Sean Leary semble être très prolifique : entre Elle, Beau Navire et Loma Prieta (pour les plus connus), le musicien trouve le temps de développer un ancien projet, Stormlight, avec Erik de Lautrec. En résulte donc un premier LP, Natoma, proposant 26 minutes d’un screamo assez traditionnel à première vue.
Pourtant, bien plus qu’une simple étiquette Screamo, Stormlight peut se parer de quelques autres influences, du Post Hardcore à la complexité du MathRock, mais sans freiner son urgence, fonçant à toute allure sur des titres frôlant la minute, prenant le temps de superposer les couches sur d’autres (« SystemΓÇÖs Fate »). C’est peut être là que l’intérêt du duo se porte lorsqu’on prend le temps d’enchaîner les écoutes, lorsque les tempos se succèdent et que les interprètes vont au-delà de la témérité du genre.
On pourra par exemple noter « Recover » qui justement change du registre habituel, avec une sensation de fragilité sur sa seconde moitié et son timbre chevrotant, contrebalançant avec la fougue de « Spire » ou « Wires ». C’est là justement ce qui fait l’attrait de Natoma : aller plus loin que certains de ses groupes proches, prendre le temps d’offrir quelque chose de plus complexe, notamment via la batterie d’Erik (en exemple parfait sur le rageur « Nighttime Absorption »).
D’un simple revers de « The Past Is The Key to the Future », Stormlight fait monter une pression et pourrait mettre tout le monde d’accord. Aucune équivoque, on ne pourra nier la qualité de composition des musiciens, mais on comprendra facilement que le projet regroupe pas mal d’aspects des-dits groupes. Malgré cela, je continue de vibrer sur « Nighttime Absorption » sans soucis.
De fait, Stormlight se glisse entre ce que l’on connait des artistes. Sans réelle surprise, mais avec un point fort sur le jeu de batterie, bien plus varié qu’un Loma Prieta ou Elle. Natoma offre un agréable moment, avec de brefs instants de folie comme « Recover ». Si on aime la patte de Leary sur ses autres projets, Stormlight sera une bonne surprise.