Strung Out

Punk Rock Mélodique

États-Unis

Exile in oblivion

2004

Chronique

par Seb

Ce cinquième album de Strung Out est un condensé de ce que les californiens ont fait depuis leur début en 1992. An American Paradox laissait déjà envisager un certain retour aux sources après le EP The Element of Sonic Defiance qui sonnait très métal, voir trop pour les assidus des premiers albums. Une chose est sûre, Strung Out aime le changement et manie habilement son sujet.

Ce nouvel album, Exile in oblivion, n'apporte peut-être rien de nouveau mais il a le mérite de réunir les trois périodes qui ont fait Strung Out. Il reste très accessible comme pouvait l'être les premiers albums ("Angeldust", "blueprint of the fall" rappellent la vieille école "strung outienne"), Jason Cruz a toujours cette voix particulière et frémissante. Les guitares sont d'une rare technicité et ne rechignent pas à de nombreux solos précis et impressionnants (que dire du final de "Lucifermotorcade" ?) dont Jake Kiley et Rob Ramos ont le secret.

Si les derniers albums sonnaient trop métal aux goûts des fans de Strung Out, Exile in Oblivion est le parfait compromis entre le métalique The Element of sonic Defiance et le mélodique Suburban Teenage Wasteland Blues. Comme quoi, même après 12 années, un groupe peut encore évoluer. Les parties métal ("Analog", "Scarlet") se mélangent sans problème aux parties plus mélodiques ("Katatonia", "Anna Lee", "The misanthropic principle"). Sur American Paradox Strung Out semblaient encore chercher leur nouvelle identité, Exile in oblivion prouve depuis qu'ils l'ont trouvé. Et cela donne l'un des albums les plus aboutis des Californiens depuis Twisted By Design. Une production parfaite, des refrains prenant ajouté à cela des musiciens hors du commun telle est la recette de ce nouveau skeud. Le batteur, Jordan Burns, est une vraie perle. Le genre de batteur que tous les groupes aimeraient avoir tant il maîtrise double pédale, roulements de tonerre et changements de rythme. L'un des luxes de cet opus est la diversité dans la manière de composer, ainsi, l'album ne sonne pas répétitif contrairement aux deux dernières sorties de Strung Out qui avaient tendance à vite devenir lassante tant les chansons se ressemblaient.

Les paroles sont assez sombres, et vont de pair avec la musique, peu joyeuse mais extrêmement énergique, que livrent le combo. La mort revient souvent dans les textes de Jason qui rend hommage à sa mère sur "Her name in blood" et à une actrice sur "Anna Lee" ou encore au spectre des Vampires sur la chanson du même nom. Ecrit sur fond de guerre en Irak et d'élection américaine, Strung Out, qui n'est pas le groupe le plus engagé de Fat Wreck donne cependant sont point de vu sur la guerre ("Angeldust") et le devenir de l'Amérique sous George W Bush ("Lucifermotorcade") Cet album n'est peut-être pas le plus original mais Strung Out s'appliquent surtout à l'efficacité et la puissance qui se dégage de leurs compositions. Les passages criés comme sur "LuciferMotorCrade", "No voice of mine" et "Analog" amènent toute l'énergie et la vélocité dont certains albums sont dénués. Cette même voix, qui se veut la plupart du temps mélodique amène beaucoup d'émotions sur un fond muscial qui ne l'est pas autant se préférant technique et harmonique.

14 titres composent cet album de 3/4 d'heures autant dire que les chansons sont plutôt longues mais curieusement le tempo ne ralentit jamais. En même temps Strung Out ne sont pas réputés pour faire dans la dentelle et ce Exile in oblivion est un exemple à suivre pour bons groupes de punk mélodique. En conclusion, cet album ravira incontestablement les fans du groupe qui pouvaient être déçu des dernières productions du combo californien, sans apporter une véritable fraîcheur aux dernières sorties du moment il s'avère comme étant l'un des meilleurs albums de Strung Out. A noter aussi que l'artwork réalisé par Jason comme à son habitude est une merveille. Un album à posséder pour les amateurs d'adrénaline et de technicité.

16

T

Les critiques des lecteurs

Moyenne 19
Avis 2
ypok October 13, 2006 22:44
c une claque! cet album est vraiment énorme! la voix peut à force saouler (d'où le 18) mais instrumentalement c une tuerie! dans la très bonne continuité de An American Paradox!
18 / 20
sandrachouchou February 4, 2005 18:55
Strung out sont tout simplement les meilleurs. On commmence à les écouter et ont peu plus s'en passer.
20 / 20