Issu des meilleurs cépages bordelais, Sunken surprend et saura régaler les amateurs de grands crus. Tout d’abord grâce à sa robe attrayante car dès la première dégustation, Sunken prouve que les excellentes productions ne sont désormais plus l’apanage des grands vignobles : la basse ronronne, les guitares cisaillent et enivrent jusqu’à provoquer un furieux hochement de tête répétitif et régulier, et les fûts résonnent encore de l’excitation frénétique du foulage.
Certes cette troisième démo brasse des influences diverses, mais les sommeliers reconnaîtront probablement le bouquet de certains grands millésimes comme Fear Factory, Kilgore et autres American Head Charge. A ce propos la ressemblance entre le chant de Sébastien et celui de Martin Cock (American Head Charge) est assez frappante.
Comme avec tout bon vin, la première gorgée suffira à saisir tout le potentiel de Sunken. En effet le premier morceau « My mythomane » ravit par sa lourdeur et par la sensation d’une énergie contenue et maîtrisée, finalement libérée à l’occasion d’un break éblouissant. La suite de l’album est plus traditionnelle, à l’exception d’un « Alone » un peu frelaté par des influences korniennes. Sur « La frontière », Sébastien utilise à bon escient un chant plus aérien, qui rompt avec la linéarité des vocaux planant sur cette néanmoins excellente démo.
Quoiqu’il en soit, Sunken réalise un grand coup en distillant un power-metal plutôt classique mais d’une efficacité redoutable. Loin d’obtenir l’étiquette de millésime tant convoitée, Sunken convainc et c’est déjà beaucoup.
A écouter : My mythomane, So far away from you