Come What(ever) May est un peu l'album de la renaissance pour Corey Taylor. En effet, entre ses problèmes d'alcool et les luttes intestines au sein de Slipknot (la genèse de The Subliminal Verses fut tourmentée), le frontman de Stone Sour a vécu des moments pas très épanouissants ces dernières années. Le retour de son groupe avec un album à la fois agressif et suffisamment calibré pour le succès apparaît comme une bouffée d'air frais pour lui.
Stone Sour a confié la production de Come What(ever) May à Nick Raskulinecz (Foo Figters), ce qui donne une coloration assez rock à l'ensemble, franchement accessible, sans trop tomber dans l'excès formaté. Le groupe se promène ainsi entre riffs riches en testostérone dopés à la double pédale (Roy Mayorga, ex-Soulfly, apporte vraiment un plus derrière les fûts) et passages plus radio-friendly. Cette position un peu le cul entre deux chaises a ses réussites et ses travers. Ainsi, le single Through Glass est un morceau plutôt dispensable, une ballade mielleuse qui se répète à l'envi ainsi que ses lyrics (pas mauvais au demeurant) et se révèle comme une concession radiophonique. Cependant, on aurait tort de réduire cet album à un single assez quelconque. Ainsi, le travail des guitares de James Root et Josh Rand est plutôt intéressant avec des mélodies parfaitement exécutées notamment sur le titre d'ouverture 30/30-150. Le riffing est souvent plus typé hard rock que metal, avec tout de même quelques passages percutants et des solis qui émaillent régulièrement les compos. Corey Taylor ne se prive pas non plus de ponctuer nombre des morceaux de hurlements rageurs comme sur le refrain de Reborn, titre emblématique et morceau explosif. Après un live de Slipknot qui avait laissé quelques doutes sur le déclin de ses capacités vocales, le chanteur de Stone Sour semble avoir retrouvé tous ses moyens, et les voix claires sont vraiment bonnes. Ses lyrics retracent notamment ses difficultés passées à travers Socio et Zzyzx Rd, qui avec son piano élégant s'avère la meilleure ballade de l'album. Mais, Stone Sour dédie aussi le morceau titre Come What(ever) May à son président, le faux prophète Bush, assez subtilement égratigné sur ce morceau par ailleurs efficace. Toutes les pistes ne sont pas d'une qualité égale, mais la maîtrise des compositions accrocheuses et la science du refrain qui reste en tête (par exemple celui de Your God) sont globalement du côté de Stone Sour.
En somme, ce second effort de Stone Sour, Come What(ever) May se présente comme une collection de titres plutôt catchy. Le groupe parvient à ne pas trop se répéter d'un morceau à l'autre et évolue ainsi dans un registre rock métal plutôt plaisant. L'album ne restera peut-être pas longtemps dans les mémoires, mais devrait cartonner un peu partout. Vu le soin apporté à l'ensemble, on ne s'en plaindra pas.
3 titres de l'album en écoute et les clips de 30/30-150 et Reborn visibles sur la page myspace du groupe.
A écouter : 30/30-150, Reborn, Zzyzx Rd, Come What(ever) May