Stratovarius

Metal symphonique

Finlande

Enigma: Intermission II

2018
Type : Best Of
Labels : Ear Music
Tracklist
01. Enigma (new song)
02. Hunter (from Nemesis limited edition)
03. Hallowed (from Elysium collector's edition)
04. Burn Me Down (new song)
05. Last Shore (from Elysium collector's edition)
06. Kill It With Fire (from Nemesis japanese edition)
07. Oblivion (new song)
08. Second Sight (from Polaris japanese edition)
09. Fireborn (from Nemesis limited edition)
10. Giants (from Eternal japanese edition)
11. Castaway (from Elysium japanese edition)
12. Old Man And The Sea (from Nemesis limited vinyl edition)
Orchestral Versions:
13. Fantasy
14. Shine In The Dark
15. Unbreakable
16. Winter Skies

Chronique

par Zbrlah

Après le best-of, la compil’. Les nouveautés ne sont pas bien folichonnes chez Stratovarius ces temps-ci. Enfin bref. Faute de mieux, écoutons quand même Enigma : Intermission II.

 

En 2001, Strato sortait Intermission, une compilation surprenante mélangeant quatre titres inédits, trois reprises (une de Judas Priest et deux de Rainbow), des b-sides et un peu de live. C’était cohérent, le tout s’articulait bien, et le groupe était à son apogée, juste avant les dispensables Elements, l’éponyme tout aussi facultatif, et les problèmes de line-up que l’on connait. On la réécoute encore de temps à autre, cette Intermission. Tout ça pour dire que les gaziers connaissent la formule, puisqu’ils l’ont déjà appliqué avec brio.

Retour vers le futur, on est en 2018 et nous voilà avec la suite logique, Enigma : Intermission II, entre les mains. Là où le combo aurait pu nous offrir dix-sept ans de bonus-tracks japonaises, cette fois c’est la déception. Exit les covers (qui étaient l’exercice de style le plus intéressant de l’opus de 2001), exit aussi les versions live. Enfin, exit toute notion de classement permettant d’y voir plus clair dans le déroulé de l’album, de savoir ce qu’on écoute. En effet, nous avons au menu trois nouveaux morceaux, qui sont les pistes 1, 4, et 7 ; deux titres sortis en vinyle 7’’ livré en bonus de l’édition collector d’Elysium, qu’on trouve en position 3 et 5 ; les bonus-tracks de Nemesis se retrouvent en positions 2 et 9… Compliqué de s’y retrouver. Le seul bloc cohérent est la nouveauté de cette deuxième compil : les 4 derniers titres sont des versions orchestrales. Et pour le coup, on aurait préféré diluer ces moments gênants dans les autres titres, pour que la pilule passe mieux, mais on y reviendra.

 

Voilà pour la forme.

Sur le fond, ce pot-pourri (puisque c’est la correcte appellation française d’une « compilation ») porte bien son nom : des fois on a du pot, des fois c’est pourri. Commençons par les trois inédits, qui représentent pour beaucoup de die-hard fans l’intérêt principal de l’objet, et éliminons d’emblée Burn Me Down dont on ne retient rien, une compo qui n’est pourtant pas mauvaise mais qui transpire la facilité et le pilotage automatique. Heureusement, Enigma est un véritable tube, qu’on prendra plaisir à écouter en boucle plusieurs fois avant d’accepter de passer à la suite, même si elle est tout aussi évidente que Burn Me Down, un copié-collé des codes de Stratovarius. Oblivion se démarque en étant un mid-tempo sombre et poétique mais sans être une balade, jouant la carte de l’émotion en restant massif, le titre est à la fois aérien et lourd. Une excellente surprise comme on aimerait en découvrir dans un futur album des Finlandais.

Quant aux autres pistes, même si certaines sont suffisamment pêchues et relativement agréables (Kill It With Fire, Second Sight, Giants), beaucoup sont molles (Hallowed, Last Shore, Old Man And The Sea…) ou peu recherchées (Hunter, Fireborn…) et méritent leur statut de chutes d’albums passés. Toujours sympa à avoir en bonus-track pour compléter le contexte d’un disque, mais regrouper ces morceaux moyens n’a vraiment un intérêt que pour le collectionneur qui n’aurait pas réussi à les trouver ailleurs.

En fin d’album vient le malaise des versions orchestrales. Fantasy est tout simplement inécoutable à cause de la batterie électronique Playschool martelée impitoyablement. C’est tout bonnement dégueulasse. Le problème va en s’arrangeant au fil des titres, Shine In The Dark contient moins de percussions, mais toujours trop. Le titre aurait gagné à ne pas en avoir du tout, pour mieux faire ressortir les arrangements. Idem pour Unbreakable qui a encore moins de batterie, puis Winter Skies qui n’en a pas (enfin !). C’est cette dernière qu’on retiendra le plus, grâce à son travail sur les guitares sèches en plus des orchestrations. Néanmoins, plus la batterie est discrète, plus on se rend compte que le reste des parties instrumentales sonne un peu cheap. Du symphonique enregistré au synthé, sans réelle profondeur…

 

Enigma : Intermission II a comme une forte odeur de facilité. Heureusement que Stratovarius sait appliquer sa recette-miracle, qui continue de fonctionner sur quelques titres-clé. Mais ce n’est plus vraiment suffisant pour convaincre : quand on fait du Power aussi « typique » et depuis aussi longtemps, bah encore heureux qu’on le fasse bien. Maintenant, on attend le prochain album avec espoir, en croisant les doigts pour que le groupe accouche d’aussi bons hymnes qu’Enigma ou de titres risqués et réussis comme Oblivion, tout en tournant un peu moins en rond…

12

Les critiques des lecteurs

Moyenne 13.75
Avis 2
V.N.A. November 27, 2018 10:35
Le disque se concentre exclusivement sur la période post-Timo Tolkki, donc s'il existe des raretés liées aux deux Elements (que je trouve pas si mal, au passage) ou à l'éponyme (qui, lui, est effectivement facultatif), on peut oublier. Perso, des titres présents, je ne connaissais que les deux provenant de l'édition CD limitée de Nemesis (Fireborn et Hunter), alors je suis plutôt content de pouvoir mettre la main sur le reste, mais du point de vue qualitatif, d'accord avec la chronique, tout ça est bien inégal.
12 / 20