Cinq ans et le voilà enfin ce tant-attendu quatrième effort de Sparklehorse : Dreamt for Light Years in the Belly of a Mountain. Une attente qui aura mis notre patience à rude épreuve, à tort ou à raison selon les personnes, mais qui se voit finalement récompensée, en prime, par la venue de cet Artiste de renom. Auteur/compositeur devenu au fil des années l’une des figures emblématiques de cette scène dite indépendante, au sein même de cette industrie musicale.
Fidèle à lui-même, et à tout ce que cela implique, Mark Linkous poursuit donc son œuvre avec un album qui se place dans la droite lignée de ses prédécesseurs (cf. la classique référence aux 'horses' dans les paroles). Plus concis et disposant de moins de pistes brèves (2 minutes) venant segmenter l’enregistrement, Dreamt for Lights Years…n’en demeure pas moins un prodigieux brassage des genres, se fondant en une parfaite harmonie, qui prouve une nouvelle fois l’unicité de Sparklehorse. Rock indé, lo-fi, country alternative, shoegaze, dream pop, le tout servi par un soucis de l’arrangement, du détail, maladif, constituant en grande partie le génie du musicien. Un sens de l’écriture que l’on croise à chaque mesure, que ce soit sur la pianofiresque "Ghost in the Sky" et son aguicheuse petite sœur "It’s Not So Hard", la troublante "Knives of Summertime", voire la Danger Mous(e)ienne "Getting it Wrong", mais surtout sur cette quintessence de l’album qu’est le titre éponyme. Clôturant l'album de la plus belle des manières, ce morceau pourrait faire pâlir de jalousie la plupart des formations de rock atmosphérique/post-rock.
Au milieu de tout ça pointe une délicieuse curiosité, réminiscence de It’s A Wonderful Life : "Morning Hollow". Ballade de 7’ durant laquelle Tom Waits accompagne Linkous au piano, et qui n’est autre que la piste cachée de ce précédent disque. Puis au détour de conversations, de lectures, les inconditionnels purs et durs nous apprennent que "Ghost in the Sky" figurait d'ores et déjà sur l’édition japonaise de ce troisième opus, et que "Shade & Honey" se retrouvait listée en 2002 sur la bande-originale de Laurel Canyon (cast’ : Kate Bekinsale, Christian Bale,…). Ce qui, au final, porte le nombre de titres récemment composés par Linkous de 12 à 9. Dans le meilleur des cas…
Alors oui si l’on est un puriste, il y a de quoi être déçu par le contenu de ce Dreamt for Light years…Quant aux autres, ils n’auront qu’à se délecter de ces 12 pistes, au "Morning Hollow" que l’on ne peut en aucun cas passer, et cela même s’il figurerait, un jour ou l’autre, au tracklisting d’un probable best-of ou autre Unplugged de Sparklehorse. Enfin, dernier rappel pour tout le monde : « Be at the Show(s) !»
En écoute sur MySpace : "Shade & Honey"; "Don't Take My Sunshine Away"
A écouter : Dreamt for Light Years in the Belly of a Mountain; Ghost in the Sky; Knives of Summertime; It's Not So Hard, Morning Hollow; Mountains