Stratovarius
Metal symphonique

Eternal
01. My Eternal Dream
02. Shine In The Dark
03. Rise Above It
04. Lost Without A Trace
05. Feeding The Fire
06. In My Line Of Work
07. Man In The Mirror
08. Few Are Those
09. Fire In Your Eyes
10. Lost Saga
Chronique
On ne peut pas vraiment dire que Stratovarius revienne avec ce nouvel album : le groupe n'est jamais vraiment parti. Bien que majoritairement constitué de sang neuf aujourd'hui, les Finlandais sont actifs depuis plus de vingt-cinq ans, et sont devenus un mastodonte incontournable du power-metal. A ce stade, que peut donc apporter un quinzième album à une carrière déjà aussi massive ?
Sans surprise, Eternal ne révolutionne rien. L'album comporte de très bons titres de power, très rapides, aux refrains efficaces, aux solos endiablés : My Eternal Dream, Shine In The Dark, Rise Above It... Leurs constructions sont si proches qu'aucun ne se démarque vraiment des autres.
Jens Johansson et Matias Kupiainen sont toujours aussi virtuoses de leurs instruments respectifs. Les titres mid-tempo continuent d'avoir un intérêt discutable, Lost Without A Trace en tête, et la ballade Fire In Your Eyes est même assez ennuyante.
La production est comme d'habitude nette, propre, très moderne. Les sons leads des claviers suivent l'évolution marquée sur les derniers Stratovarius, alternant entre l'indispensable clavecin mais aussi des parties aux sonorités plus électroniques (Man In The Mirror, l'intro de Shine In The Dark, voire même l'intro de My Eternal Dream dont le synthé semble être réglé pour jouer The Final Countdown de Europe).
Sans surprise, Eternal est un bon album. Le fait que certains titres puissent être bâtis sur un même schéma n'est pas nécessairement un mauvais point quand la base autour de laquelle tout s'articule est bonne. En l'occurrence, les Finlandais ont la formule parfaite, celle qui marche depuis des années pour eux. Les titres les plus power-speed sont tous très accrocheurs, on en perçoit tellement l'énergie que les morceaux donnent envie de les voir joués en live. On retiendra particulièrement la prestation pleine de puissance de Rolf Plive à la batterie. Il se permet aussi d'apporter de temps à autres un léger groove au milieu des parties habituellement en double-pédale intensive (les pré-refrains de My Eternal Dream et de Feed The Fire).
On peut aussi citer The Lost Saga dont la première moitié comporte de (très) légères influences Amon Amarthiennes, tant au niveau des paroles que de la musique. L'inspiration viking n'est par contre pas assez prononcée et trop sporadique pour parler d'originalité de cet album par rapport à la discographie de Stratovarius, mais elle contribue à rendre épique et intéressante cette piste finale.
Eternal n'est donc rien d'autre qu'un album de plus pour Stratovarius : toujours la même recette, toujours efficace. Sans parvenir à proposer quelque chose d'original, le groupe parvient néanmoins à nous faire garder une oreille attentive grâce à certains détails agréables comme le jeu du batteur ou de rares influences distillées ça et là. Au fond, c'est peut-être comme ça que Stratovarius a su se maintenir à niveau pendant toutes ces années. Après tout, même sans rien révolutionner, Eternal n'est probablement pas si mal nommé.