Titre : Day After Day Année : 2009
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Moyenne lecteurs : 17.5/20 (2 avis dont 1 avec commentaire)


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Commentaires

Ash El 4nicator 18 / 20 Le 08/11/2009 à 18H53

Dur d'être le 1er à balancer sur un skeud forcément attendu au tournant.
Les français aiment mettre des étiquettes et quand un groupe est estampillé "metal" ou "neo-metal" certains ont du mal accepter un changement même partiel de style.
Je ne vais pas disserter des heures mais je ne juge que la qualité des morceaux et me fous royalement que les SWC ne fassent plus du Neo. Ils font de la musique, de la bonne, et ils arrivent à me toucher comme peu de groupes y arrivent.

D'un point de vue + général, on sait que les SWC ont du potentiel.
On sait aussi que le fait d'avoir penché vers l'émo plutôt que vers le métal à partir de 2006 les a privés d'une partie de leur public.

Qu'en reste-t-il aujourd'hui? Du très bon, fort heureusement, même si cela aurait pu être encore meilleur.

Explications:

Du SWC que l'on connaît on garde la voix (d'une précision chirurgicale et d'une justesse juste écœurante pour tout chanteur en herbe), on prend quelques riffs un peu gras qui vont bien, on saupoudre avec beaucoup d'emo, un peu de recyclage bien venu, et on mélange.
Voila pour le cru 2009 et ce "Day after Day".

Au point des déceptions (car il y en a...enfin, vous allez voir de quel ordre) il y a le recyclage que je trouve un peu trop présent:
- on retrouve le très bon et très pop "Looking for break" déja présent sur leur EP digital.
Bonne idée, mais déjà (trop) entendu (en tout cas pour ma part ^_^).
Idem pour "Hartigan's Last Bullet" et "So Sorry" que les + ardents connaisseurs du groupe ont sans doute déjà entendu sur youtube via des vidéos live, et qui restaient à ce jour 2 des 3 derniers morceaux inédits du groupe (l'excellent "Fuck me better than this" étant lui aussi présent sur l'EP digital de 2009, et "Take my hand" n'ayant pas trouvé le chemin du studio -dommage- ).
Alors, certes, je fais mon raleur, car ces 2 pistes sont juste des grosses tueries (en particulier "Hartigan's", inspirée librement de Sin City).
Donc rien de bien grave, juste que l'intro et l'outro de "So sorry" ont été ralenties par rapport à la version live, et ça me fait un peu tiquer à chaque écoute...

Au registre des recyclages on pourra aussi ajouter le juste correct "Bustaflow" qui se contente de reprendre le morceau d'ouverture de "Sans repères" ("Bustabraï" - 2006) en gardant les paroles, la mélodie, mais version "pop/folk/groovy"...pas trop ma came, mais ça se laisse écouter.

Bon, maintenant que j'ai fait mon chieur (oui, car mine de rien ils ont déjà sorti un album acoustique de qualité en 2008 et un EP 4 titres il y a quelques mois tout juste, et "Sans repère" était très généreux lui aussi en nombre de morceaux), voyons voir le reste de l'album:

- ouverture avec un "Calendar" gentillet, joyeux, presque trop "Fall ouy boy-ien" à mon goût. Sympa sans +. Mais comme d'hab', la mélodie imparable et la voix de Martin savent rendre cet "amuse-gueule" des + agréables.

- On enchaîne avec "Destructed" qui démarre avec un intro percus/gratte qui claque bien. Là encore on reste dans le "joyeux" (truc auquel les SWC ne nous avaient pas trop habitués, jusqu'au récent EP de 2009. Le refrain a vraiment de la gueule, les paroles s'en trouvent sublimées, et le break post-refrain calme le jeu pour repartir de + belle par la suite. Du bon.

- "The Rest", écoutable sur le myspace, nous fait retomber dans le SWC que l'on connaît: morceau pêchu, rock avec beaucoup de personnalité. Une track que les Lostprophets n'auraient pas renié.

- la 4è piste, "Looking for a break" est un bel hymne, du très bon là aussi.

- Avec "Narcolepsy" on s'aventure déjà dans des terres + inattendues. Une guitare lancinante sur tout le morceau, une ambiance emo/dépressive bien rendue, un morceau qui s'amplifie au fur et à mesure, une voix qui fait la différence et des coeurs juste ce qu'il faut. Simple mais efficace. Rien à rajouter m'sieur.

- "Nobody's wrong", particulièrement rock, alterne les couplets attentistes pour mieux éclater sur les refrains, encore une fois juste excellents, même si certains écriront les avoir entendu 10.000 fois. Reste que c'est beau, bien foutu, et le break post 2è refrain hurlé par Martin est terrible. Idem pour les ponts pré-refrain (bon riff bien gras juste ce qu'il faut)

- "So sorry" et "Hartigan's Last Bullet" ont déjà été détaillés + haut et constituent 2 grosses tueries imparables de ce "Day after day"

- le correct "Bustaflow" constitue la pause de l'album. On sent qu'encore une fois Martin se fait plaisir et improvise pas mal sur les lignes de chant. Une petite friandise pas indispensable mais qui aide à mieux apprécier les 2 claques qui arrivent après:

- "Coming home" nous téléporte directement aux states, tout sonne ricain là-dedans. La batterie est impeccable, ça claque comme un coup de fouet sur les fesses à Melissa Laurens, c'est carré, puissant. Le refrain est prenant, entêtant, on a envie d'accompagner le chanteur. Grosse réussite.
Avis perso: je l'aurais placée au début de l'album (piste 2), histoire d'attaquer pechu dès le début.

- l'excellent "Still Alive" démarre très calme puis s'envole, encore une fois porté par la voix on ne peut plus émouvante de Martin, littéralement sublimé par le côté emo des guitares qui lui vont à merveille. Une putain de tuerie qui me fait dresser les poils.
Au milieu du morceau se glissent quelques riffs bien metal comme il faut (d'ailleurs trop rares sur cet album) et les coeurs additionnels amplifient l'onde de ce "Still Alive" totalement canon.
Probablement le meilleur morceau de ce skeud.

- on finit avec un "Walk Away" très convenu qui donne envie de cliquer sur la touche fwd/back 2 fois d'affilée pour réécouter la branlée précédente. :D
Et puis on laisse les minutes s'écouler et on se dit que mine de rien c'est agréable aussi quand c'est calme, même si ça n'est pas mémorable.

Pour conclure, malgré quelques défauts (excusables), on se retrouve avec une galette très équilibrée, qui flirte bien + avec le rock et l'émo qu'avec le métal, mais qui, du coup, ne s'égare plus trop en chemin; l'absence totale de morceaux en français étant plutôt salutaire sur ce disque aux sonorités 100% ricaines.
A recommander vivement à ceux qui aiment ou ont aimé Finch, Lostprophets, AFI, Trust Company, Funeral for a Friend ou encore InMe

Bref, encore une belle réussite des 5 lyonnais pour ma part, que je trouve + varié mais cependant un poil en-deça de "Sans repères", mais tellement au-dessus de 95% de la prod rock française actuelle que ça en deviendrait indécent de mettre moins de 18/20.

Total respect également pour ces artistes indé qui se battent pour vendre leur musique à des prix aussi bas (9€ sur le site de "la baleine prod" ou 10€ chez les grandes enseignes).
Certains "gros" du rock hexagonal devraient en prendre de la graine!

Les SWC confirment avec cet album leur statut de groupe rock Frenchy incontournable.

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Chaudement recommandés:
- Hartigan's Last Bullet
- The Rest
- Destructed
- Narcolepsy
- Still alive