Placé en orbite sur l’épiderme de la stratosphère, Stellardrive n’a pas pour vocation à rester raccrocher à un satellite. Stellardrive veut se mouvoir.
Omega Point qui réunit les précédents EP Ers 1 et 2, couplé à des remix, table sur une musicalité protéiforme, qui multiplie les superpositions et les ajouts de lignes dans un mélange d’ambient, de post rock et de nuées shoegaze. Departure – qui lance comme son nom l’indique le décompte initial – place donc sans fioriture les fondations du travail du groupe : Connecté avec la terre par l’esprit mais le corps en apesanteur.
Les prestations live du groupe sont à ce titre éloquente. La vidéo joignant les images au son.
On retrouve d’emblée pour cela l’effet reverb qui fait onduler les sons de guitare, les montées tremblantes marches après marches et les ambiances de bulles et de flottement à la Godspeed You ! Black Emperor. What Everyone can see trought the window qui suit lance définitivement le voyage par un succession de jeux de cordes déliées et quasi pop.
Omega Point dès lors se répartit en 9 morceaux les chairs du post-rock traditionnel en y ajoutant un soupçon de rock prog’ quand la carte du parcours semble trop pacifique. Une succession de parties se donnent alors le relais, tantôt nébuleuses, tantôt plus musclées (par le biais d’une guitare qui se fait plus "enfonçante" dans ses a-coups) dans un enchevêtrement tout à fait typique du genre niveaux sonorités, structures et placements des différents instruments (God Is An Astronaut ou Explosions In The Sky ne sont jamais bien loin). Il faut attendre Turbulence et son apport electro-noisy-sample à la 65daysofstatic pour trouver un peu d’énergie nouvelle et moins convenue.
Car soyons clairs, les musiciens connaissent leur boulot, jouent bien et joliment, mais on ne peut s’empêcher de trouver le moteur de la fusée parfois quelque peu grippé. Compositions un peu trop longues, jonctions/ponts amenés un peu maladroitement, reprise de beaucoup de poncifs du genre faits et refaits et surtout absences de mélodies vraiment accrocheuses. Ces quelques détails légèrement dépréciatifs empêchent d’adhérer pleinement au voyage malgré les aspects les plus séduisants du groupe. Reste donc un concept, des idées, un bon mélange des genres et une volonté d’explorer qui donne envie de continuer à suivre la navette ; pour voir le reste de l’univers.
A écouter : "Sagitarius A", "Turbulences (Post Damages Reconstruction")