De la guitare saturée d'un petit son bien ronflant, une
production de qualité et simple, un rythme rapide qui fait bouger les
cervicales et qui donne la pêche, pas de doute, c'est un groupe de Thrash ! Suicidal
Angels sort Bloodbath en 2012 chez NoiseArt Records. Quatrième album du groupe,
que réserve cet opus ?
Dès les premières notes de la piste une, on sait à
quoi on a affaire, et l'air de rien c'est très important. Ce caractère
frénétique et truculent qui caractérise nos albums de Thrash favoris, cette
belle époque fin 80, début 90 ou mettre une galette dans un lecteur provoquait
le même effet que de mettre les doigts dans une prise électrique. Le tout
adapté avec les méthodes d'enregistrement et de production modernes, autant
dire que la première impression est très bonne. Référence parmi les références,
on pense forcement et implicitement à Slayer tout au long de l'écoute. Certes, Bloodbath est moins une copie conforme de la formation de Tom Araya que peux
l'être Eternal Domination, premier album de Suicidal Angels, sorti quelques
cinq années plus tôt, il n'en reste néanmoins la base de l'influence des
Athéniens. Même certains noms de titres pourraient parfaitement se retrouver
sur un Slayer : Morbid Intention To Kill, Skinning The Undead, Legacy Of Pain…
Outre cette ressemblance, il s'agit globalement d'un tout
cohérent, agréable par bien des aspects. La technique est présente avec des
passages solos, qui ne sont pas sans rappeler encore une fois, feu monsieur Jeff
Hanneman, le travail de recherche et de création a été fait, les thèmes abordés
collent au genre et l'esprit est présent en chaque instant. La démarche qu'a
entreprise Suicidal Angels de s'inscrire dans le panel des groupes de Thrash est
un franc succès concrétisé par Bloodbath. Si on s'attarde sur quelques détails d'écoute
on retrouve toutes les marques de fabrique : le fameux coup de médiator en alternance
de triolets, les gammes chromatiques, majeures et mineures pentatoniques,
alternance entre picking et powerchord, passages quintes et ostinato à la
basse, les réductions de temps à la
grosse caisse, même le phrasé du chanteur correspond lui aussi aux codes
définis. S'il y avait une school of Thrash, les Grecs en seraient sortis majors
de promo à n'en point douter.
Clairement, on a déjà vu mieux niveau originalité, les riffs
s’enchaînent et se succèdent sans surprise mais non sans saveur. Qu'il s'agisse
de l'opening clair de Chaos, des slides composant le refrain de Moshing Crew,
ou des touches de Sepultura, Napalm Death
ou Metallica saupoudrées par-ci par-là, tout est bien amené pour faire bouger
le public, car avant tout Suicidal Angels s'écoute en live. Nous avons donc en
somme un très bon album pour les fans du genre. Si la discographie du quatuor
grec, et notamment Bloodbath était sorti à la grande époque, on aurait surement
parlé de big 5 et non de big 4. Si certains y trouveront un gout de réchauffé, d'autres apprécieront juste de la bonne
musique.
A écouter : par tous les fans de thrash