Stormo
Screamo / Post-Hardcore

Endocannibalismo
01. Valichi, Oltre
02. Pv77
03. Sorte
04. Spire
05. Anabasi
06. Frame
07. Endocannibalismo
08. Disequilibrio
09. Deserti
10. Vipere, Ombre
11. Sopravvivenza E Forme
Chronique
Dès les premiers instants, ce qui accroche l’oreille c’est la voix cassée et éraillée du vocaliste qui vous invective en italien. C’est assez rare dans le Hardcore pour pouvoir être noté, et ça rend vraiment pas mal. Elle transmet une furieuse énergie Punk pleine de rage qui va même jusqu’à prendre le dessus sur le reste des instruments. C’est d’ailleurs assez curieux de découvrir le mix d’Endocannibalismo. Souvent, dans le Hardcore, ce sont les fréquences aigues et basses qui sont mises en avant, donc la guitare et la batterie. Ici il n’en est rien, les deux instruments sont fondus dans le même spectre plutôt mid et sont au même niveau que la basse ronflante et distordue, Big Muff, quand tu nous tiens ! On se retrouve avec quelque chose de très différents des standards du genre et tant mieux. On verra dans quelques lignes à quoi ça sert d'opter pour un tel parti pris.
La plupart des morceaux sont courts et rapides, certes, pas autant qu’ait pu l’être Nasum en son temps. On est sur quelque chose de quand même plus mélodique, mais niveau structure c’est tout aussi le bordel. N’espérez pas trouver le schéma, intro / couplet / refrain / couplet / break / refrain. Ça n’a limite pas sa place ici. Pareil, pas de chichis, pas d’effets (ou très peu), pas de solo, pas le temps pour ça, on autre chose à faire ! Les musiciens vont préférer focaliser leur recherche musicale ailleurs. On a ainsi des mesures diminuées en pagaille, des changements constants de tempo et à peu près quatorze breaks par titre (on rappelle qu’elles font en moyenne deux minutes). On n’est pas sur du Mathcore à proprement parler, mais les fans du genre peuvent surement y trouver leur compte. De temps à autre on a un riff Doom qui sort de nulle part et qui vient assagir le tout avant de repartir de plus belle augmentant l’intensité de morceaux qui vont déjà à cent à l’heure.
Vous l’aurez compris, entre la structure et le mix, c’est un joyeux bordel et c’est d’ailleurs ce qui caractérise le mieux ce quatrième opus de Stormo : un joyeux bordel ! Pourquoi ne pas avoir fait quelque chose de plus propre qui retranscrirait mieux la performance artistique, comme par exemple un mix plus lisible ? C’est simplement car les Italiens ne souhaitent pas figer leurs compositions puis les interpréter par la suite, mais bien de retranscrire la fureur et l’énergie procurée par le live. On veut quelque chose de brut sans fioritures. Ils ne font pas de la musique pour composer des titres, mais ces derniers leur servent justement de support à leur interprétation en live. C’est de vivre ces moments et l’adrénaline qu’ils procurent qui les intéresse.
Endocannibalismo a cette chose rare de ne pas être figé dans le temps, on est à chaque seconde dans l’instant présent à vivre pleinement et à faire abstraction du reste. Du début à la fin, on est dans la même inspiration et c’est une fois terminé qu’on se demande ce qu’il s’est passé. Stormo est très clairement un groupe à aller voir en live plus qu’à écouter l’album. Si vous avez l’occasion, un conseil : foncez !