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Biographie

Suicidal Tendencies

Suicidal Tendencies se forme en 1982 alors que Mike Muir (chant) est encore étudiant. Entre des apparitions sur quelques compilations et la sortie de son premier EP (sur lequel figure le futur tube « I saw your mummy »), le groupe ne tarde pas à faire parler de lui, mais pas forcément pour leur musique (ils sont élus « plus mauvais groupe » par un fanzine, rumeurs d’appartenance à des gangs, controverse sur leur nom…). Cependant cela participe à accroître leur notoriété et ils sont rapidement signés par le label Frontier Records. Après deux changements de line-up, le groupe sort son premier album éponyme en 1983, dans un style punk-hardcore. Succès public et critique à l’appui, Suicidal Tendencies devient un des premiers groupes de hardcore à être diffusé sur MTV, avec leur titre Institutionalized. Mais les rumeurs rattrapent le groupe : interdiction de jouer à Los Angeles et pressions de la part des services secrets américains feront que le groupe ne sortira pas de nouvel album pendant plusieurs années. Finalement signé par le label Caroline Records en 1986, le groupe peut s’atteler à l’enregistrement de son second album. L’arrivée au sein du groupe, quelques années auparavant, du guitariste Rocky George fait que Suicidal Tendencies semble s’orienter vers un style résolument plus métal qui n’est pas du goût des fans de la première heure. En 1987 ils sortent leur second album Join The Army, qui contient les bombes War Inside My Head et Possessed To Skate. Le groupe recrute alors le guitariste Mike Clark et se sépare de son bassiste Louiche Mayorga qui n’était pas en accord avec l’évolution musicale du groupe.

Peu de temps après, le producteur Mark Dodson met la main sur le groupe qui signe chez la major Columbia, sur le label Epic Records. 1988 voit la sortie de l’album au titre à rallonge How Will I Laugh Tomorrow When I Can't Even Smile Today, qui abandonne complètement le style  punk/hardcore du début au profit d’un métal thrashisant. La popularité aidant, le groupe en profite pour sortir l’année suivante un EP de reprises des anciens groupes de Mike Muir et Mike Clark, Controlled By Hatred/Feel Like Shit… Deja-vu, première production du groupe avec Robert Trujillo à la basse. L’arrivée de Trujillo au sein de Suicidal Tendencies apporte un grain de folie au groupe, notamment grâce à son jeu de basse funky. En 1990 le groupe sort Lights Camera Revolution! : musique percutante et paroles inspirées et drôles en feront un classique du genre. Le groupe tourne alors avec Queensrÿche et Pantera et participe au Clash Of Titan. En 1991 Mike Muir et Robert Trujillo fonde le groupe de funk metal Infectious Grooves.

L’année suivante sort l’album The Art Of Rebellion, plus gros succès commercial du groupe, mais également le disque le plus ambitieux dans leur discographie, grâce à un mélange des styles metal/thrash/prog/funk le rendant inclassable. Au sommet de sa gloire, Suicidal Tendencies se paie le luxe de sortir en 1993 Still Cyco After All These Years, un disque composé de versions réenregistrées par le line-up actuel de chansons de leurs 2 premiers albums. En 1994 le groupe renie son succès commercial et opère un revirement radical en sortant un album résolument thrash, et qui fait la part belle au mot « fuck » (à l’attention de leur label qui les avait pressés de sortir encore un nouvel album)  bien avant Limp Bizkit ! Les critiques et l’accueil du public sont mitigés, et l’album vend beaucoup moins que leurs précédentes productions. De plus Suicidal Tendencies arrive au terme de son contrat avec Epic, et les membres du groupes se séparent pour aller jouer dans divers projets musicaux : Mike Muir et Robert Trujillo sortent le 3e album de Infectious Groove, Groove Family Cyco, Rocky George jouera dans les groupes Samsara, 40 Cycle Hum et Cro-Mags, tandis que Mike Clark intégra Creeper, et que Jimmy De Grasso sera recruté par Dave Mustaine pour jouer dans MD 45 et Megadeth. Mike Muir sortira également un album solo sous le nom de Cyco Miko.

En 1997, Epic sortira un best of appelé Prime Cuts, soi-disant sans le consentement du groupe, qui a l’intérêt de comporter 2 inédits et 2 nouvelles versions réenregistrées (décidemment) d’anciens titres.

