Stuntman
Metal Hardcore / Noise Hardcore

Incorporate The Excess
Chronique
C’est vérifié, la scène française n’a que peu de choses à envier à son homologue outre atlantique. On avait Calvaiire, Birds in Row ou Daggers dernièrement, et Stuntman vient rajouter sa pierre à l’édifice. Incorporate the Excess, c’est donc un hardcore chaotique dans la lignée de Converge ou Botch. Assez classique si l’on s’arrête juste à ces mots puisque 90% des groupes de cette scène doivent s’y rapporter. Il reste à chacun de sortir un peu des chantiers battus ou de s’y inscrire plus profondément encore pour tirer son épingle du jeu, et cela semble être le cas pour ce nouveau Stuntman.
Il va sans dire qu’en 6 titres (je ne tiendrai volontairement pas compte de l’intro « Broken Mirrors Lacerate »), Stuntman a intérêt à se défouler efficacement s’il veut s’ancrer dans l’inconscient collectif : amener « The Patriot, the Elite, the Icon » sans l’idée que l’ombre de Converge plane dessus (musicalement et vocalement) s’avère difficile mais pas impossible. Car au-delà de l’aspect sonore, on est face à un aspect plus viscéral (« Bag of Dicks » ou « Chaos Sheperd ») qui permet au quatuor, à défaut d’être différent sur l’aspect sonore, de se démarquer légèrement sur les paroles. Bien plus direct que Calvaiire, mais en gardant ces sensations de haine constante, Stuntman use pourtant des recettes assez classiques inhérentes au genre (le break de « Bag of Dicks », la partie rythmique de « Roll the Skull ») et au cassage de nuque.
Heureusement que « Scarecrow Warfare » s’étale sur la durée ( 8m41) et tient en haleine sur sa seconde moitié, avec cette boucle sonore noisy se mouvant peu à peu vers un assemblage de bruits qui confirme que l’évolution peut se transformer en régression artistique. Non pas que la musique deviennent inintéressante, elle se déshumanise totalement et devient une répétition mimétique, avec cette sensation que la chaos reprend le lead. N’est-ce pas là au final ce qu’on recherche ? Se laisser porter par un désordre musical ?
Incorporate the Excess est donc un disque qui s’inscrit pleinement dans son ère. Il est difficile de savoir ou donner de la tête entre les différentes sorties actuelles mais on peut néanmoins en retenir quelques unes histoire de se centrer sur les plus intéressantes. Et entre Forceps de Calvaiire ou le prochain Daggers, le Stuntman peut se tailler une petite place.