Petite devinette. A quel genre musical vous fait penser cette pochette de Hoax, second disque de Stream City? Plutôt à quelque chose qui avoisinerait les contrées du Metal Progressif, pourquoi pas vaguement symphonique? Pas loin, sauf que ce quatuor, joue en fait une sorte de Punk Rock atypique en provenance d'une scène pour le moins méconnue dans le genre, le Danemark.
Stream City est une curiosité musicale, possède ce truc qui fait qu'ils sont difficile d'aligner a tout pris dans une case. Une base Punk Rock, disions nous, c'est du moins ce que fait penser une partie des riffs et du chant de Dion Lambrecht Finne qu'on pourra rapprocher, localisation géographique aidant, de Millencolin. Ajoutons à cela des déclinaisons progressives qui vont parfois lorgner vers le Metal dans les guitares comme dans les rythmiques en suspension, les nombreuses cassures, ainsi qu'un violon sous speed qui n'en fini pas de tournoyer dans des tournures folklorique. Des lignes de basses groovy et des arrangements aux claviers viennent fignoler le tout, et densifier une mixture aussi fine qu'une tartiflette de fin d'année. Stream City se décrit ainsi comme un groupe de proggy gypsy-punk, ce qui semble être le terme le plus approprié pour les décrire. Imaginez un mélange entre System Of A Down, Dropkick Murphys, Millencolin et Yellowcard et vous n'êtes finalement pas si loin du compte.
Le pire, c'est que ça fonctionne, souvent, même si les moins téméraires, qui à la simple évocation des noms, auront déjà fuit le lieux du drame. Déjà parce qu'on le concède sans problème, Hoax est quand même très original dans son approche et ne ressemble finalement à pas grand chose de connu. Qui a dit que le Punk Rock était condamné à ressasser incessamment les même motifs jusqu'à la fin? C'est donc là que les danois marquent des points sur leur variété et leur côté volatile et instable. Premier exemple avec Poltergeist sur une dynamique Fast Punk, batterie pied au plancher façon This Is A Standoff, break festif, envolée au violon, sifflements Folk, gros riffs metallisés, hurlements Hardcore et passages digne de musique yiddish. Oui tout ça! Et ça revient à décrire presque chaque titre du combo danois, avec plus ou moins chaque élément placés dans un ordre différent. L'aspect folklorique est omniprésent (The Hoax, Witch Hunt) et on ne sait jamais trop ce qu'ils nous réservent d'une seconde à l'autre. Stream City est donc surprenant et ose beaucoup. Sans doute trop, car à force d'en faire des tonnes, de rajouter trop d'arrangements (Epoch The Revolution, Sea Of Lies), de trop nombreux breaks (Dying Sun), ou même d'imposer ses visuels et thématiques steam punk assez discutable vu le genre, le groupe tend à nous perdre en route.
Stream City a donc le cul entre deux chaises. Pas sûr que leur mélange pas des plus digeste intéresse les punks purs et durs pour qui la passion, l'énergie et l'investissement sont plus importants que les recherches musicales. Il ne reste alors qu'aux danois espérer convaincre un public metal qui sera sans doute d'avantage réceptif à leur musique, notamment pour leurs aspects progressif. A réserver aux plus curieux, quoi qu'il en soit.