups de Santiags, et surtout R