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Biographie

Stupeflip

Mais qu'est ce que c'est que ce truc, le Crou Stupeflip? Un boys band d'allumés? Depuis quand est-ce que ça existe? Depuis 1972 il paraît… Combien sont-ils? 894 en tout, mais trois principalement : King Ju, Mc Salo et Cadillac. Pourquoi autant de mystère… La colle. En tout cas Stupeflip est un groupe atypique, une sorte d'ovni : une musique mélangeant rap, pop et punk, des déguisements pour se foutre de la gueule de Slipknot et ils ne ratent pas une occasion de foutre le bordel que ce soit lors de leurs concerts où ils insultent le public ou dans les médias… Leur but, terroriser la population…

Chroniques

Stup Virus Stupeflip
9 / 20
14 commentaires (13.11/20).
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Stup Virus ( 2017 )

Stupeflip est en fin de vie. Parce que Stup Virus fait l’effet d’un pétard mouillé, que le combo a perdu sa verve et son flow. Et pourtant, la hype autour de ce nouvel album était importante : plus de 420 000 euros récoltés via ulule (1000% de financement), quelques teasers intrigants, … On l’aura compris, cet opus donnait quelques frissons d’impatiences à certains.

Ces frémissements dévoilent pourtant petit à petit un sourire crispé au fil de l’écoute de Stup Virus : même si « The Antitode » amorçait un truc cool, dans la lignée de ce que l’on appréciait chez Stupeflip, mais la descente (d’organes) s’amorce dès « Creepy Slugs » ; On y retrouve un flow mou, enchevêtré dans un beat d’ensemble étouffé, qui collera comme un filtre poisseux à l’ensemble du disque (« Stalactites ») et n’aura aucune saveur lorsqu’il ne sera pas inutilement épuré (« La Seule Alternative », « 1993 »). L’ajout de la voix en mode Siri tout au long du disque aurait pu être intéressant si le concept avait été poussé jusqu’au bout (via un refrain par exemple), mais il s’évapore ici dans l’ensemble et le postulat initial de Stupeflip n’est plus aussi poussé que sur les opus précédents.
Stup Virus a en parallèle ce côté Old School dans sa base sonore (« Stup Virus »), presque froid, qui le rend assez délicat à cerner si l’on attend un riff électrique entre deux beats. La mythologie du Stup Krou est d’ailleurs développée un peu plus, que ce soit avec King Ju, MC Salo, Rascar Capac, Cadillac ou Pop-Hip (qui nous fait un coucou de l’enfer). S’il y a bien un élément qui ne démérite pas, c’est cette création d’un véritable univers artistique, qui pourrait au final être sur Stup Virus un nouveau livre fondateur du combo.
Mais la légende contée est altérée par les écueils qui, même s’ils piochent parfois dans des samples connus, émaillent l’opus. Morne, moite comme une salle de bain mal isolée, manquant de conviction telle une contrefaçon maladroite, l’album traîne des pieds à chaque minute.

En essayant de repasser ce disque dans tous les sens, d’y chercher un (non) sens, on reste au final pantois devant Stup Virus. Tout n’est pas noir (« Understup », « Crou Anthem » ou « Lonely Loverz »), mais les mots manquent de poigne, font regretter « Hatei’s Killah » ou « Ce Petit Blouson de Daim ».
On passe de « Stupeflip c’est le truc stupéfiant » à « Stupeflip c’est le truc pas marquant », et ce nouvel album s’entend mais ne s’écoute pas (« Le trou noir ») et sur les 19 titres, on en retiendra réellement quelques uns.
Quant aux mots employés, ils souffrent aussi de ces parties vocales moins agressives. Même lorsque on retrouve certains jeux verbaux (« Chaque attaque te plaque, mec si tu croyais que c’était mort » ou « Les rois du tchik-tchik, Tchouk-Tchouk Music T'écoutes le crou quand tu fais crac crac ») qui ramènent cette sensation de jeu, on se rappelle le bon souvenir du must du Krou et de sa religion.
Et pourtant, quelques titres sont plus personnels (« Lonely Loverz », qui évoque une tension amoureuse, « 1993 » ou « Pleure pas Stupeflip » qui est une sorte d’hommage autocentré au combo) viennent parsemer l’ensemble.

