Dans toute discipline sportive, il convient de bien débuter si l’on veut avoir une chance de victoire. En art, il en est un peu de même : l’entrée en matière détermine souvent le jugement du spectateur. Comment un groupe au nom de Sport pourrait l’ignorer ?
Alors, il soigne méchamment les premières minutes de la rencontre avec "Athènes, 1896", titre inaugural qui s’avère la meilleure piste de la Demo. Le tempo bondissant, mâtiné de guitares emo-punk dit Latterman, dit RVIVR et taille des lignes accrocheuses as fuck avant que le morceau se métamorphose dans son finish par une conclusion instrumentale délicieusement mélodique à la Castevet. Oui voilà, c’est ça, les figures au plafond sont Polar Bear Club, Castevet, Small Brown Bike. Les maillots sont retirés. L’hommage est assumé. L’indie rock côtoie le punk nerveux ("Mexico City, 1968") et l’emo écorché. Les rythmes changent, intercalent des parties post ciselées comme une sculpture de Rodin ("Calgary, 1988"), des chœurs un peu veners, des clap-claps et des embardées mathy ("Los angeles, 1984"). Et le tout sans jamais louper les lauriers de la catchysité.
La France n’avait pas ce genre de formation. C’est désormais chose faite. C’est un peu suiveur ? Oui, mais d’une le groupe ne s’en cache pas – s’appeler Sport, c’est quand même faire un gros clin d’œil à American Football aka les parrains de la discipline –, de deux, c’est terriblement bien fait, et quand on voit comment des groupes comme Algernon Cadwallader ou Snowing ont du mal à retrouver de l’inspiration dans ce genre, on ne peut que saluer la performance. Prochaine étape avec l’album. Ici les qualifications ont été remportées haut la main.
En écoute ici et en achat là.
A écouter : "Athènes, 1896", "Los Angeles, 1984"