Stetson
Punk Rock / Emo

Questions and Sleepless Nights
Chronique
On l’attendait depuis des lustres. Il a mis le temps. Le nouveau Stetson est arrivé. So ?
Nous sommes tous les enfants de Refused. Certains veulent toutefois l’être plus que d’autres. Stetson a donc globalement troqué son emo/punk (si on excepte quelques réminiscences par ci par là, dont les ponts RAVIens de "Kill A Snake" ou "To All My Friends") pour un rockin’hardcore, ma foi, assez conventionnel. Exit donc les modulations intimistes, les appels au violon et le chant à la Loisirs. Ici, c’est bagarre, bagarre et bagarre. Pied au plancher, cris constants, gros son, les clémermontois cherchent la déflagration dans un style qui n’est sans évoquer The Bronx. Ici, on ne se sert plus la flotte dans un gobelet en plastique, on boit sa rasade de sky au gouleau, avec l’opinel rouillé en guise de tire-bouchon. Tu saisis le truc.
Questions & Sleepless Nights a donc les guitares mal rasées et la batterie molardeuse. C’est couillu, ça se veut rock sans roll, ça veut te clouer au caniveau. Etc etc. Pour se faire, le chant de Dam est omniprésent, prolonge autant qu’il peut – trop ? – les voyelles en les gueulant ; les défis rythmiques sont relevés sans peine et une poignée de titres ne font pas amis-amis avec le tympan : "Kill A Snake", "Modern Kingdom", "Losing Faith". Ca marche un temps (la très bonne "Modern Kingdom", qui envoie carrément les chœurs coreux au front ou "Burning Eyelids" et sa violence de bar type The Sainte Catherines), puis ça s’érode un peu, beaucoup... la faute à une volonté trop marquée d’envoyer du bois, et que du bois, au lieu de nous chatouiller de temps en temps les émotions avec de la paille un peu plus fine.
Questions & Sleepless Nights in fine, c’est de l’énergie, toujours, mais de l’inventivité, en moins. De la vigueur ("Modern Kingdom"), de l’âpreté crue mais une certaine lassitude aussi dûe à un propos trop linéaire. Le taf’ de prod’ a été bien fait, les dudes se sont appliqués au possible et les12 titres sont sincères comme une déclaration d’amour sur un lit de mort. Mais ça ne fait pas tout.
En écoute sur myspace.