La même année le groupe fera son retour, mais Mike Muir ne pourra compter que sur Mike Clark pour continuer l’aventure, les autres membres étant pris par leurs nouveaux groupes (notamment Robert Trujillo avec Ozzy Osbourne et, plus tard, Metallica). Le groupe recrute alors Dean Pleasant à la guitare et Brooks Wackerman (également membres d’ Infectious Groove), et Josh Paul à la basse. Suicidal Records éditera une compilation Family&Friends – Epic Escape, composées de nouveaux titres de Suicidal Tendencies et Infectious Grooves ainsi que de groupes de potes (dont Creeper, le groupe de Mike Clark).

S’ensuit une tournée en 1998 qui passera par les Eurockéennes de Belfort, où seront enregistrés 2 titres live figurant sur l’EP Six The Hard Way qui paraît la même année : le groupe revient à un style très proche de ses débuts punk/hardcore, au grand bonheur des fans de la première heure. L’essai est transformé l’année suivante avec l’album Freedumb qui applique la même recette, même si le succès critique n’est pas au rendez-vous (il leur sera reproché une musique et des paroles trop simplistes). Mais les fans sont toujours fidèles au groupe. Cependant en 2000, Suicidal Tendencies sort encore une fois des sentiers battus avec son nouvel album Free Your Soul… And Save My Mind, qui opère une fois encore un crossover entre hardcore, thrash et funk metal : succès critique à la clef ! En 2001, Suicidal Records sort une nouvelle compilation Family And Friends 2, et Suicidal Tendencies opère un nouveau break. Mike Muir sortira un nouvel album avec Infectious Grooves, ainsi qu’un 2e album solo avec Cyco Miko.


Dès 2004 des rumeurs de reformations et de nouvel album circulent. Josh Paul et Brooks Wackerman ayant quittés le navire entre temps, le groupe fait appel aux frangins Steve et Ron Brunner, respectivement aux postes de bassiste et batteur. Un album serait en préparation (de même que pour Infectious Grooves) et pour nous faire patienter, Suicidal Tendencies passera par la France pour une tournée au mois d’avril 2007.

Chronique

16 / 20
18 commentaires (16.11/20).
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World Gone Mad ( 2016 )

Les légendes ne meurent jamais, elles ne font que dormir. Il y a 3 ans, Suicidal Tendencies faisait son retour discographique après plus d’une dizaine d’années d’absence. 13, qui avait collé un joli tampon, manquait malgré tout de consistance et sonnait plus comme une compilation que comme un album. Il avait eu cependant un mérite, celui de relancer la bête Suicidal, qui en 2016 a la forme, et plus que jamais.

Il n’est pas nécessaire d’installer un faux suspense, World Gone Mad, c’est du Suicidal Tendencies comme on n’en avait pas entendu depuis très longtemps. Puissants, rapides, furieux, les Américains ont acté la séparation avec le côté Funk pour revenir aux sources et balancer un Thrash / Hardcore-Punk des familles dont seuls eux ont le secret. Distribution de baffes garantie sur un rythme effréné avec Clap Like Ozzy et Get Your Fight On ! ou encore l’excellent Living For Life, qui passe en revue le savoir-faire exceptionnel d’un Dave Lombardo totalement à l’aise dans un groupe où l’on ne l’attendait pas forcément. La bande de Mike Muir dégage une sérénité incroyable, les guitares sont accrocheuses, la basse groovy à souhait, les nombreux breaks et changements de cadences brouillent sans cesse les pistes et donnent une imprévisibilité constante aux titres de World Gone Mad. Happy Never After en est un exemple criant, tantôt calme, tantôt martial, le morceau n’a pas de réelle structure, on croirait presque à une improvisation tant il n’obéit à aucun code. Même topo sur One Finger Salute où quand on croit que la basse et la batterie vont être à l’honneur, déboule un solo de gratte dingue qui n’en finit pas. La démonstration faite est extrêmement convaincante, si parfois il faut un peu de temps pour rentrer dans un album, ici l’effet est immédiat. Pas besoin de plusieurs écoutes pour se faire une idée précise, une seule suffit pour vous mettre K.O. C’est également là que réside la force de World Gone MadSuicidal ne tergiverse pas, il va droit au but, à l’essentiel, tout en étalant sa classe. Pour autant, celui-ci ruisselle de subtilités, au fil du temps on découvre toujours un petit quelque chose comme un roulement jazzy, un slap tonitruant ou un lead percutant.

Il se murmure que World Gone Mad pourrait être la dernière réalisation de Suicidal Tendencies. Si tel est le cas, c’est le torse bombé que les gaillards peuvent se retirer, avec plus que jamais le sentiment du devoir accompli. Incontestablement l’une des bombes de l’année.

A écouter : C'est vivement conseillé !