Storm The Bastille

Screamo

États-Unis

Dismantled

2008

Chronique

par Turtle

"Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs". (Article 35 de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1793).
 
Storm The Bastille, deux siècles après les événements de Juillet 1789, garde en mémoire les principes de la morale jacobine. La prise de la Bastille était une nécessité. Dismantled l’atteste. "Bankrupt and finally forgotten" déclenche donc l’impulsion que la foule attendait. Mouvement de batterie en tête de cortège pour annoncer le tumulte puis cris hystériques qui sonnent l’assaut.  Epoustouflant.  Alors que les récentes sorties du courant screamo jouaient la carte de l’accalmie/post, STB fait fondre les plombs en électrisant chacune de ses secondes et en lui donnant une intensité folle. On retrouve donc  ce quelque chose d’absolument dense, de furieux, qui rappelle le jusqu’au-boutisme de I Wrote Haikus About Cannibalism In Your Yearbook autant que les salves emo de L’Antietam. L’éclat(ement) est alors complet et Storm The Bastille peut donc se répandre sans retenu, la tête de Launay en haut d’un pic, la garde assiégée à ses pieds et la poudre dans le canon. Et que ce soit par une ambiance quasi lugubre distillée via des notes dissonantes à la Funeral Diner ("L.Ron Hubbard is my personal savior") ou par un chant double ravageur qui évoque les insurrections sonores de The Third Memory ("Today will be bring only the worst" et ses chœurs ! ), Storm The Bastille ravage et ravage encore.
 
Avec sa production de feu, l’épaisseur de ses compositions et ses mélodies forgées au basalte, Dismantled constitue une des sorties les plus sensationnels de l’emotionnel hardcore récent et fait passer Storm The Bastille du statut de groupe prometteur à celui de potentiel successeur du grand Saetia dont il se rapproche par l’émotion véhiculée via son chant déchirée ("Endless/Black Again"). La forteresse est pliée, la (emo)violence consacrée.
"Vous vouliez une révolution sans révolution ? " (Robespierre)

 

16

En écoute sur myspace.

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17
Avis 3
Senti July 4, 2009 09:48
Sentiment déjà palpable sur leurs dernières productions, Storm The Bastille s'est affranchi de tout ce qui pouvaient barricader leur avancée. Les influences foutues au feu, les ricains creusent leurs propres sillons. Superbe disque & superbe chronique.
16 / 20
Pentacle July 3, 2009 11:30
Un disque qui donne envie de commencer une révolution. Quel brulôt, ça sent les armes, la poudre et les corps carbonisés à plein nez et pourtant c'est fait avec énormément d'émotion et de classe. Complètement fou!
18 / 20
Potoman July 2, 2009 17:18
Un disque que j'écoute quasiment tous les jours depuis que je l'ai reçu (packaging DIY à crever d'ailleurs avec artworks photocopiés collés et petites cartes reliés à l'intérieur contenant paroles et dessins). Une expérience totalement épileptique, capable de passer de l'emo violence le plus furieux au post-rock mélodique à pleurer. Le meilleur groupe de screamo américain actuel pour moi.

L.Ron Hubbard is my personal savior !
17 / 20