C'est déjà le quatrième album des californiens de Spite avec Dedication To Flesh sorti en aout 2022. The Root Of All Evil avait déjà eu son
petit succès lors de sa sortie en 2019 et cette fois les Américains sont
décidés à frapper un grand coup pour marquer les esprits.
Dès les premiers instants plusieurs choses sautent aux oreilles :
un son énorme qui ronronne et offre beaucoup de dynamisme aux morceaux, une
certaine originalité dans la manière d’aborder la composition et des titres
qui font headbanger naturellement, te provoquent un rictus et te font dire
« Putain ! C’est bon ça ! ». S’il faut vous en convaincre, lancez Proper One sur votre plateforme d’écoute préférée et essayez de ne pas
dodeliner des cervicales. C’est un des titres forts présents sur Dedication Of Flesh, mais c’est loin d’être le seul. Toute la première partie de l’album
regorge de morceaux tous aussi bons les uns que les autres. On y trouve
beaucoup de rythme, de rage et de riffs satisfaisants. La seconde moitié quant
à elle n’est pas nulle, elle est juste moins inspirée. Ça ressemble déjà plus à du Deathcore tel qu’il est pratiqué aujourd’hui par beaucoup, quelques ambiances
qui posent un cadre, des riffs syncopés et des breakdowns. C’est d’ailleurs pas
trop mal fait, mais ça manque clairement de personnalité.
Ce qui fait clairement la différence sur le début de Dedication To Flesh réside dans un jeu très agressif, porté par des mélodies de
guitare perçantes qui alternent avec brio avec les codes du genre. La voix de
Darius Tehrani entraine la machine Spite dans son action dévastatrice
impitoyable. Un growl dans les fréquences medium bien efficace grâce à un
phrasé bien senti et un vrai sens du placement. La batterie n’est pas la plus
technique, ou la plus rapide et tant mieux, les rythmes Hardcore, Thrash et
parfois Néo Metal, donnent de la personnalité aux riffs. Cela montre bien que Spite ne s’intéresse pas à la performance, mais privilégie la créativité artistique
et le fait de transmettre d’autres choses par le biais de sa musique. Si on
prête l’oreille aux détails enfin, beaucoup de petits (et de moins petits)
ajouts ont été faits en studio, un sample par ci, une troisième guitare par là,
des effets et traitements post enregistrement, et ces derniers apportent un
réel plus aux morceaux qui en bénéficient. Prêtez par exemple attention à tout
le travail de post-production sur Made To Please.
Spite n’est pas innovant ni formidable de virtuosité,
mais il a le mérite d’être efficace, de donner la pêche et d’apporter une
touche de personnalité dans un milieu devenu extrêmement froid, mécanique et
linéaire. On sent vraiment qu’il y a beaucoup de travail en amont et le
résultat mérite clairement qu’on y jette une oreille.
A écouter : Proper One, Made to Please, Caved In