Biographie

Spinning Heads

Le vacarme made in Spinning Heads provient du sud de la France, près de Montpellier. Le groupe existe depuis déjà 1994 et comprend le batteur de Tantrum (Ben Heredia) et le chanteur de Morgue (Abel Gibert). Produisant une musique lourde et chaotique baignant dans le noise-core, Spinning Heads délivre enfin son véritable premier album cette année : Change the game. Enregistré par Serge Morratel à Genève et avec Glen Miller au Mastering, la formation méridionale s'est dotée des meilleurs atouts.

Chronique

14 / 20
1 commentaire (20/20).
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Change The Game ( 2004 )

Dans la veine "noise-core sudiste", les montpelliérains de Tantrum ont terminé de nous convaincre via l’excellence de leur dernier album The frontier burst into view. De leurs potes de Spinning Heads, avec lesquels ils partagent un batteur, on était en droit d'attendre une conclusion du même ordre. Avec un Serge Morratel plus prolifique que jamais aux mannettes, émettre un préavis positif sur la galette n’est pas synonyme de "prise de risque" !

Afin d'esquisser les lignes prononcées et accidentées de la musique de Spinning Heads, on est en droit de se laisser aller à quelques comparaisons ma fois fort judicieuses que sont Knut, Unsane ou encore Botch. L'ensemble est toujours extrêmement noisy, notamment grâce à ce batteur décidément excellent et toujours accros des rythmes plombés, saccadés et tout en décalage. A l'image du surpuissant "Rocky", la batterie se retrouve souvent promue au rang d'élément central des compositions comme peuvent le faire "les Pères" de chez Unsane. Attendez-vous donc à une rythmique variée en terme de tempo mais aussi d'intensité. Que du bonheur de ce côté là !

Contrairement à un Tantrum, les guitares se veulent moins amoureuses des distorsions et se rapprochent souvent du metal même si les parties dissonantes sont nombreuses comme sur "Last". Bref de quoi ravir les amateurs de Kruger comme ceux de Isis période Celestial.
Spinning Heads ne laisse aucune place à la mélodie, ce qui rend Change the game relativement hermétique. La touche chaotique est omniprésente et les tympans sont soumis à rude épreuve durant l'intégralité du disque. Le chant, certes classique, mais efficace dans un style hurlé et granuleux vient apposer sur l'ensemble une atmosphère sulfureuse et malsaine qui ne joue pas en faveur d'une quelconque accessibilité. A noter que ce dernier se fait souvent absent pour laisser place à de longs passages instrumentaux torturés. Spinning Heads est donc "noise core" jusqu'au bout des ongles et ne se permet que très peu d'écarts, ce que certains regretteront ou au contraire, viendront saluer.

Change the game est un peu comme ses longues journées orageuses parsemées de coups de tonnerres vrombissants pendant lesquelles on se met à croire que le soleil de reviendra plus. On en ressort éprouvé mais heureux. Dans la catégorie "bon et brutal" et "déjà joué avant", Spinning Heads signe une réussite tant technique qu'artistique.

T

A écouter : Rocky - Epitaph - When suffering became performing