Biographie

Svalbard

Formé en 2011 et originaire de Bristol, Svalbard est un groupe de Hardcore formé par Serena, Mark, Adam et Liam, qui sort un premier EP éponyme l'année suivant sa création. Officiant dans un mélange entre Hardcore, Punk, PostMetal, PostRock, Crust, ... le combo sort ensuite quelques EPs et splits (avec Pariso et The Tidal Sleep) ainsi que deux album, One Day All This Will End (2015) et It's Hard To Have Hope (2018) et une compilation Discography 2012–2014.

14.5 / 20
2 commentaires (14.5/20).
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The Weight Of The Mask ( 2023 )

Et hop, un nouveau Svalbard.
Celui-ci recèlera de son lot de nouveautés, majoritairement liées cette fois à un chant clair de Serena, tout en gardant le même socle structurel. Si l’on a pas apprécié les opus précédents, et plus particulièrement When I Die, Will I Get Better, peu de chances de se retrouver confronté à un retournement de situation : The Weight of the Mask est clairement la suite attendue en termes de composition.

En parlant d’évolution, on retrouve un « How To Swim Down » uniquement en chant clair, avec une sorte de brouillard lumineux intense qui flotte tout autour, que l’on retrouvera aussi sur « Pillar in the Sand » par exemple. Cela s’intègre parfaitement dans les thèmes abordés sur ce nouvel opus (à savoir les maladies mentales et la dépression), se détachant des sujets précédents (plus sociaux) et rendant l’atmosphère de The Weight of the Mask particulièrement touchante.

On aimera toujours ce côté (Post) Hardcore du combo, et le travail sur les compositions reste l’une des forces de Svalbard, avec un gros travail mélodique (« Eternal Spirits ») et un côté souvent épique (« Defiance » ou « Lights Out »). C’est d’ailleurs l’un des écarts avec When I Die, Will I Get Better : j’ai cette perception qu’on a paré la musique d’un drap homérique et que la rage précédente s’est transformée en grandiloquence.

Toujours aussi fascinant, Svalbard continue son chemin. Si vous ne connaissez pas le groupe, vous pouvez le découvrir avec ce disque, qui n’atteint pas mon préféré It’s Hard To Have Hope, mais se révèle malgré tout un très bon disque.

14 / 20
5 commentaires (16.9/20).
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When I Die, Will I Get Better? ( 2020 )

Ce nouvel album aura connu une sortie compliquée, d’abord annoncé sur Holy Roar Records, puis, à quelques semaines de sa mise en vente, il se retrouvé décalé chez Church Road Records. On ne reviendra pas sur le motif de ce changement, mais cela fait totalement echo avec la posture de Svalbard sur ces évènements.
Toujours via des paroles engagées (« Click Bait » et les trolls sur internet, le trop souvent entendu « What Was She Wearing ? » pour minimiser les viols ou un certain mal-être sur « Listen to Someone »), Svalbard ne pose pas les armes dans ce qui devrait être un acquis humain. Via son Hardcore Mélodique, dont on connait maintenant la majeure partie des aspérités, le groupe continue ses combats, en fait son mantra depuis quelques années. Poignant, on perçoit totalement que les mots prennent aux tripes et que les passages plus virulents sont un déferlement de colère.

Musicalement, l’aspect Mélodique est encore plus poussé, notamment via des plages de cordes sur « Silent Restraint », qui sont bien plus fines au fil des écoutes qu’à première vue, avec parfois des airs d’Envy (« Open Wound »). C’est d’ailleurs un aspect qui se retrouve davantage développé que sur It’s Hard To Have Hope, avec un certain résultat (je vous conseille d’ailleurs le très bon « The Currency Of Beauty »).

Bien plus qu’un simple groupe de Hardcore comme on aurait pu le penser à ses débuts, Svalbard mue encore, et When I Die, Will I Get Better ? s’inscrit humainement et musicalement dans une actualité on ne peut plus nauséabonde. Prenons le point positif : il y a encore des artistes qui portent certains messages à bout de bras.

PS : Au vu des thèmes évoqués, je ne suis peut être pas le plus à même pour aborder la partie lyrique du disque. Néanmoins, à défaut de ne pas parler de ce disque, je préfère l’évoquer que le laisser de côté.

15.5 / 20
2 commentaires (17.5/20).
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It's Hard To Have Hope ( 2018 )

Après un très bon One Day All This Will End, Svalbard se décide à revenir sur le devant de la scène avec son second album, It’s Hard To Have Hope. Rien qu’au titre, le message est clair : on ne parlera pas de sujets positifs …
Au travers des mots, on retrouve un engagement profond du groupe sur des thèmes très actuels (le Revenge Porn, le féminisme, l’avortement ou encore les stagiaires, l’abandon animal…) tout en gardant un côté direct dans les propos (« We are merely fighting for equality / Isn’t it obvious? / We don’t want power / We don’t want mass murder / We don’t want to lock all the men in a chamber »). Ces éléments, en partie déjà abordés sur l’opus précédent, confirment donc des combats bien ancrés, loin d’une récupération idéologique ou commerciale de sujets médiatiques. Sous ces aspects bien pensant, il y a l’appropriation dans la musique de fondamentaux sociaux au travers du prisme de la frontwoman ou simplement se faisant voix d’êtres silencieux.

Concernant l’évolution depuis One Day All This Will End, Svalbard prend une tournure parfois plus mélodique (« Try Not To Die Until You’re Dead », qui flirte avec le Post Rock que l’on rencontrait succinctement dans « Unnatural Light »), délaissant le Punk Hardcore que l’on a écouté sur « Expect Equal Respect ». Néanmoins, les Anglais ne muent pas complètement, gardant des airs de Birds In Row, early-Touché AmoréThe Tidal Sleep (avec qui ils ont partagé un split) et même Oathbreaker.
It’s Hard To Have Hope enchaine les titres en mêlant Hardcore et Punk, saupoudrés d’autres éléments jamais surdosés, mais également sans mettre en avant un véritable titre (même si l’on retiendra « Feminazi » après quelques écoutes). D’une homogénéité naturelle, l’opus capte assez rapidement l’attention et vire parfois vers le Hardcore Mélodique (« Try Not To Die Until Your’re Dead »).

Ainsi donc, Svalbard continue son chemin, évoluant légèrement sans perdre ses traits principaux, et livrant un bon album. Et en effet, au vu du constat actuel, il est dur d’avoir un peu d’espoir …

A écouter : Feminazi