Quelle déception, Stupeflip joue dans la facilité et offre donc un disque poussif et mollasson. Vraiment dommage, il aurait fallu sans doute s’arrêter avant que de laisser ce goût amer dans la bouche. Franchement, si vous devez écouter Stupeflip, autant prendre The Hypnoflip Invasion. Sinon, il vous reste encore Nonstop. C’est la fin du Krou.

A écouter : Understup
14.5 / 20
14 commentaires (15.5/20).
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Stupeflip ( 2003 )

Vous êtes à la recherche d'un disque 0% prise de tête ? Et bien Stupeflip est peut-être ce qu'il vous faut : un mélange habile de rap/hip-hop et de punk/pop avec des paroles débiles à souhait, qui fait alternativement penser aux Beasties Boys (pour les voix), à The Bloodhound Gang (pour la zik, le mélange rap/pop/punk) et aux Svinkels (pour le délire, mais les paroles sont moins portées sur le cul).

Le délire est le maître mot de ce disque construit comme une grande farce : les chansons sont entrecoupées d'interludes racontant la "légende" du crou (terme sous lequel se désigne le groupe), une histoire "abracadabrantesque".

Les Stupeflip nous livrent en intro une piste instrumentale avec une musique bien stressante accompagnée de scratch et une voix qui nous annonce que le "Stupeflip Crou ne mourra jamais ", pour enchaîner direct sur Stupeflip : le même beat est martelé à outrance pendant 4 minutes, et les paroles annonces tout de suite la couleur quant à la suite de l'album ("truc stupide", "musique de barrés", "recette de tarés", …). Le décor est planté, "Stupeflip c'est le truc stupéfiant". Et après un interlude, ça enchaîne sur les singles Je fume pu d'shit / J'refume du shit aux paroles et musique diamétralement opposées, la première enjouée, la seconde déprimante, racontent les méfaits du cannabis (mais ce n'est pas pour autant qu'ils ne doivent pas en fumer). Passés ces 3 titres qui étaient déjà sortis sur des maxis commencent alors la vrai découverte de l'album : l'épouvantable épouvantail chanson punkisante avec un riff de gratte bien gras qui raconte la vie/résurrection de King Ju ; Les monstres ou comment faire une chanson sur les films de série Z ; Carry On, chantée en anglais, qu'on se demande comment elle a atterri ici (même remarque pour la bavure de Pop Hip, un slow tout nul qui porte bien son nom : ces 2 chansons rompent la relative homogénéité de l'album, c'est fait exprès, ça fait partie du délire, mais cela reste surprenant) ; L.E.C.R.O.U. qui raconte un peu les galères du groupe, un hymne anti-undergroundisme sur fond de hip-hop ; A bas la hiérarchie hymne anti-capitaliste dont ils disent eux même " que même si la chanson elle sert à rien, ça me fera du bien de gueuler ce refrain ". On est fixé, les Stupeflip ne cherchent qu'à se faire plaisir à travers la musique. Restent The Cadillac Theory, à réserver aux fans de l'humour pipi-caca, et Passe mon truc, où l'histoire d'un mec qui veut passer sa k7 lors d'une teuf… Et pour finir un remix de Stupeflip et Annexion de la région Sud qui annonce les crédits du skeud de manière parodique. J'allais oublier de parler de Comme les zot', une des meilleures chansons, qui est une énumération de 1'30 de noms de chanteurs et chanteuses français accompagnés d'un gimmick ("comme Jacques Higelin je suis tombé du ciel") : c'est très drôle et les imitations sont particulièrement bien réussies !

Sans casser des briques, parce que simples, les musiques sont bien trouvées et collent parfaitement aux paroles. C'est donc plutôt le chant qui donne tout son relief à l'ensemble, car en tout ils sont 4 à chanter, et ils ont tous un timbre de voix très singulier : King Ju, Cadillac et Mc Salo ont des voix de fou, complètement éraillée pour Cadillac, et seul Pop Hip (double personnalité de King Ju) chante calmement, ainsi que Mangu qui chante en anglais. Sur certaines chansons, les paroles seront braillées (L'épouvantable épouvantail, A bas la hiérarchie, The Cadillac theory), sur d'autres, simplement chantées (Les monstres, L.E.C.R.O.U., Je fume pu d'shit).
Stupeflip est un album qui se laisse tranquillement écouter, les chansons sont toutes sympas, on pourra peut-être être gavé à force par les interludes, une fois que l'on connaît bien l'histoire.

J'espère ne pas en avoir trop révélé parce "qu'il faut garder un tout petit peu de mystère, exactement, comme le mystère au chocolat".